Happy Mondays
Squirrel And G-Man Twenty Four Hour Party People Plastic Face Carnt Smile (White Out) |
Label :
Factory |
||||
Personnellement, je ne connais aucun autre titre d'album aussi long. C'est sûrement à cause de ça que le disque est passé inaperçu à sa sortie. A savoir aussi qu'il existe une version censurée de l'album à cause d'une pochette où figurent plusieurs marques célèbres. La pochette la plus fréquente dorénavant est celle d'assiettes (derrière le titre qui prend pas mal de place), le livret montrant un poisson mort dans l'une des assiettes. Ca met dans l'ambiance.
Dès ce premier album, la marque de fabrique des Happy Mondays est présente: paroles suspicieuses, chant maladroit voire risible ("une seule prise et hop ça suffit", pourrait-on croire à certains endroits). Au niveau de la basse, l'influence Joy Division se fait inévitablement sentir. Normal, pour un groupe de Manchester...
Dix titres excellents figurent sur l'album, au cours desquels Shaun Ryder effectue ses soi-disant vocalises tout en récitant ses textes à sa manière, couverts par une musique jouée par un groupe pas très motivé, ce qui fait le charme du disque paradoxalement. On remarquera la présence de la chanson "24h Party People", qui a été reprise en 2002 dans un film du même nom et traitant de la scène musical à Manchester et du mythique label "Factory Records".
Au final, on pourrait dire qu'il s'agit d'un disque fondamental pour le groupe, qui va amener ce dernier vers les sommets artistiques avec Bummed (qui sortira un an plus tard).
A ne pas rater !
Dès ce premier album, la marque de fabrique des Happy Mondays est présente: paroles suspicieuses, chant maladroit voire risible ("une seule prise et hop ça suffit", pourrait-on croire à certains endroits). Au niveau de la basse, l'influence Joy Division se fait inévitablement sentir. Normal, pour un groupe de Manchester...
Dix titres excellents figurent sur l'album, au cours desquels Shaun Ryder effectue ses soi-disant vocalises tout en récitant ses textes à sa manière, couverts par une musique jouée par un groupe pas très motivé, ce qui fait le charme du disque paradoxalement. On remarquera la présence de la chanson "24h Party People", qui a été reprise en 2002 dans un film du même nom et traitant de la scène musical à Manchester et du mythique label "Factory Records".
Au final, on pourrait dire qu'il s'agit d'un disque fondamental pour le groupe, qui va amener ce dernier vers les sommets artistiques avec Bummed (qui sortira un an plus tard).
A ne pas rater !
Excellent ! 18/20 | par BloodInMyEyes |
Posté le 28 janvier 2006 à 21 h 08 |
Je réécoutais cet album chez moi l'autre jour et je me disais que quand même, il était sacrément bien !
Voilà des gens pas doués pour grand chose en particulier, des petites frappes, dealers et roublards, qui arrivent à faire un album aussi funky et sexy qu'un disque de la Motown ! Bon pas autant quand même, parce que bon faut pas exagérer, on est quand même à Manchester. C'est moche, gris et sinistré. Pour le glamour et les paillettes,on repassera ...
Les Happy Mondays donc, puisque c'est d'eux dont on parle, déboulent en 1987 avec cet album fait de bric et de broc, où l'on se demande bien par quel miracle ça peut tenir debout ?!
Le chant de Shaun Ryder d'abord. Autant l'avouer, ce gars chante comme une merde.Il vocifère plus qu'il ne chante d'ailleurs,mais pas grave, le cœur y est. Le frangin (Paul) lui par contre, sait utiliser sa basse et groove comme personne. "Kuff Dam","Russell" ou encore "Weekend S" sont d'incroyables chansons complètement barrées, truffées de textes salaces.
Il faut dire aussi que le terrain avait déjà été déblayé un peu auparavant par A Certain Ratio (autre groupe de chez Factory), qui avait commencé à insuffler quelques touches de funk et de jazz à leurs compositions glacées. Les Happy Mondays reprennent le flambeau, mais réchauffent le son par des ajouts 'dance' et une production beaucoup plus chaleureuse.
Les allers-retours de New Order entre Manchester et New-York à l'époque, y sont certainement pour quelque chose ...
