Frankie And The Witch Fingers
Brain Telephone |
Label :
Permanent |
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Les portes de la perception n'ont plus besoin d'être ouvertes sur la West Coast, elles le sont définitivement restées, et on s'y engouffre à foison. Les indianiens de Frankie And The Witch Fingers l'ont bien compris, et armés de leur guitares fuzz et leurs mélodies acides, ils se laissent tomber avec délectation dans le terrier californien du lapin blanc.
Coincés entre le surf de 1966 et le psyché des années '70, ces gars-là sont une machine à remonter le temps foutrement bien huilée. L'ouverture "Brain Telephone", avec son riff caustique, hypnotise et nous happe sans crier gare. "Learnings of the Light", ode évidente aux hallucinogènes, lance la première incursion surf de l'album. Voix en écho, riff de guitare épique, refrain fédérateur, on en redemande et on l'obtient ("Sunshine Earthquake", "Doomed"). La production bien propre permet de situer chaque instrument précisément, mais le fuzz ambiant vient ajouter quelques délicieuses tâches de graisse, garages à souhait. On pense pêle-mêle à The Creation, Traffic et Moby Grape, frontière entre le garage pur et le rock psychédélique, et immanquablement à Ty Segall (surtout la voix) ou Thee Oh Sees période 2010.
Tantôt, le jeu se muscle, avec des morceaux plus lourds et rageurs ("Primite Delight", l'une des pépites du LP, ou "Owsley"), tantôt il s'adoucit, et on délaisse la fougue pour de la mélancolie ("Sinister Poison", "Let Love Be Love").
Le final "Mother's Mirror", entre krautrock entêtant et langueur toute "Velvetienne", s'étire longuement, et préfigure l'évolution sonore du groupe sur l'album suivant, Zam.
Le groupe s'était forgé un son très ancré dans un garage gueulard et bruyant sur les premiers disques, cet album-ci poursuit la lancée psychédélique avec un peu plus de finesse, et sera le point de départ d'un changement de son sensible qui rendra l'histoire encore plus passionnante ! Un album de transition donc, parfait pour les découvrir.
Coincés entre le surf de 1966 et le psyché des années '70, ces gars-là sont une machine à remonter le temps foutrement bien huilée. L'ouverture "Brain Telephone", avec son riff caustique, hypnotise et nous happe sans crier gare. "Learnings of the Light", ode évidente aux hallucinogènes, lance la première incursion surf de l'album. Voix en écho, riff de guitare épique, refrain fédérateur, on en redemande et on l'obtient ("Sunshine Earthquake", "Doomed"). La production bien propre permet de situer chaque instrument précisément, mais le fuzz ambiant vient ajouter quelques délicieuses tâches de graisse, garages à souhait. On pense pêle-mêle à The Creation, Traffic et Moby Grape, frontière entre le garage pur et le rock psychédélique, et immanquablement à Ty Segall (surtout la voix) ou Thee Oh Sees période 2010.
Tantôt, le jeu se muscle, avec des morceaux plus lourds et rageurs ("Primite Delight", l'une des pépites du LP, ou "Owsley"), tantôt il s'adoucit, et on délaisse la fougue pour de la mélancolie ("Sinister Poison", "Let Love Be Love").
Le final "Mother's Mirror", entre krautrock entêtant et langueur toute "Velvetienne", s'étire longuement, et préfigure l'évolution sonore du groupe sur l'album suivant, Zam.
Le groupe s'était forgé un son très ancré dans un garage gueulard et bruyant sur les premiers disques, cet album-ci poursuit la lancée psychédélique avec un peu plus de finesse, et sera le point de départ d'un changement de son sensible qui rendra l'histoire encore plus passionnante ! Un album de transition donc, parfait pour les découvrir.
Excellent ! 18/20 | par Lulum |
Album à écouter sur Bandcamp : https://frankieandthewitchfingers.bandcamp.com/album/brain-telephone
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