Simian

I see the world in one dimension
I only see through my dementia
And I want to tell you this
Feelings seem to run my mind
Clarity is bliss, but
Chemistry is what we are

Une chose est certaine, Simian ne fait pas dans la facilité pour son premier album. Il en fait même un petit peu trop.

On sent que la qualité y est, que les eastenders ont mis du coeur à l'ouvrage. Mais il y a comme une gêne. On aurait préféré profiter un peu plus du doux délire que nous promet la couverture de l'album mais il faudra faire face à un travail aseptisé, joliment ciselé mais parfois un peu trop lourd. Comme si tout était cousu de fil blanc, blanc nacré.

Par contre, le chant éthéré et fortement délayé inspire la fascination et l'apposition de celui-ci sur les vagues néo-psyché-pop donne une impression atmosphérique étonnante. "One Dimension" en est le parfait exemple.

Le bruitage et les instruments analogiques prennent une part importante dans le travail fini. Comme s'ils nous invitaient à un voyage au pays de leur chimie, ou plutôt de leur alchimie. Une drôle de science où les styles et les humeurs fusionnent pour donner un résultat noble, coloré et très sophistiqué.

Si Chemistry Is What We Are restera sans doute un exemple de pop expérimentale, un exercice de style réussi, on peut juste lui reprocher de ne pas être assez instinctif.
La volonté de trop bien faire, certainement.