Circle Takes The Square
As The Roots Undo |
Label :
Robotic Empire |
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L'histoire de Circle Takes The Square, originaire de Savannah (Georgie, US) débute en 2000. Ils proposent rapidement un premier mini-album disponible à leurs premiers concerts, dans des clubs très restreints. En 2004 sort alors leur premier véritable album As The Roots Undo sur le label ultra-indépendant Hyperrealist, distribué via Robotic Empire (LA distro indépendante par excellence qu'on ne devrait plus présenter, regorgeant de groupes fascinants). Il y a tant de choses qui font que CTTS est un groupe différent des autres... Ce qu'ils font, ce n'est pas de l'emo, ni du screamo, ni du rock, ni du post-rock, ni du hardcore, ni du chaotique, ni de l'expérimental, ni de la noise et pas non plus du black metal. C'est tout simplement tout à la fois... c'est du Circle Takes The Square, en quelque sorte...
Désormais à quatre (ils ont maintenant impliqué un second guitariste dans leurs rangs), ils n'étaient encore que trois lors de l'enregistrement de ce que je n'appellerais pas un disque, mais un monument. Huit titres sont présents sur la galette (on peut même dire sept, étant donné que l'intro n'apporte pas grand-chose, si ce n'est qu'on est secoué d'une façon homérique lorsque les hostilités commencent). Mais détrompez-vous, Circle Takes The Square ne s'assied pas sur une suffisance de 7 fragments, tant ceux-ci sont longs (ça atteint parfois les 10 minutes), éprouvants et léchés à l'extrême.
Tout commence donc véritablement avec "Same Shade As Concrete". Ce qui fait la marque de fabrique du groupe, c'est tantôt l'alliance, tantôt l'alternance conflictuelle entre une voix mâle et une voix féminine. Ça hurle dans le chaos, tout comme ça plane dans l'ataraxie momentanée. La fille n'est pas là pour y placer une voix pathétique à l'eau de rose pour contraster l'ensemble; elle aussi y va de poussées criardes. De toute façon, les jeunes loups n'ont pas besoin de faire semblant : ils savent tout faire.
L'auditeur ne sait plus à qui ni à quoi il s'expose. On se croirait écoutant Godspeed You ! Black Emperor durant certaines périodes, puis trempés dans un univers proche d'At The Drive-In, avant de sentir à plein nez du Neurosis rencontrant Converge, pour terminer les oreilles rongées par une voix black metal, avant de redescendre quelques instants plus tard dans une douce accalmie qu'on sait inquiétante parce que passagère. La voix venue approximativement du black metal mais se métamorphosant de façon magique en pur emocore voire rock, parlons-en un court instant : si elle peut paraître irritante au début, elle devient une forme d'esclavage appétissant au bout de plusieurs écoutes. De toute façon soyons clairs: on ne se limite pas à une seule facette vocale... un peu à l'image de Mike Patton.
Ce groupe s'adresse définitivement à tout public, qu'il soit fan de hardcore, de screamo ou de rock, mais la tendance se veut quand même tumultueuse dans l'ensemble. Ça ne rigole pas... Pourtant, on aurait presque l'impression d'avoir droit à la prestation de trois êtres ultra dépressifs, au bord du suicide et des pleurs mais qui voulaient tout évacuer en éructant au maximum dans un état de démence qui sue la souffrance. C'est sans doute par là qu'on goûte à leur côté émotif. De refrain, il n'en est pratiquement jamais question chez Circle Takes The Square. Pour eux, un refrain dure 9 minutes, on ne le répète pas, et c'est tant mieux. Certes, on a parfois l'impression d'écouter tout le temps la même chose, mais on s'en détrompe vite.
Mention spéciale pour l'avant-dernier titre de cette œuvre imposante "Kill The Switch". Voilà un moment dépassant les 500 secondes où l'on est complètement perdu, déboussolé, assoiffé, enragé, craintif, émerveillé, absorbé, prisonnier, libéré, altéré... Je n'ai jamais (ou rarement) entendu une chose pareille. C'est tout simplement énorme.