"24 Hour Party People", titre qui donne aussi son nom à l'album, est un hymne à la fête et à la déconne, avec cette intro aux claviers (sûrement l'intro la plus cheap du monde !), et sa batterie lourdingue. Vulgaires et excessifs, sans subtilité, les Happy Mondays se révèlent être à la longue pourtant une formidable machine à danser. Détenteurs d'un savoir-faire incontesté pour écrire des titres particulièrement accrocheurs, avec malgré tout ce sourire qui cache mal la politesse du désespoir. Comme ce titre "Cob 20", qui termine l'album et qui rappelle les fantômes de Joy Division.
Entre rêve de gloire et lendemains qui déchantent, les Happy Mondays se sont inventés un univers coloré et barjot, où les loosers ont une place de choix. Et puis c'était tellement triste, fallait bien qu'on rigole un peu ...
Voilà des gens pas doués pour grand chose en particulier, des petites frappes, dealers et roublards, qui arrivent à faire un album aussi funky et sexy qu'un disque de la Motown ! Bon pas autant quand même, parce que bon faut pas exagérer, on est quand même à Manchester. C'est moche, gris et sinistré. Pour le glamour et les paillettes,on repassera ...
Les Happy Mondays donc, puisque c'est d'eux dont on parle, déboulent en 1987 avec cet album fait de bric et de broc, où l'on se demande bien par quel miracle ça peut tenir debout ?!
Le chant de Shaun Ryder d'abord. Autant l'avouer, ce gars chante comme une merde.Il vocifère plus qu'il ne chante d'ailleurs,mais pas grave, le cœur y est. Le frangin (Paul) lui par contre, sait utiliser sa basse et groove comme personne. "Kuff Dam","Russell" ou encore "Weekend S" sont d'incroyables chansons complètement barrées, truffées de textes salaces.
Il faut dire aussi que le terrain avait déjà été déblayé un peu auparavant par A Certain Ratio (autre groupe de chez Factory), qui avait commencé à insuffler quelques touches de funk et de jazz à leurs compositions glacées. Les Happy Mondays reprennent le flambeau, mais réchauffent le son par des ajouts 'dance' et une production beaucoup plus chaleureuse.
Les allers-retours de New Order entre Manchester et New-York à l'époque, y sont certainement pour quelque chose ...
"24 Hour Party People", titre qui donne aussi son nom à l'album, est un hymne à la fête et à la déconne, avec cette intro aux claviers (sûrement l'intro la plus cheap du monde !), et sa batterie lourdingue. Vulgaires et excessifs, sans subtilité, les Happy Mondays se révèlent être à la longue pourtant une formidable machine à danser. Détenteurs d'un savoir-faire incontesté pour écrire des titres particulièrement accrocheurs, avec malgré tout ce sourire qui cache mal la politesse du désespoir. Comme ce titre "Cob 20", qui termine l'album et qui rappelle les fantômes de Joy Division.
Entre rêve de gloire et lendemains qui déchantent, les Happy Mondays se sont inventés un univers coloré et barjot, où les loosers ont une place de choix. Et puis c'était tellement triste, fallait bien qu'on rigole un peu ...
Excellent ! 18/20
Posté le 02 mai 2023 à 14 h 06 |
Difficile de présenter un groupe aussi unique, barré et drogué, surtout drogué, que les Happy Mondays... Originaires de différentes banlieues de Manchester (principalement Bolton et Salford), le groupe est axé autour du duo des frères Ryder : Paul à la basse, et Shaun au chant. A eux s'ajoutent un jeune voisin de leur grand-mère à la batterie, Gary "Gaz" Wheelan; Paul Davis aux claviers, Mark Day aux guitares et puis, bien sûr, Mark "Bez" Berry à la... bonne humeur. Si le groupe est un quintette post-punk classique comme il en sort des dizaines à Manchester au début des années 80, ils font venir leur pote Bez lors de leur deuxième ou troisième concert sur scène : ce dernier, éternellement défoncé, se met à danser de manière frénétique, une paire de maracas dans chaque mains, le regard perdu dans le vide en affichant un grand sourire béat. Musicalement donc, Bez ne sert absolument à rien, sinon à donner une image au groupe.
