Secret Shine
Untouched |
Label :
Sarah |
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On éprouvera toujours un certain mal à résumer Secret Shine. Comment, en effet, s'arrêter sur un groupe qui n'existait pas mais qui se voulait la manifestation éphémère d'une musique qui se dépasse ? Leur parcours ressemble à la trace d'une étoile filante, qui se grave plus dans les souvenirs que dans la voute du ciel. Ni l'insondable manque de notoriété, ni la maigreur de leur production (trois singles et un album, tous parus sur Sarah Records) ne les auront empéché d'atteindre une sorte de nirvana séminal, ce que peu de groupes à la discographie étoffée auront réussi.
Prétendre qu'ils auraient fait carrière, ou ne serait-ce que toucher le public de l'époque, serait une ineptie, tant cela ne convient pas à leur oeuvre qui se veut éternellement adolescente, décalée et autiste. D'ailleurs cette musique pourrait être celle de demain, comme celle du siècle dernier, à force de puiser dans la grâce des motifs incongrus, qui prennent leur ampleur plus dans la verticalité que dans l'étendue.
Untouched, seul vestige de cette formation multi-céphale, décroche toutes les prises directes avec la réalité pour passer dans un univers fantasmagorique, baigné d'une lumière froide mais sublime.
Déballant un incroyable arsenal instrumental, à coup de basse racée, d'arpèges brillants, de batterie martiale et d'harmonies célèstes, le groupe anglais signe une symphonie condensée, démesurée et à la grandeur exubérante. Le jeu, tout en saturation, créé un decorum parfait pour les voix vaporeuses, immaculées et légères, dont les échos sont d'une beauté à couper le souffle. Les chants sont si éthérés qu'on croirait entendre des anges.
Ces titres, sans véritables couplets, ni refrain, et dont on comprend à moitié les paroles, sidèrent pourtant par leur magnifiscence inégalée, leurs mélodies cachées, leur maniérisme de cathédrale. Les guitares archi-saturées d'effets fuzz et autres nappages indescriptibles jettent un voile obscur et précieux à ces ritournelles faussement candides.
En quelques pièces riches et exigentes, Secret Shine redécouvre une merveille d'intensité dont le flot cristallin nous entraîne dans des dérapages inouïs. Untouched est un miracle. Une sorte de soleil noir qui nous réchauffe et nous enveloppe dans sa clarté brumeuse pour réveiller en nous des impressions de douces tristesses.
Sommet inconnu du mouvement shoegazing (courant anglais né au début des années 90, qui associait des voix délicates et un mur du son étonnant à base de saturation), considéré à tort par la presse de l'époque comme un opus de second ordre par rapport aux chef-d'oeuvres que sont Nowhere de Ride ou Souvlaki de Slowdive, Untouched arrive pourtant largement à leur hauteur. Il se veut même la plus parfaite déclaration d'amour à la mélancolie.
C'est sans doute pour cela que cette musique incroyable nous touche autant : profondement tourmentée, désespérement en quête de rien d'autre qu'elle-même, magiquement délicate, discretement insidieuse, simplement envoutante...
Prétendre qu'ils auraient fait carrière, ou ne serait-ce que toucher le public de l'époque, serait une ineptie, tant cela ne convient pas à leur oeuvre qui se veut éternellement adolescente, décalée et autiste. D'ailleurs cette musique pourrait être celle de demain, comme celle du siècle dernier, à force de puiser dans la grâce des motifs incongrus, qui prennent leur ampleur plus dans la verticalité que dans l'étendue.
Untouched, seul vestige de cette formation multi-céphale, décroche toutes les prises directes avec la réalité pour passer dans un univers fantasmagorique, baigné d'une lumière froide mais sublime.
Déballant un incroyable arsenal instrumental, à coup de basse racée, d'arpèges brillants, de batterie martiale et d'harmonies célèstes, le groupe anglais signe une symphonie condensée, démesurée et à la grandeur exubérante. Le jeu, tout en saturation, créé un decorum parfait pour les voix vaporeuses, immaculées et légères, dont les échos sont d'une beauté à couper le souffle. Les chants sont si éthérés qu'on croirait entendre des anges.
Ces titres, sans véritables couplets, ni refrain, et dont on comprend à moitié les paroles, sidèrent pourtant par leur magnifiscence inégalée, leurs mélodies cachées, leur maniérisme de cathédrale. Les guitares archi-saturées d'effets fuzz et autres nappages indescriptibles jettent un voile obscur et précieux à ces ritournelles faussement candides.
En quelques pièces riches et exigentes, Secret Shine redécouvre une merveille d'intensité dont le flot cristallin nous entraîne dans des dérapages inouïs. Untouched est un miracle. Une sorte de soleil noir qui nous réchauffe et nous enveloppe dans sa clarté brumeuse pour réveiller en nous des impressions de douces tristesses.
Sommet inconnu du mouvement shoegazing (courant anglais né au début des années 90, qui associait des voix délicates et un mur du son étonnant à base de saturation), considéré à tort par la presse de l'époque comme un opus de second ordre par rapport aux chef-d'oeuvres que sont Nowhere de Ride ou Souvlaki de Slowdive, Untouched arrive pourtant largement à leur hauteur. Il se veut même la plus parfaite déclaration d'amour à la mélancolie.
C'est sans doute pour cela que cette musique incroyable nous touche autant : profondement tourmentée, désespérement en quête de rien d'autre qu'elle-même, magiquement délicate, discretement insidieuse, simplement envoutante...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Vic |
En écoute : https://secretshine.bandcamp.com/album/untouched
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