James Dean Bradfield

Even In Exile est le deuxième album solo du chanteur et guitariste des Manic Street Preachers, James Dean Bradfield. C'est un album concept inspiré par la vie et l'œuvre du musicien chilien Victor Jara. Sans m'improviser spécialiste de Jara et sans vous réciter la page Wikipedia qui lui est consacrée, vous pouvez y jeter un coup d'œil pour être plus complet. En résumé Victor Jara était un chanteur engagé de gauche, soutien de Salvador Allende, assassiné par le régime de Pinochet. "À moins qu'avec un hachoir ils me coupent les dix doigts pour m'apprendre la guitare comme ils ont fait à Jara" pour citer Jean Ferrat le seul (des nombreux) hommages que je connaisse fait à Victor Jara.

De la vie et de la mort tragique de Jara, James Dean Bradfield tire un album bouleversant, très politique mais très juste. Chaque chanson est à la fois grandiose sur le texte et sur la mélodie. C'est à la fois sombre et enthousiasmant. On le sait les Manics ont été et sont toujours un groupe fortement politisé, le concept de l'album se fond donc parfaitement avec l'univers du groupe. Des Manics on retrouve aussi les grands refrains et le souffle épique qui permettent de toucher au sublime sur quelques chansons. Après les premières écoutes je retiens notamment ce "THIRTY THOUSAND MILK BOTTLES" impeccable.

Il ne faut surtout pas prendre le disque comme un recueil historique, Even In Exile parle aussi et surtout du présent en évoquant de manière générale le combat contre le fascisme. James Dean Bradfield compose des chansons en forme d'hymne de résistance à reprendre en cœur.

Du rock engagé en 2020 c'est plus si fréquent.