.O.Rang
Fields And Waves |
Label :
Echo |
||||
Dans ma lignée de Talk Talk, je poursuis avec Fields And Waves de .O.rang, à mon avis deuxième meilleur disque de ces anglais. Mais qu'est-ce que .O.rang, tout d'abord ?
Après Spirit Of Eden, sorti en 1988, Paul Webb, le bassiste du groupe, quitta Talk Talk, pour fonder .O.rang (mot qui en malais signifie autant homme que singe, cf. orang-outan). Non pas qu'il ne fût plus en accord avec la nouvelle tendance du groupe, mais il voulait revenir à ses premières amours (le reggae) et, de plus, le groupe n'avait plus tellement besoin d'un bassiste. Lors de la dissolution de Talk Talk, en 1991, Webb fut rejoint par Lee Harris, batteur du groupe, ainsi que par la plupart des musiciens qui participèrent à Talk Talk, davantage devenu un collectif avec le temps, parmi eux, l'ingénieur du son Phil Brown. S'ajoutèrent à eux Graham Sutton de Bark Psychosis, fan inconditionnel du groupe, Colette Meury, vocaliste à la capacité étonnante, et une jeune chanteuse à l'allure neurasthénique découverte par Paul Webb : Beth Gibbons qui fit la carrière que l'on sait au sein de Portishead. Parut d'abord en 1994, Herd of Instinct, disque fortement influencé par les Allemands de Can ; Fields and Waves suivit deux ans plus tard.
Des champs et des ondes, voila ce qui compose cet album dont seul Google Earth peut prétendre illustrer par des images le propos. Ce disque se compose en effet d'une base extrêmement planante sur laquelle des sonorités diverses (des instruments exotiques sont utilisés conjointement aux guitares électriques et à des sources électroniques ou autres samples) s'entrecroisent, luttent ou fraternisent tels des champs de forces. Cette musique n'est pourtant pas absconse, en effet, .O.rang superpose avec maestria les niveaux dans sa musique, des mélodies répétitives, des voix féminines aériennes, la basse et le chant fragile de Paul Webb rendent les morceaux souvent très ‘accrocheurs' (dans la première partie du disque du moins). Ajoutez à cela la rythmique -tantôt la batterie de Lee Harris aux accents presque big beat, ou des rythmes tribaux- vous aurez une idée de la déferlante sonore de Fields and Waves. Et c'est bien les deux tiers de Talk Talk qui ont fait ça ! La finesse de Laughing Stock n'est en effet jamais reniée dans ce disque.
En effet, Fields And Waves se divise en deux parties distinctes séparées par le magnifique et hallucinatoire "Superculture" (c'est à mon avis ce disque qui mérite la palme des meilleurs titres de morceaux) la première partie, est sans conteste la plus ‘tubesque', subversive comme du rock, elle ne tombe pas malgré les apparence dans une trop grande abstraction comme souvent dans le post-rock anglais ou dans l'electronica. Cette première partie contient en outre en plage trois le grandiose "P 53", que, très subjectivement, je classe parmi les morceaux les morceaux les plus ‘jouissifs' de tous les temps. La seconde partie, elle est plus proche de Talk Talk, plus contemplative, plus détachée, mais dans des sonorités nettement ultramarines. Le morceau "Runeii" qui apparaît dans Laughing Stock n'aurait pas tellement déparé dans Fields And Waves. Cett ambiance contemplative est toutefois relativisée par la présence de "Forest", plus agressif, après la longue promenade en forêt tropicale de "Quondam". L'album se conclue un peu à la manière du dernier opus de Talk Talk : le disque semble ne pas vouloir s'achever, alors qu'on croyait le voyage terminé, de nouvelles dissonances électroniques viennent zébrer le ciel du pays mystérieux et un peu inquiétant dans lequel Paul Webb et Lee Harris nous ont emmené.
Que conclure ? Je dirais la même chose que pour Laughing Stock : ce disque semble célébrer l'universalité. En fait, Fields And Waves, étant l'ultime album du Superculture Gaming Co. il est le pendant de Laughing Stock. Le deux disques s'opposent exactement en ce sens que leurs nombreux points communs les rendent comparable mais que l'un est aux antipodes de l'autre (au propre comme au figuré, d'ailleurs). Fields And Waves est donc une autre façon de magnifier le silence, et l'on ne l'a pas mieux fait depuis.