Car lorsque les Mondays débarquent sur la scène locale en 1982/83, ils n'ont justement aucune image. Ce sont des "scallys", des "racailles" de banlieue bien fringués et fans de foot (Gaz a bien failli devenir joueur en National League, avant de finalement se blesser et se concentrer à fond sur ses fûts). Plus escrocs que musiciens, Shaun et Bez sont également connus pour être des petits trafiquants de drogue de bas-étage. Cela étant dit, ils ont parmi leurs clients le célèbre, l'illustre Tony Wilson, le présentateur le plus connu de Granada TV et également boss du label Factory, maison mère de Joy Division/New Order et du club Haçienda. En jouant de leurs relations, Shaun et Bez parviennent à gagner un "Battle Of The Bands" à l'Haçienda en fin d'année 83, et se font signer sur Factory après l'impulsion de Mike Pickering, sorte de directeur artistique de Factory et de l'Haç. Rapidement, ils enregistrent une paire de singles, se font peu-à-peu connaître en Angleterre et enregistrent leur première Peel Sessions en avril 1986.
Le pays entier découvre alors un groupe un peu en marge de tout ce qui se fait alors, proposant une musique pour le moins originale. Si ils sonnent vaguement comme les Smiths en terme de production (les basses rondes, les guitares qui carillonnent, les batteries pleines de reverb), ils sont musicalement à la croisée entre Can ou Talking Heads (pour leur côté funk blanc), Joy Division (pour leur côté mélancolique et froid) et un côté lo-fi sale qui va les suivre partout jusqu'à leur troisième album quelques années plus tard. Leur musique se veut comme une représentation assez fidèle de Manchester à la même époque : des gens qui font la fête dans un écrin gris, sale et crasseux.
En fin d'année 1986, les Mondays entrent aux studios Fire House de Londres. But : enregistrer et produire leur premier album, supervisé par, tenez vous bien, l'ex Velvet Underground lui-même, John Cale. Shaun et sa bande de petites frappes se frottent les mains, pensant que la réputation de drogués des membres du Velvet leur permettra de partager leurs connaissances (déjà bien larges) en matière de drogue avec leur producteur. Monumentale erreur ! A l'époque, Cale sort de cure de désintox et se shoote aux vitamines B et aux quartiers de mandarines... L'album se voit rapidement plié, Cale enregistrant le groupe quasiment en live, ne faisant que très peu d'overdubs. Il met en valeur le son carillonnant des guitares et bien rond des basses, sans trop noyer le son général dans la reverb. Le chant, ou plutôt, les cris, de Shaun Ryder restent encore assez vaguement travaillés, alors que ce dernier raconte des histoires assez abracadabrantesque sur son entourage...
L'album sort finalement en avril 1987 et porte l'un des noms les plus longs que l'histoire du rock n'ait connu : Squirrel and G-Man Twenty Four Hour Party People Plastic Face Carn't Smile (White Out). Ce titre est en fait extrait des paroles du déjà tube "24 Hours Party People", qui voit le groupe connaître son premier succès d'estime dans son propre pays. Le reste du disque est composé de neuf autres pistes, alliant toujours ce savant mélange de funk lunaire et de mélancolie toute "Manchesterienne". On se rends vite compte que ce sont les lignes de basses de Paul Ryder qui font tout le sel de la musique du groupe : impossible de passer à côté de titres aussi bien arrangés que "Kuff Dam", "Tart Tart", "Oasis" ou "Little Matchstick Owen". Le disque se termine avec un titre qui aurait très bien pu apparaître sur le The Queen Is Dead de leurs voisins des Smiths, tellement le son est un émule des productions de Johnny Marr, la dimension arabisante psyché des guitares en plus.
De manière générale, ce Squirrel & G Man a beau sonner parfois un peu cheap, force est de constater que c'est l'un des meilleurs disques mancuniens des années 80. Les Happy Mondays, pas encore trop corrompus par la drogue ni par l'acid house (qui arrive déjà peu à peu à s'infiltrer en ville en cette année 87) délivrent un post-punk barré qui reste encore à ce jour à des lieues de ce qui peut se faire en termes de rock. Le seul autre groupe qui se rapproche un tant soi peu (par ses influences funk et son chant "horrible") serait les autres mancuniens de The Fall, quoique ces derniers n'ont pas la prétention ni la folie des Mondays. D'ailleurs, cette comparaison se perdra bien vite quand la bande aux Ryder sortira Bummed l'année suivante, et surtout Pills'n'Thrills And Bellyaches en 1990...
Avis aux fans de new-wave bizarre, ce disque est pour vous !