Ce disque est pour moi une claque gigantesque... et ne mérite aucune chronique tant les mots sont indéfinissables pour tracer l'ensemble. La surprise est chaque fois de mise, même après le cap de la centaine d'écoutes. C'est ça qui fait la spécificité des gros groupes. Après trois écoutes, j'aurais jugé cet album "A éviter", après cinq je l'aurais jugé "Passable"... mais ensuite ça monte à n'en plus finir... Tenez bon et laissez-vous aller à de premières écoutes peut-être capricieuses et complexes, mais ce qui vous attend au bout est écrasant. On notera également un niveau d'écriture aussi interminable qu'abouti... Il y a quand même un problème : Ecouter As The Roots Undo, c'est un peu signer l'arrêt de mort de pas mal de vos groupes fétiches, tant ceci est... "affligeant".
Désormais à quatre (ils ont maintenant impliqué un second guitariste dans leurs rangs), ils n'étaient encore que trois lors de l'enregistrement de ce que je n'appellerais pas un disque, mais un monument. Huit titres sont présents sur la galette (on peut même dire sept, étant donné que l'intro n'apporte pas grand-chose, si ce n'est qu'on est secoué d'une façon homérique lorsque les hostilités commencent). Mais détrompez-vous, Circle Takes The Square ne s'assied pas sur une suffisance de 7 fragments, tant ceux-ci sont longs (ça atteint parfois les 10 minutes), éprouvants et léchés à l'extrême.
Tout commence donc véritablement avec "Same Shade As Concrete". Ce qui fait la marque de fabrique du groupe, c'est tantôt l'alliance, tantôt l'alternance conflictuelle entre une voix mâle et une voix féminine. Ça hurle dans le chaos, tout comme ça plane dans l'ataraxie momentanée. La fille n'est pas là pour y placer une voix pathétique à l'eau de rose pour contraster l'ensemble; elle aussi y va de poussées criardes. De toute façon, les jeunes loups n'ont pas besoin de faire semblant : ils savent tout faire.
L'auditeur ne sait plus à qui ni à quoi il s'expose. On se croirait écoutant Godspeed You ! Black Emperor durant certaines périodes, puis trempés dans un univers proche d'At The Drive-In, avant de sentir à plein nez du Neurosis rencontrant Converge, pour terminer les oreilles rongées par une voix black metal, avant de redescendre quelques instants plus tard dans une douce accalmie qu'on sait inquiétante parce que passagère. La voix venue approximativement du black metal mais se métamorphosant de façon magique en pur emocore voire rock, parlons-en un court instant : si elle peut paraître irritante au début, elle devient une forme d'esclavage appétissant au bout de plusieurs écoutes. De toute façon soyons clairs: on ne se limite pas à une seule facette vocale... un peu à l'image de Mike Patton.
Ce groupe s'adresse définitivement à tout public, qu'il soit fan de hardcore, de screamo ou de rock, mais la tendance se veut quand même tumultueuse dans l'ensemble. Ça ne rigole pas... Pourtant, on aurait presque l'impression d'avoir droit à la prestation de trois êtres ultra dépressifs, au bord du suicide et des pleurs mais qui voulaient tout évacuer en éructant au maximum dans un état de démence qui sue la souffrance. C'est sans doute par là qu'on goûte à leur côté émotif. De refrain, il n'en est pratiquement jamais question chez Circle Takes The Square. Pour eux, un refrain dure 9 minutes, on ne le répète pas, et c'est tant mieux. Certes, on a parfois l'impression d'écouter tout le temps la même chose, mais on s'en détrompe vite.
Mention spéciale pour l'avant-dernier titre de cette œuvre imposante "Kill The Switch". Voilà un moment dépassant les 500 secondes où l'on est complètement perdu, déboussolé, assoiffé, enragé, craintif, émerveillé, absorbé, prisonnier, libéré, altéré... Je n'ai jamais (ou rarement) entendu une chose pareille. C'est tout simplement énorme.
Ce disque est pour moi une claque gigantesque... et ne mérite aucune chronique tant les mots sont indéfinissables pour tracer l'ensemble. La surprise est chaque fois de mise, même après le cap de la centaine d'écoutes. C'est ça qui fait la spécificité des gros groupes. Après trois écoutes, j'aurais jugé cet album "A éviter", après cinq je l'aurais jugé "Passable"... mais ensuite ça monte à n'en plus finir... Tenez bon et laissez-vous aller à de premières écoutes peut-être capricieuses et complexes, mais ce qui vous attend au bout est écrasant. On notera également un niveau d'écriture aussi interminable qu'abouti... Il y a quand même un problème : Ecouter As The Roots Undo, c'est un peu signer l'arrêt de mort de pas mal de vos groupes fétiches, tant ceci est... "affligeant".
Exceptionnel ! ! 19/20 | par X_Cosmonaut |
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