Borgne
Temps Morts |
Label :
Les Acteurs De L'Ombre |
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Je suis grand fan des Suisses de Borgne, et ce depuis que j'ai découvert le groupe (mais peut-être devrais-je juste parler de l'homme, Bornyhake) en 2009 avec son album IV. Depuis, je me régale très régulièrement des sorties de la formation, toujours avec Lady Kaos aux claviers, et j'admets volontiers que le précédent album Y avait atteint un premier sommet musical tant tout ce qui fait la spécificité de Borgne m'y semblait magnifié.
Mais c'était sans compter le génie créatif de Bornyhake, actifs dans une dizaine de projets dont au moins cinq ont eu une activité récente et de très haute qualité (Pure, Enoid, Nivatakavachas, Lypektomy, My Death Belongs To You). Il revient aujourd'hui avec le dixième album de sa formation principale, soit neuf long titres de black metal industriel.
Si on la compare avec celle de Y, la pochette de Temps Morts surprend tant elle se démarque de l'imagerie habituelle. En premier lieu, je pense aux hauts fourneaux de "Germinal", il y a une dimension très "Zola" croisée avec l'entrée des Enfers et un monde post apocalyptique. En tous cas, c'est totalement réussi et, surtout, l'image retranscrit très fidèlement le contenu. Autrement dit, fond et forme sont en osmose absolue, je tiens le disque entre mes mains, je sais sans même avoir encore écouté une seule note que la sanction sera sévère.
L'inspiration qui traverse l'œuvre est une nouvelle fois grandiose, repoussant les limites du genre. Tout d'abord, la qualité des sons EBM et industriels me semble encore plus fouillée et aboutie que par le passé, Borgne asseyant la puissance de feu qu'il avait fait sienne sur Y. Ensuite, il y a la façon d'utiliser ses sonorités électroniques : la fusion avec les éléments black metal est parfaite, renforçant les passages les plus pesants, développant les ambiances et construisant un univers finalement assez unique aujourd'hui. Ecoutez "L'écho de mon mal", ce sera encore le plus parlant.
Vous avez peut-être le sentiment que je m'appesanti lourdement sur les aspects électros et que Borgne ne pratiquerait donc plus vraiment du black metal. Penser cela serait une grave erreur. En effet, le style reste le fondement même de la musique de Bornyhake et Lady Kaos et même si l'on retranchait l'EBM des compositions, ces dernières resteraient encore des pièces de black metal monstrueuses de rapidité, d'intensité et de noirceur. Ce que je cherche à dire, en louvoyant, c'est que si pour de nombreux groupes, l'indus est un moyen facile de masquer un déficit de talent (on parlerait alors de "cache-misère"), chez Borgne, les compositions n'auraient pas besoin de cet habillage pour être au-dessus du lot. C'est un plus, un bonus, une couche supplémentaire de malfaisance pour aller là où personne ne s'était rendu (pas même un Aborym désormais perdu dans les couches sales de Nine Inch Nails).
Pour toutes ces raisons, je mets la note maximale à Temps morts. C'est en tous points brillant, les atmosphères qui y sont développées vont longtemps hanter l'auditeur, faire rejaillir des angoisses refoulées...
Mais c'était sans compter le génie créatif de Bornyhake, actifs dans une dizaine de projets dont au moins cinq ont eu une activité récente et de très haute qualité (Pure, Enoid, Nivatakavachas, Lypektomy, My Death Belongs To You). Il revient aujourd'hui avec le dixième album de sa formation principale, soit neuf long titres de black metal industriel.
Si on la compare avec celle de Y, la pochette de Temps Morts surprend tant elle se démarque de l'imagerie habituelle. En premier lieu, je pense aux hauts fourneaux de "Germinal", il y a une dimension très "Zola" croisée avec l'entrée des Enfers et un monde post apocalyptique. En tous cas, c'est totalement réussi et, surtout, l'image retranscrit très fidèlement le contenu. Autrement dit, fond et forme sont en osmose absolue, je tiens le disque entre mes mains, je sais sans même avoir encore écouté une seule note que la sanction sera sévère.
L'inspiration qui traverse l'œuvre est une nouvelle fois grandiose, repoussant les limites du genre. Tout d'abord, la qualité des sons EBM et industriels me semble encore plus fouillée et aboutie que par le passé, Borgne asseyant la puissance de feu qu'il avait fait sienne sur Y. Ensuite, il y a la façon d'utiliser ses sonorités électroniques : la fusion avec les éléments black metal est parfaite, renforçant les passages les plus pesants, développant les ambiances et construisant un univers finalement assez unique aujourd'hui. Ecoutez "L'écho de mon mal", ce sera encore le plus parlant.
Vous avez peut-être le sentiment que je m'appesanti lourdement sur les aspects électros et que Borgne ne pratiquerait donc plus vraiment du black metal. Penser cela serait une grave erreur. En effet, le style reste le fondement même de la musique de Bornyhake et Lady Kaos et même si l'on retranchait l'EBM des compositions, ces dernières resteraient encore des pièces de black metal monstrueuses de rapidité, d'intensité et de noirceur. Ce que je cherche à dire, en louvoyant, c'est que si pour de nombreux groupes, l'indus est un moyen facile de masquer un déficit de talent (on parlerait alors de "cache-misère"), chez Borgne, les compositions n'auraient pas besoin de cet habillage pour être au-dessus du lot. C'est un plus, un bonus, une couche supplémentaire de malfaisance pour aller là où personne ne s'était rendu (pas même un Aborym désormais perdu dans les couches sales de Nine Inch Nails).
Pour toutes ces raisons, je mets la note maximale à Temps morts. C'est en tous points brillant, les atmosphères qui y sont développées vont longtemps hanter l'auditeur, faire rejaillir des angoisses refoulées...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Arno Vice |
En écoute :
https://borgne.bandcamp.com/album/temps-morts
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