Car lorsque les Mondays débarquent sur la scène locale en 1982/83, ils n'ont justement aucune image. Ce sont des "scallys", des "racailles" de banlieue bien fringués et fans de foot (Gaz a bien failli devenir joueur en National League, avant de finalement se blesser et se concentrer à fond sur ses fûts). Plus escrocs que musiciens, Shaun et Bez sont également connus pour être des petits trafiquants de drogue de bas-étage. Cela étant dit, ils ont parmi leurs clients le célèbre, l'illustre Tony Wilson, le présentateur le plus connu de Granada TV et également boss du label Factory, maison mère de Joy Division/New Order et du club Haçienda. En jouant de leurs relations, Shaun et Bez parviennent à gagner un "Battle Of The Bands" à l'Haçienda en fin d'année 83, et se font signer sur Factory après l'impulsion de Mike Pickering, sorte de directeur artistique de Factory et de l'Haç. Rapidement, ils enregistrent une paire de singles, se font peu-à-peu connaître en Angleterre et enregistrent leur première Peel Sessions en avril 1986.
Le pays entier découvre alors un groupe un peu en marge de tout ce qui se fait alors, proposant une musique pour le moins originale. Si ils sonnent vaguement comme les Smiths en terme de production (les basses rondes, les guitares qui carillonnent, les batteries pleines de reverb), ils sont musicalement à la croisée entre Can ou Talking Heads (pour leur côté funk blanc), Joy Division (pour leur côté mélancolique et froid) et un côté lo-fi sale qui va les suivre partout jusqu'à leur troisième album quelques années plus tard. Leur musique se veut comme une représentation assez fidèle de Manchester à la même époque : des gens qui font la fête dans un écrin gris, sale et crasseux.
En fin d'année 1986, les Mondays entrent aux studios Fire House de Londres. But : enregistrer et produire leur premier album, supervisé par, tenez vous bien, l'ex Velvet Underground lui-même, John Cale. Shaun et sa bande de petites frappes se frottent les mains, pensant que la réputation de drogués des membres du Velvet leur permettra de partager leurs connaissances (déjà bien larges) en matière de drogue avec leur producteur. Monumentale erreur ! A l'époque, Cale sort de cure de désintox et se shoote aux vitamines B et aux quartiers de mandarines... L'album se voit rapidement plié, Cale enregistrant le groupe quasiment en live, ne faisant que très peu d'overdubs. Il met en valeur le son carillonnant des guitares et bien rond des basses, sans trop noyer le son général dans la reverb. Le chant, ou plutôt, les cris, de Shaun Ryder restent encore assez vaguement travaillés, alors que ce dernier raconte des histoires assez abracadabrantesque sur son entourage...
L'album sort finalement en avril 1987 et porte l'un des noms les plus longs que l'histoire du rock n'ait connu : Squirrel and G-Man Twenty Four Hour Party People Plastic Face Carn't Smile (White Out). Ce titre est en fait extrait des paroles du déjà tube "24 Hours Party People", qui voit le groupe connaître son premier succès d'estime dans son propre pays. Le reste du disque est composé de neuf autres pistes, alliant toujours ce savant mélange de funk lunaire et de mélancolie toute "Manchesterienne". On se rends vite compte que ce sont les lignes de basses de Paul Ryder qui font tout le sel de la musique du groupe : impossible de passer à côté de titres aussi bien arrangés que "Kuff Dam", "Tart Tart", "Oasis" ou "Little Matchstick Owen". Le disque se termine avec un titre qui aurait très bien pu apparaître sur le The Queen Is Dead de leurs voisins des Smiths, tellement le son est un émule des productions de Johnny Marr, la dimension arabisante psyché des guitares en plus.
De manière générale, ce Squirrel & G Man a beau sonner parfois un peu cheap, force est de constater que c'est l'un des meilleurs disques mancuniens des années 80. Les Happy Mondays, pas encore trop corrompus par la drogue ni par l'acid house (qui arrive déjà peu à peu à s'infiltrer en ville en cette année 87) délivrent un post-punk barré qui reste encore à ce jour à des lieues de ce qui peut se faire en termes de rock. Le seul autre groupe qui se rapproche un tant soi peu (par ses influences funk et son chant "horrible") serait les autres mancuniens de The Fall, quoique ces derniers n'ont pas la prétention ni la folie des Mondays. D'ailleurs, cette comparaison se perdra bien vite quand la bande aux Ryder sortira Bummed l'année suivante, et surtout Pills'n'Thrills And Bellyaches en 1990...
Avis aux fans de new-wave bizarre, ce disque est pour vous !
Exceptionnel ! ! 19/20
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