Stina Nordenstam
People Are Strange |
Label :
East West |
||||
Le seul point de repère quand on écoute un album de Stina Nordenstam, c'est la voix de son interprète. Car pour le reste, on ne sait jamais trop à quoi s'attendre, tant la suédoise semble avoir un gros penchant pour la prise de risques et la remise en question.
Il s'agit ici d'un album constitué principalement de reprises. Déjà, le choix d'y reprendre des chansons de Rod Stewart, Prince, Leonard Cohen, Tim Hardin et des Doors laisse augurer d'un grand écart assez déstabilisant ; mais ce n'est rien comparé à la perpléxité qui ne manque pas de se manifester chez l'auditeur à l'écoute des versions désincarnées et squelettiques qu'elle nous en livre.
Ainsi, par exemple, le "Sailing" de Rod Stewart ne repose que sur un minuscule accord de piano dépouillé et simple (...pour ne pas dire simpliste). Sa version trip-hopisante de "Purple Rain" est aussi minimale et distante que l'originale était emphatique et orgasmique. A la rigeur, on peut sauver la version méconnaissable du "People Are Strange" des Doors, qui dégage un certain charme mais donne plus envie d'écouter l'originale qu'autre chose. Quant aux morceaux écrits par la suédoise, ils brillent par leur inconsistance.
La vérité est que je ne connais pas de concept plus risqué que l' album de reprises. Soit ils sont trop académiques dans leur respect des originaux auprès desquels ils font à coup sûr pale figure. Soit comme ici, ils témoignent d'une volonté quasiment pathologique de tordre les originaux et de les faire rentrer coûte que coûte dans une sorte de moule creux et informe.
Ici, contrairement à Dynamite qui illustrait à merveille à quel point un choix courageux de production pouvait être porteur d'identité et d'émotions, le parti pris est celui de la non-production, de l'esthétique lo-fi portée au paroxysme du ridicule, avec qui plus est une Stina Nordenstam qui semble autant s'y ennuyer que nous, en chantant d'une voix monocorde et sans âme des chansons qui lui sont étrangères.
Le grand mérite de ce CD est de nous aider à répondre à la question suivante : Que reste t-il de la magie d'un morceau quand on le vide de sa substance ?
La réponse : pas grand chose !
Il s'agit ici d'un album constitué principalement de reprises. Déjà, le choix d'y reprendre des chansons de Rod Stewart, Prince, Leonard Cohen, Tim Hardin et des Doors laisse augurer d'un grand écart assez déstabilisant ; mais ce n'est rien comparé à la perpléxité qui ne manque pas de se manifester chez l'auditeur à l'écoute des versions désincarnées et squelettiques qu'elle nous en livre.
Ainsi, par exemple, le "Sailing" de Rod Stewart ne repose que sur un minuscule accord de piano dépouillé et simple (...pour ne pas dire simpliste). Sa version trip-hopisante de "Purple Rain" est aussi minimale et distante que l'originale était emphatique et orgasmique. A la rigeur, on peut sauver la version méconnaissable du "People Are Strange" des Doors, qui dégage un certain charme mais donne plus envie d'écouter l'originale qu'autre chose. Quant aux morceaux écrits par la suédoise, ils brillent par leur inconsistance.
La vérité est que je ne connais pas de concept plus risqué que l' album de reprises. Soit ils sont trop académiques dans leur respect des originaux auprès desquels ils font à coup sûr pale figure. Soit comme ici, ils témoignent d'une volonté quasiment pathologique de tordre les originaux et de les faire rentrer coûte que coûte dans une sorte de moule creux et informe.
Ici, contrairement à Dynamite qui illustrait à merveille à quel point un choix courageux de production pouvait être porteur d'identité et d'émotions, le parti pris est celui de la non-production, de l'esthétique lo-fi portée au paroxysme du ridicule, avec qui plus est une Stina Nordenstam qui semble autant s'y ennuyer que nous, en chantant d'une voix monocorde et sans âme des chansons qui lui sont étrangères.
Le grand mérite de ce CD est de nous aider à répondre à la question suivante : Que reste t-il de la magie d'un morceau quand on le vide de sa substance ?
La réponse : pas grand chose !
A éviter 6/20 | par Piezo |
Posté le 20 juillet 2004 à 00 h 25 |
Pas du tout le même feeling ... ce disque fait partie de mes disques de reprises préférés. Je m'explique :
1) Les originaux sont méconnaissables. "Purple Rain" par exemple a complètement perdu sa structure harmonique et sa fougue grandiloquente pour devenir un murmure d'enfant. Cette appropriation est un prétexte... Stina Nordenstam écarte le morceau du répertoire d'origine, pour l'emmener dans son univers propre. C'est osé, mais à mon sens très réussi.
2) Le son est une innovation dans le genre mi-fi (entre hi-fi et lo-fi)il s'agit vraiment d'un travail sur les saturations subtiles, les voiles sur les voix, les échos sur les batteries, les avant et arrière plans. Le travail de mise en espace est l'un de ceux qui m'ont le plus marqué des années 90. C'est subtil de faire du bon mi-fi, il ne faut pas une trop bonne définition, ni une patine trop épaisse...
3) Stina se met en danger, vocalement. On entre dans son intimité, c'est à la limite gênant.
Vraiment, je vous conseille ce disque.
1) Les originaux sont méconnaissables. "Purple Rain" par exemple a complètement perdu sa structure harmonique et sa fougue grandiloquente pour devenir un murmure d'enfant. Cette appropriation est un prétexte... Stina Nordenstam écarte le morceau du répertoire d'origine, pour l'emmener dans son univers propre. C'est osé, mais à mon sens très réussi.
2) Le son est une innovation dans le genre mi-fi (entre hi-fi et lo-fi)il s'agit vraiment d'un travail sur les saturations subtiles, les voiles sur les voix, les échos sur les batteries, les avant et arrière plans. Le travail de mise en espace est l'un de ceux qui m'ont le plus marqué des années 90. C'est subtil de faire du bon mi-fi, il ne faut pas une trop bonne définition, ni une patine trop épaisse...
3) Stina se met en danger, vocalement. On entre dans son intimité, c'est à la limite gênant.
Vraiment, je vous conseille ce disque.
Parfait 17/20
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