June Of 44
Tropics And Meridians |
Label :
Quarterstick |
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On imagine Bob Weston mettant en marche l'enregistreur garni de bande magnétique. Les June Of 44 prêts à fondre sur nous, à créer ce déluge sonore qui submerge tout sur son passage. "Anisette" a la puissance d'une bombe atomique, et c'est probablement le meilleur morceau du groupe qui ouvre Tropic And Meridians. La voix est enregistrée loin du micro et les paroles sont clamées avec une ardeur libératrice qui donne envie de faire la même chose. C'est tout de même neuf minutes de remous qui nous clapotent à la face. Entre tempête et accalmie. "Lusitiana" semble calmer le jeu, plus douce, la voix est chuchotée à nos oreilles. Mais la tension est perceptible à un point qui impressionne. Pour cause, on attend la déflagration. Les distorsions s'enclenchent, la voix s'éraille, crachée du fond de la gorge et l'ensemble monte progressivement dans une intensité troublante. "Lawn Bowler" nous allonge sur un gazon. Des retraités paisibles lancent avec précision leurs boules sur un terrain de Chicago. Le frottement de celles-ci sur l'herbe tondue court, nous apaise pleinement. Des accords jazz flottent dans l'air et caressent nos oreilles. Les relances de batterie semblables à de petites bourrasques de vent nous maintiennent éveillés. En communion parfaite avec notre environnement nous demeurons aux aguets. "June Leaf" renoue avec l'excitation. Le tempo est tressautant, la caisse claire est giflée avec swing, les voix investissent nos deux oreilles, l'instrumental s'emballe, noisy, gonflé à l'adrénaline. Les cris sont retenus pour mieux les expulser plus tard. "Arms Over Arteries" nous fait basculer à nouveau dans la volupté. La batterie roule avec grâce, les harmoniques de guitares déposent de nouvelles couleurs en toile de fond du morceau. La voix de Jeff Mueller se fait soyeuse. Les montées en binaire font directement penser aux regrettés Slint dont June Of 44 assure une superbe relève. "Sanctionned In A Birdcage" termine le disque avec une puissance astronomique. Mueller éructe comme jamais. La batterie et la basse ensemble nous plongent en plein orage dont les guitares en seraient les lumineux éclairs.
Un très beau disque au final, à nouveau extrêmement riche, plein d'embardées fulgurantes canalisées à merveille. June Of 44 structure, déstructure, et crée une tension nerveuse presque palpable. Difficile d'en sortir indemne.
Un très beau disque au final, à nouveau extrêmement riche, plein d'embardées fulgurantes canalisées à merveille. June Of 44 structure, déstructure, et crée une tension nerveuse presque palpable. Difficile d'en sortir indemne.
Parfait 17/20 | par Oneair |
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