Anna Von Hausswolff

Dead Magic

Dead Magic

 Label :     City Slang 
 Sortie :    vendredi 02 mars 2018 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

Par une belle journée sombre au plafond bas, une foule se dirige lentement vers une sorte de temple aux contours indéfinis d'où la spiritualité a chassé tous les dogmes et toutes les religions. Ces gens ne viennent pas là par hasard : c'est la musique qui s'échappe de ce bâtiment qui les a attirés ici.
Le premier mouvement est introduit par un orgue solennel rejoint par une voix chaude et suave, presque rauque par instant. Puis des cordes en volute viennent perturber ce bel assemblage, avant qu'une rythmique lente et martiale n'apparaisse. La voix se fait alors plus haute et se charge de trémolos. Yeux mi-clos, l'assistance dodeline de la tête en cadence alors que la voix devient douloureuse, étreignant une légère cacophonie qui marque le déclin de ce premier mouvement.
Le deuxième est abordé par une guitare évoluant sur un rythme sévère et tendu laissant juste percé un chœur masculin en arrière plan. La voix féminine se révèle dominante et s'égare en cris, égosillements et ricanements. La musique enfle sur un motif répétitif, dans l'assemblée quelques regards cherchent à fuir, le mouvement oscillatoire des têtes s'accentue. La tension est palpable.
Pour la troisième partie c'est un lent crescendo qui accueille l'auditoire et bientôt des voix d'outre-tombe et des nappes de claviers s'entremêlent. Alors que pointe l'apaisement sur une voix rassurante, la musique éclate sur une cadence syncopée, l'état de transe approche. Aux deux tiers le rythme s'accélère, les guitares feulent. Le public est égaré, affolé par l'orgue démoniaque. Le final est une apothéose.
En quatrième, voici réellement venu le temps de l'apaisement et d'un peu de sérénité. Même si l'orgue d'église vrille le cerveau des pauvres hères encore présents, c'est une lente mélopée calme d'où toute voix est bannie.
Le mouvement final débute avec des volutes de claviers et d'orgues, animaux impatients qui attendent leur maitresse : la voix. Lorsque celle-ci apparait, elle est toute douceur et gravité, invitant au relâchement. Elle permet à l'auditeur de redescendre sereinement, quitter cet état d'hypnose en se retournant doucement pour juger de la puissance de l'expérience dans un grand soulagement.
La Grande Prêtresse ici à l'œuvre s'appelle Anna Von Hausswolff. Retenez bien son nom.


Exceptionnel ! !   19/20
par Hpl


  En écoute : https://annavonhausswolffmusic.bandcamp.com/album/dead-magic


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