Après Spirit Of Eden, sorti en 1988, Paul Webb, le bassiste du groupe, quitta Talk Talk, pour fonder .O.rang (mot qui en malais signifie autant homme que singe, cf. orang-outan). Non pas qu'il ne fût plus en accord avec la nouvelle tendance du groupe, mais il voulait revenir à ses premières amours (le reggae) et, de plus, le groupe n'avait plus tellement besoin d'un bassiste. Lors de la dissolution de Talk Talk, en 1991, Webb fut rejoint par Lee Harris, batteur du groupe, ainsi que par la plupart des musiciens qui participèrent à Talk Talk, davantage devenu un collectif avec le temps, parmi eux, l'ingénieur du son Phil Brown. S'ajoutèrent à eux Graham Sutton de Bark Psychosis, fan inconditionnel du groupe, Colette Meury, vocaliste à la capacité étonnante, et une jeune chanteuse à l'allure neurasthénique découverte par Paul Webb : Beth Gibbons qui fit la carrière que l'on sait au sein de Portishead. Parut d'abord en 1994, Herd of Instinct, disque fortement influencé par les Allemands de Can ; Fields and Waves suivit deux ans plus tard.
Des champs et des ondes, voila ce qui compose cet album dont seul Google Earth peut prétendre illustrer par des images le propos. Ce disque se compose en effet d'une base extrêmement planante sur laquelle des sonorités diverses (des instruments exotiques sont utilisés conjointement aux guitares électriques et à des sources électroniques ou autres samples) s'entrecroisent, luttent ou fraternisent tels des champs de forces. Cette musique n'est pourtant pas absconse, en effet, .O.rang superpose avec maestria les niveaux dans sa musique, des mélodies répétitives, des voix féminines aériennes, la basse et le chant fragile de Paul Webb rendent les morceaux souvent très ‘accrocheurs' (dans la première partie du disque du moins). Ajoutez à cela la rythmique -tantôt la batterie de Lee Harris aux accents presque big beat, ou des rythmes tribaux- vous aurez une idée de la déferlante sonore de Fields and Waves. Et c'est bien les deux tiers de Talk Talk qui ont fait ça ! La finesse de Laughing Stock n'est en effet jamais reniée dans ce disque.
En effet, Fields And Waves se divise en deux parties distinctes séparées par le magnifique et hallucinatoire "Superculture" (c'est à mon avis ce disque qui mérite la palme des meilleurs titres de morceaux) la première partie, est sans conteste la plus ‘tubesque', subversive comme du rock, elle ne tombe pas malgré les apparence dans une trop grande abstraction comme souvent dans le post-rock anglais ou dans l'electronica. Cette première partie contient en outre en plage trois le grandiose "P 53", que, très subjectivement, je classe parmi les morceaux les morceaux les plus ‘jouissifs' de tous les temps. La seconde partie, elle est plus proche de Talk Talk, plus contemplative, plus détachée, mais dans des sonorités nettement ultramarines. Le morceau "Runeii" qui apparaît dans Laughing Stock n'aurait pas tellement déparé dans Fields And Waves. Cett ambiance contemplative est toutefois relativisée par la présence de "Forest", plus agressif, après la longue promenade en forêt tropicale de "Quondam". L'album se conclue un peu à la manière du dernier opus de Talk Talk : le disque semble ne pas vouloir s'achever, alors qu'on croyait le voyage terminé, de nouvelles dissonances électroniques viennent zébrer le ciel du pays mystérieux et un peu inquiétant dans lequel Paul Webb et Lee Harris nous ont emmené.
Que conclure ? Je dirais la même chose que pour Laughing Stock : ce disque semble célébrer l'universalité. En fait, Fields And Waves, étant l'ultime album du Superculture Gaming Co. il est le pendant de Laughing Stock. Le deux disques s'opposent exactement en ce sens que leurs nombreux points communs les rendent comparable mais que l'un est aux antipodes de l'autre (au propre comme au figuré, d'ailleurs). Fields And Waves est donc une autre façon de magnifier le silence, et l'on ne l'a pas mieux fait depuis.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Trebizond |
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