Cowboys In The Campfire

Lors de la tournée des Replacements en 2015, on avait beau n'avoir d'yeux que pour l'idole Paul Westerberg, impossible de ne pas remarquer que le bassiste à sa droite -c'est ici que sont assis les messies- était le mec le plus cool du monde. Légende discrète mais légende quand même, les gens savent que Tommy Stinson était un musicien en tournée à 13 ans, qu'il a fait des piges chez Soul Asylum et Guns N'Roses et a sorti de recommandables albums de sa propre plume via les groupes Bash & Pop, Perfect, ou sous son propre nom. C'est paré du voile de Cowboys In The Campfire (et aidé de son pote Chip Roberts) que sort ces jours-ci Wronger. L'album sonne comme une sorte de carte postale de ce qu'on appelle l'americana, Stinson y flirte avec des filtres country, rockabilly et folk mais toujours à travers un prisme rock. Les chansons sont portées par du ukulélé, des riffs urgents comme une sirène d'ambulance et des guitares twang, pleines de réverbération lumineuse toujours au service de chansons bien écrites et ne tournant pas autour du pot, on dépasse rarement les 3 minutes. Déjà extrêmement doué sur le sujet dans ses précédents travaux solos, Tommy, qui non seulement ressemble physiquement de plus en plus à Westerberg mais chante de plus en plus comme lui, signe aussi quelques balades assez prenantes certifiées "idéales pour chialer dans sa bière". En moins de 30 minutes la magie opère, ce Wronger dépouillé à l'os obsède rapidement et on imagine durablement.
Très bon disque.