Wednesday
Rat Saw God |
Label :
Dead Oceans |
||||
(L'auteur de cette chronique est un chieur qui ne veut pas noter la musique. Par défaut, il met 20/20 partout et cette note n'engage que ceux qui veulent la prendre au sérieux)
Si vous me demandez quel genre de musique est le plus sous-coté en ce moment, je vous répondrai sans hésiter "southern indie". Je suis pas sûr que ça existe vraiment, aux dernières nouvelles c'est juste une lubie personnelle que je projette sur tout un tas de groupes qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. En dehors de toute considération géographique, ça engloberait des groupes aux racines country/americana/folk ayant envie de cradosser leurs hooks oldies avec une pédale d'overdrive, peut-être quelques jeunes accidents soniques à droite à gauche et une certaine nonchalance mélodique as cool as Kim Deal.
Parmi les groupes récents, sur cette base fragile, on pourrait alors notamment citer les gros poissons Big Thief, la constellation d'étoiles des frangines Crutchfield (Waxahatchee, Swearin'), les complaintes électrifiées de Jessica Lee Mayfield, les gamins surdoués précoces de Disq, les wisconcinois de Dusk et nos invités du jour en la personne des nord carolingiens Wednesday dont Rat Saw God est le dernier album.
Ça veut pas forcément dire qu'ils vont nous ressortir le drapeau sudiste à chaque concert ou qu'on va se taper des hymnes de white trash déclassés une chanson sur deux. Par contre, on risque de tomber sur ce parfum étrange du songster alternatif qu'on a déjà humé par moments chez quelques illustres ainés (Wilco, Sparklehorse, Grant Lee Buffalo, Son Volt, etc.). En y ajoutant quelques touches de shoegaze en plus, c'est bon, on a, à peu près, épuisé tous les tags musicaux à caser quand on évoque Wednesday*.
Rien que le line-up, en soi, c'est une déclaration de sécession vis à vis de l'indie rock canal historique. Jugez donc : une chanteuse qui est au bord du yodel à chaque coin de mélodie, un guitariste** qui a probablement trop écouté Neil Young et un lapsteeleur. Mais oui madame, un groupe d'indie rock avec un lapsteel ! ***
Dans la plupart des arrangements, on sent toujours l'envie de ménager la chèvre et le shoe. Les dynamiques laoude quayette laoude d'un côté, les accords ouverts de l'autre. Les tonalités alternatives des guitares et les lignes de chant de la bible belt. La fuzz et, on y revient toujours, le lapsteel. On a même droit à quelques clins d'oeil british : les couplets de "Quarry" échappent de peu au procès de plagiat de "Waterloo Sunset" parce que le refrain est vraiment bombastique et le chant de "TV in the gas pump" a, me semble-t-il, parfois une drôle de vibe Sarah Records.
Sur "Bull Believer", la dénommée Karly Hartzman nous gratifie d'un époumonage digne d'une ablation du foie sans anesthésie (ou d'une chute d'un gratte-ciel qui durerait plusieurs minutes) et, je vous le donne en plein dans le mille, ça rend bien.
Et puis bon, je tourne autour du pot mais il y a un hell of a tube dans cet album. J'ai pris le parti de ne pas en parler, à vous de le trouver. Moi, j'ai trop la flippe que mon enthousiasme pour ce morceau éclipse tout le bien que j'avais à dire du reste de l'album.
Reste une question que vous avez eu la délicatesse de ne pas poser. Est-ce que Wednesday, le groupe, tire son nom de Wednesday, le personnage de la famille Addams ? Officiellement non, ce serait plutôt un rebond vis à vis d'un groupe UK s'appellant The Sundays. Oui, je suis votre fact checkin cuz, de rien et à la prochaine.
Si vous me demandez quel genre de musique est le plus sous-coté en ce moment, je vous répondrai sans hésiter "southern indie". Je suis pas sûr que ça existe vraiment, aux dernières nouvelles c'est juste une lubie personnelle que je projette sur tout un tas de groupes qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. En dehors de toute considération géographique, ça engloberait des groupes aux racines country/americana/folk ayant envie de cradosser leurs hooks oldies avec une pédale d'overdrive, peut-être quelques jeunes accidents soniques à droite à gauche et une certaine nonchalance mélodique as cool as Kim Deal.
Parmi les groupes récents, sur cette base fragile, on pourrait alors notamment citer les gros poissons Big Thief, la constellation d'étoiles des frangines Crutchfield (Waxahatchee, Swearin'), les complaintes électrifiées de Jessica Lee Mayfield, les gamins surdoués précoces de Disq, les wisconcinois de Dusk et nos invités du jour en la personne des nord carolingiens Wednesday dont Rat Saw God est le dernier album.
Ça veut pas forcément dire qu'ils vont nous ressortir le drapeau sudiste à chaque concert ou qu'on va se taper des hymnes de white trash déclassés une chanson sur deux. Par contre, on risque de tomber sur ce parfum étrange du songster alternatif qu'on a déjà humé par moments chez quelques illustres ainés (Wilco, Sparklehorse, Grant Lee Buffalo, Son Volt, etc.). En y ajoutant quelques touches de shoegaze en plus, c'est bon, on a, à peu près, épuisé tous les tags musicaux à caser quand on évoque Wednesday*.
