Deux ans après la disparition de ce grand groupe français d'origine vendéenne, j'ai décidé de ressortir ce qui fut leur premier album, il y a seize ans de cela : Dans Les Faux Puits Rouge Et Gris.

Sous son apparence de disque fait à l'arrache, cet album renferme en réalité la personnalité du groupe, sa vraie fibre, qui va cependant s'éfilocher au cours du temps. La pochette est étrange et la sémiotique globale laisse à désirer, mais l'objet attire. Le son en résultant est hasardeux (peu être trop) et occile entre comptine débile, pure pop et morceaux plus rock. Cela a de quoi déstabiliser et au final le disque se révèle pénible à écouter d'une traite. On a vite fait de repérer deux ou trois bons morceaux et à les écouter séparément plutôt que de tous se les farcir à la suite, tant il manque une ligne directrice à tout cet amalgame sonore. Rien que les titres des morceaux (tantôt en anglais tantôt en italien, tantôt très longs tantôt très courts) laissent à supposer d'un patchwork musical un peu douteux.
A noter la présence d'un certain Philippe Katerine (il est né à Chantonnay, le bougre) sur le titre éponyme, au chant et au clavier, si je ne m'abuse. Le chanteur rendra la balle au groupe, puisqu'une partie des Little Rabbits est actuellement son backing band en concerts (le groupe s'est renommé la Secte Machine pour l'occasion).

Bref, Dans Les Faux Puits Rouge Et Gris est un album un fou, qui catalyse tout ce que les Little Rabbits savent faire, mais qui veut peut-être se la jouer trop indépendant musicalement. Il en résulte certaines perles ("Non C'è Domani", "Karen", "La Mer"), mais on regrettera globalement le manque d'homogénéité du disque.
Un objet curieux.