Lumer
Disappearing Act |
Label :
Beast |
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Je sais déjà ce que vous allez penser quand je vais vous dire que Lumer est un jeune groupe de post-punk anglais. Oui, encore un.
Et quand, en plus, vous commencez à écouter Disappearing Act avec "She's Innocent", vous vous direz forcément que ça sonne un peu comme The Fall. & vous n'aurez évidemment pas tort. Mais si vous avez le courage et l'envie d'aller plus loin, de dépasser ce lieu commun, ce qui, je vous l'accorde, n'est pas une mince affaire vu la palette de groupes anglais (pour la plupart) qui revendique (ou se font coller) l'étiquette post-punk, et qu'on a souvent du mal à différencier.
Si on résume un peu, Lumer part avec pas mal de handicaps. On aurait vite fait de laisser ses a priori prendre le dessus et vite passer à autre chose. Et ce serait dommage.
Avec ce premier Ep, Lumer annonce clairement ce qu'il savent faire, ce qu'ils ont appris, et surtout, ce qu'ils ont retenu. Je ne vais surprendre personne en disant qu'ils ont des références, qu'elles s'entendent, car ce serait très inattendu qu'un groupe qui sort son premier disque en 2021 n'en ait aucune. Faut arrêter de se mentir à un moment, des références il y en, il y en a eu et il y en aura toujours. À moins d'être élevé dans une communauté Amish et de n'avoir jamais eu accès au moindre disque, et là peut-être. Mais dans ce cadre là, faut avoir l'idée de former un groupe de musique profane. Mais je m'égare.
Avant de m'aventurer en terre Amish, je vous disais que ce premier disque commençait comme du The Fall. Mais c'est évidemment pour mieux s'en détacher, comme une sorte de pied de nez à ceux qui jugent un livre à sa couverture. Ils manient les multiples ambiances, les changements de rythmes avec une impression de facilité déconcertante, sur le morceau-titre par exemple, court moment de bravoure qui marque la séparation de l'Ep.
En effet, les premiers titres sont immédiats, concis, dépassant parfois les 2min30, mais tout est dit en un espace-temps bien délimité. Par la suite, les quatre jeunes gens de Hull gardent la pleine de maîtrise de leurs titres tout en prenant plus de temps, donnant une certaine forme de respiration à ce Disappearing Act, qui ce serait révélé bien moins intéressant s'il n'avait fait qu'enchaîner les brûlots post-punk à toute vitesse. Au lieu de ça, ils prennent le temps de conter des histoires, où la musique suit et donne de l'intensité aux paroles chantées par Alex Evans (la troublante "By Her Teeth"), difficilement compréhensibles, tant par son accent que par les effets usés avec intelligence et par intermittence.
En se repassant les 24 minutes pile de cet Ep, on a évidement envie de les voir transposer ces titres en live. Le potentiel se devine, ce premier disque est plus que convainquant, ils ont toutes les cartes en main pour ne pas se faire remplacer par le prochain jeune groupe anglais de post punk qui arrivera assurément bientôt.
Et quand, en plus, vous commencez à écouter Disappearing Act avec "She's Innocent", vous vous direz forcément que ça sonne un peu comme The Fall. & vous n'aurez évidemment pas tort. Mais si vous avez le courage et l'envie d'aller plus loin, de dépasser ce lieu commun, ce qui, je vous l'accorde, n'est pas une mince affaire vu la palette de groupes anglais (pour la plupart) qui revendique (ou se font coller) l'étiquette post-punk, et qu'on a souvent du mal à différencier.
Si on résume un peu, Lumer part avec pas mal de handicaps. On aurait vite fait de laisser ses a priori prendre le dessus et vite passer à autre chose. Et ce serait dommage.
Avec ce premier Ep, Lumer annonce clairement ce qu'il savent faire, ce qu'ils ont appris, et surtout, ce qu'ils ont retenu. Je ne vais surprendre personne en disant qu'ils ont des références, qu'elles s'entendent, car ce serait très inattendu qu'un groupe qui sort son premier disque en 2021 n'en ait aucune. Faut arrêter de se mentir à un moment, des références il y en, il y en a eu et il y en aura toujours. À moins d'être élevé dans une communauté Amish et de n'avoir jamais eu accès au moindre disque, et là peut-être. Mais dans ce cadre là, faut avoir l'idée de former un groupe de musique profane. Mais je m'égare.
Avant de m'aventurer en terre Amish, je vous disais que ce premier disque commençait comme du The Fall. Mais c'est évidemment pour mieux s'en détacher, comme une sorte de pied de nez à ceux qui jugent un livre à sa couverture. Ils manient les multiples ambiances, les changements de rythmes avec une impression de facilité déconcertante, sur le morceau-titre par exemple, court moment de bravoure qui marque la séparation de l'Ep.
En effet, les premiers titres sont immédiats, concis, dépassant parfois les 2min30, mais tout est dit en un espace-temps bien délimité. Par la suite, les quatre jeunes gens de Hull gardent la pleine de maîtrise de leurs titres tout en prenant plus de temps, donnant une certaine forme de respiration à ce Disappearing Act, qui ce serait révélé bien moins intéressant s'il n'avait fait qu'enchaîner les brûlots post-punk à toute vitesse. Au lieu de ça, ils prennent le temps de conter des histoires, où la musique suit et donne de l'intensité aux paroles chantées par Alex Evans (la troublante "By Her Teeth"), difficilement compréhensibles, tant par son accent que par les effets usés avec intelligence et par intermittence.
En se repassant les 24 minutes pile de cet Ep, on a évidement envie de les voir transposer ces titres en live. Le potentiel se devine, ce premier disque est plus que convainquant, ils ont toutes les cartes en main pour ne pas se faire remplacer par le prochain jeune groupe anglais de post punk qui arrivera assurément bientôt.
Bon 15/20 | par X_Lok |
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