Univers Zéro
Univers Zéro |
Label :
Atem ; Eric Faes |
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Le rock progressif, toujours plus pointilleux, toujours plus technique, voit émerger un courant plus idéologique que musical, ce qu'on a appelé le Rock In Opposition. Entendez par là en opposition à l'industrie du disque, car même pour du prog, les mecs étaient bizarres (et galeraient pour sortir leurs disques). Les frontières avec d'autre sous-genre du prog sont très fines ou même, osons l'avouer, pour ainsi dire inexistantes. En l'an de grâce 1977, les bruxellois de Univers Zéro sortent leur premier disque et deviendront une figure emblématique du mouvement.
La musique d'Univers Zéro, avec ce mélange de musique de chambre, ses structures prog et son feeling free jazz, très peu interessée par les mélodies proprement dites, sonne comme la bande originale d'un film muet, d'une pièce de théâtre vaudevilesque. Presqu'autant visuelle qu'auditive, les histoires que nous comptent les instruments nous tranportent vers des images, des émotions, des intrigues, et ce dans une grande cacophonie fluide. Ce rapport à l'imaginaire, cette musique racontée, aidée par ces instruments de chambre, ne pourrait cacher l'influence de compositeur comme Igor Stravinsky. Un peu comme dans ce premier titre ("Ronde"), où ils nous sembleraient suivre les périgrination d'une entreprise inconnue, par des êtres étranges, insoucients d'être sujet d'observations attentives, se déménant comme des beaux diables, avec frénésie, face à l'adversité. Non dépourvu d'un certain sens psychédélique, le krautrock n'est parfois pas si loin, tout comme la zheul dans ce visionage à la loupe du macrocosmique. Aidé par ces claviers, on pourrait pensé à quelques oeuvres de bande son vidéoludique, tel "Carabosse", ce cirque désorganisé sinistre.
Personnellement peu adepte de la notion de virtuosité en tant que fin en soi, il faut admettre que le niveau d'execution affiché par cette bande de gai lurons est tout bonnement incroyable, juste, et, le plus important, au service des morceaux, systèmatiquement dans l'esprit. Je prends pour témoin ce "Malaise" aux rythmiques de coeur lourd, transpirant, le vertige brouillant la raison, ou encore le bien nommé "Complainte" à la tension dramatique palpable.
Moment marquant, "Docteur Pietot", cette effroyable calvacade, sombre et glauque, gris cendre, cette usine de mort, comme autant d'automates à la chaîne, s'appliquant à leur part du mal, est une sorte de Fantasia industriel, portant définitivement la griffe des belges
Moins sombre que ce que le groupe proposera par la suite, clairement inscrit dans son époque, pourvu d'une maitrise de haute volée et d'une personnalité propre, ce premier disque est une réussite qui ne demande qu'à être poursuivie toujours plus loin....
Au grand dam des hermetiques...
...à la jubilation des exaltés des pièces de 20 minutes...
...ou tout simplement au grand plaisir des curieux.
La musique d'Univers Zéro, avec ce mélange de musique de chambre, ses structures prog et son feeling free jazz, très peu interessée par les mélodies proprement dites, sonne comme la bande originale d'un film muet, d'une pièce de théâtre vaudevilesque. Presqu'autant visuelle qu'auditive, les histoires que nous comptent les instruments nous tranportent vers des images, des émotions, des intrigues, et ce dans une grande cacophonie fluide. Ce rapport à l'imaginaire, cette musique racontée, aidée par ces instruments de chambre, ne pourrait cacher l'influence de compositeur comme Igor Stravinsky. Un peu comme dans ce premier titre ("Ronde"), où ils nous sembleraient suivre les périgrination d'une entreprise inconnue, par des êtres étranges, insoucients d'être sujet d'observations attentives, se déménant comme des beaux diables, avec frénésie, face à l'adversité. Non dépourvu d'un certain sens psychédélique, le krautrock n'est parfois pas si loin, tout comme la zheul dans ce visionage à la loupe du macrocosmique. Aidé par ces claviers, on pourrait pensé à quelques oeuvres de bande son vidéoludique, tel "Carabosse", ce cirque désorganisé sinistre.
Personnellement peu adepte de la notion de virtuosité en tant que fin en soi, il faut admettre que le niveau d'execution affiché par cette bande de gai lurons est tout bonnement incroyable, juste, et, le plus important, au service des morceaux, systèmatiquement dans l'esprit. Je prends pour témoin ce "Malaise" aux rythmiques de coeur lourd, transpirant, le vertige brouillant la raison, ou encore le bien nommé "Complainte" à la tension dramatique palpable.
Moment marquant, "Docteur Pietot", cette effroyable calvacade, sombre et glauque, gris cendre, cette usine de mort, comme autant d'automates à la chaîne, s'appliquant à leur part du mal, est une sorte de Fantasia industriel, portant définitivement la griffe des belges
Moins sombre que ce que le groupe proposera par la suite, clairement inscrit dans son époque, pourvu d'une maitrise de haute volée et d'une personnalité propre, ce premier disque est une réussite qui ne demande qu'à être poursuivie toujours plus loin....
Au grand dam des hermetiques...
...à la jubilation des exaltés des pièces de 20 minutes...
...ou tout simplement au grand plaisir des curieux.
Très bon 16/20 | par Mr.dante |
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