Rien que le line-up, en soi, c'est une déclaration de sécession vis à vis de l'indie rock canal historique. Jugez donc : une chanteuse qui est au bord du yodel à chaque coin de mélodie, un guitariste** qui a probablement trop écouté Neil Young et un lapsteeleur. Mais oui madame, un groupe d'indie rock avec un lapsteel ! ***
Dans la plupart des arrangements, on sent toujours l'envie de ménager la chèvre et le shoe. Les dynamiques laoude quayette laoude d'un côté, les accords ouverts de l'autre. Les tonalités alternatives des guitares et les lignes de chant de la bible belt. La fuzz et, on y revient toujours, le lapsteel. On a même droit à quelques clins d'oeil british : les couplets de "Quarry" échappent de peu au procès de plagiat de "Waterloo Sunset" parce que le refrain est vraiment bombastique et le chant de "TV in the gas pump" a, me semble-t-il, parfois une drôle de vibe Sarah Records.
Sur "Bull Believer", la dénommée Karly Hartzman nous gratifie d'un époumonage digne d'une ablation du foie sans anesthésie (ou d'une chute d'un gratte-ciel qui durerait plusieurs minutes) et, je vous le donne en plein dans le mille, ça rend bien.
Et puis bon, je tourne autour du pot mais il y a un hell of a tube dans cet album. J'ai pris le parti de ne pas en parler, à vous de le trouver. Moi, j'ai trop la flippe que mon enthousiasme pour ce morceau éclipse tout le bien que j'avais à dire du reste de l'album.
Reste une question que vous avez eu la délicatesse de ne pas poser. Est-ce que Wednesday, le groupe, tire son nom de Wednesday, le personnage de la famille Addams ? Officiellement non, ce serait plutôt un rebond vis à vis d'un groupe UK s'appellant The Sundays. Oui, je suis votre fact checkin cuz, de rien et à la prochaine.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Santiagoo |
Ecoutable sur https://wednesdayband.bandcamp.com/album/rat-saw-god
* Sur un commentaire dans bandcamp, j'ai vu passer des tentatives de description telles que countrygaze ou americana-gaze. Yep, ça marche aussi.
** L'excellent MJ Lenderman ( https://lenderman.bandcamp.com ) dont j'ai découvert la carrière solo ici même via feu le forum de Xsilence, cette invention du démon qui, paraît il, n'en finit plus de tomber en lambeaux
*** Cette note de bas de page est sans rapport avec son emplacement initial dans le texte. Je profite de cette fin de paragraphe et de votre penchant pour les digressions pour placer que Wednesday a commis un album de reprises qui illustre merveilleusement bien la schizophrénie du groupe puisqu'on y trouve, entre autres, des chansons de country (Gary Stewart, Roger Miller) côtoyant des chansons de Greg Sage ou des Smashing Pumpkins : https://wednesdayband.bandcamp.com/album/mowing-th ... ling-em-up
**** Cette note de bas de page n'a pas même pas été placée dans la chronique ci-dessus. Je voulais juste attirer votre attention sur le fait que la note de bas de page est sous-exploitée de nos jours. Par exemple, à l'instar de tous nos amis youtubeurs qui nous glissent un placement de produit entre le verbe et le complément, on pourrait très bien introduire des notes de bas de page commerciales. Exemple : "Les amis, je dévie rapidement de cette chronique pour vous indiquer qu'elle est sponsorisée par Nerd VPN. Lisez vos chroniques sur Xsilence en toute confidentialité avec 25% de réduction si vous utilisez le code promo STGO"
* Sur un commentaire dans bandcamp, j'ai vu passer des tentatives de description telles que countrygaze ou americana-gaze. Yep, ça marche aussi.
** L'excellent MJ Lenderman ( https://lenderman.bandcamp.com ) dont j'ai découvert la carrière solo ici même via feu le forum de Xsilence, cette invention du démon qui, paraît il, n'en finit plus de tomber en lambeaux
*** Cette note de bas de page est sans rapport avec son emplacement initial dans le texte. Je profite de cette fin de paragraphe et de votre penchant pour les digressions pour placer que Wednesday a commis un album de reprises qui illustre merveilleusement bien la schizophrénie du groupe puisqu'on y trouve, entre autres, des chansons de country (Gary Stewart, Roger Miller) côtoyant des chansons de Greg Sage ou des Smashing Pumpkins : https://wednesdayband.bandcamp.com/album/mowing-th ... ling-em-up
**** Cette note de bas de page n'a pas même pas été placée dans la chronique ci-dessus. Je voulais juste attirer votre attention sur le fait que la note de bas de page est sous-exploitée de nos jours. Par exemple, à l'instar de tous nos amis youtubeurs qui nous glissent un placement de produit entre le verbe et le complément, on pourrait très bien introduire des notes de bas de page commerciales. Exemple : "Les amis, je dévie rapidement de cette chronique pour vous indiquer qu'elle est sponsorisée par Nerd VPN. Lisez vos chroniques sur Xsilence en toute confidentialité avec 25% de réduction si vous utilisez le code promo STGO"
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