Brisa Roché
Father |
Label :
Black Ash |
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J'avais un a priori quand Father est sorti. L'album précédent, Invisible 1, ne m'avait pas emballé.
Dès la première écoute j'ai aimé cet album.
Brisa Roché a composé ce disque avec des chansons intimes. Son père, décédé trop tôt. Father est une œuvre de deuil, ce qui ici ne signifie pas tristesse.
Il m'arrive parfois en écoutant des morceaux, d'avoir l'impression que certains ont été écrit pour moi. Ma bande-son personnelle, c'est le cas sur Father. J'ai compris pourquoi en lisant les paroles, que je rapproche de Raymond Carver, poèmes ou nouvelles, ou de Sylvia Plath. Des tranches de vie bancales, tragiques, des colères enfouies, indicibles.
La production est confiée à John Parish, dont on connait les travaux avec P.J. Harvey, mais également avec Arno, Dominique A, Aldous Harding, et d'autres. L'album a été enregistré avec Nick Zinner des Yeah Yeah Yeah's aux guitares électriques, la basse est confiée au félin Jeff Hallam. Brisa Roché sur plusieurs instruments et John Parish un peu partout, comme à son habitude. Et chez lui comme souvent.
Dans une interview, Brisa Roché explique que le résultat est très proche de ses maquettes. Une semaine d'enregistrement, une autre pour le mixage.
Musicalement, cet album de Brisa Roché s'inscrit dans une tradition américaine menée aujourd'hui par des gens comme Alela Diane ou Richard Buckner ; les sources musicales remontent loin, vers l'Anthology of American Folk Music de Harry Smith, ou les collections de John et Alan Lomax, le vieux blues rural, les murder ballads, le folk de la Grande Dépression. Un folk lo-fi, mélancolique, sombre parfois.
L'alchimie du mixage de John Parish montre toute la palette vocale de Brisa Roché, tendue, sauvage, suave ou douce. De Sarah Vaughan, à Joni Mitchell, jusqu'à Billie Holiday et Gillian Welch. Karen Dalton bien sûr, dont le parfum de "Something on your mind" s'évapore dans plusieurs morceaux. La voix est placée en avant de la musique. On retrouve la superposition des pistes de voix sur le chant et les choeurs, procédé cher à John Parish.
C'est un album tellement homogène qu'il est difficile de discuter d'un morceau en particulier. Homogène, pas monotone, loin de là. Simplement il y a une ambiance générale, chaque morceau fait partie d'un tout cohérent, un clair-obscur musical.
Il est difficile de choisir, néanmoins quelques morceaux ressortent ou me plaisent plus que d'autres.
"48" ouvre l'album, et donne une idée de ce qui va suivre. Tout y est, un folk sobre bien arrangé, Brisa Roché donne l'étendue de son talent vocal. Dans la vidéo, la chanteuse poursuit un homme/mirage, tout le thème de Father.
"Fuck my love" le plus énervé, en colère, sonne proche de son album de 2010, All Right Now, ici John Parish est aux choeurs. "Engine Off", morceau lumineux, est aussi dans la veine d'All Right Now.
Dans "Patience" la voix se fait plus fragile. Le morceau est emmené par un piano très aérien, des dentelles de guitare, une basse discrète ; c'est simple et l'émotion est au rendez-vous. Une vidéo à l'esthétique recherchée mérite vraiment le détour.
Le titre "Can't Control" est beau à pleurer. Une contrebasse (violoncelle ?) et quelques notes au Wurlitzer, la voix qui va crescendo. On entend presque les larmes couler.
"Before I'm Gone" encore une fois le chant en avant, les guitares à la " Heroes ", en retrait derrière la rythmique basse/batterie, rendent le chant encore plus émouvant. L'alternance voix/guitare dans la seconde moitié est parfaite.
Entre "Holy Badness", morceau dépouillé, juste voix/guitares, et "Blue Night", où l'orgue de John Parish domine, la transition est assurée par la musique la plus humble : des pépiements d'oiseaux.
Enfin, la treizième et dernière piste n'est pas musicale, une voix d'homme uniquement, Jim Roché.
Une manière intime de terminer.
Dès la première écoute j'ai aimé cet album.
Brisa Roché a composé ce disque avec des chansons intimes. Son père, décédé trop tôt. Father est une œuvre de deuil, ce qui ici ne signifie pas tristesse.
Il m'arrive parfois en écoutant des morceaux, d'avoir l'impression que certains ont été écrit pour moi. Ma bande-son personnelle, c'est le cas sur Father. J'ai compris pourquoi en lisant les paroles, que je rapproche de Raymond Carver, poèmes ou nouvelles, ou de Sylvia Plath. Des tranches de vie bancales, tragiques, des colères enfouies, indicibles.
La production est confiée à John Parish, dont on connait les travaux avec P.J. Harvey, mais également avec Arno, Dominique A, Aldous Harding, et d'autres. L'album a été enregistré avec Nick Zinner des Yeah Yeah Yeah's aux guitares électriques, la basse est confiée au félin Jeff Hallam. Brisa Roché sur plusieurs instruments et John Parish un peu partout, comme à son habitude. Et chez lui comme souvent.
Dans une interview, Brisa Roché explique que le résultat est très proche de ses maquettes. Une semaine d'enregistrement, une autre pour le mixage.
Musicalement, cet album de Brisa Roché s'inscrit dans une tradition américaine menée aujourd'hui par des gens comme Alela Diane ou Richard Buckner ; les sources musicales remontent loin, vers l'Anthology of American Folk Music de Harry Smith, ou les collections de John et Alan Lomax, le vieux blues rural, les murder ballads, le folk de la Grande Dépression. Un folk lo-fi, mélancolique, sombre parfois.
L'alchimie du mixage de John Parish montre toute la palette vocale de Brisa Roché, tendue, sauvage, suave ou douce. De Sarah Vaughan, à Joni Mitchell, jusqu'à Billie Holiday et Gillian Welch. Karen Dalton bien sûr, dont le parfum de "Something on your mind" s'évapore dans plusieurs morceaux. La voix est placée en avant de la musique. On retrouve la superposition des pistes de voix sur le chant et les choeurs, procédé cher à John Parish.
C'est un album tellement homogène qu'il est difficile de discuter d'un morceau en particulier. Homogène, pas monotone, loin de là. Simplement il y a une ambiance générale, chaque morceau fait partie d'un tout cohérent, un clair-obscur musical.
Il est difficile de choisir, néanmoins quelques morceaux ressortent ou me plaisent plus que d'autres.
"48" ouvre l'album, et donne une idée de ce qui va suivre. Tout y est, un folk sobre bien arrangé, Brisa Roché donne l'étendue de son talent vocal. Dans la vidéo, la chanteuse poursuit un homme/mirage, tout le thème de Father.
"Fuck my love" le plus énervé, en colère, sonne proche de son album de 2010, All Right Now, ici John Parish est aux choeurs. "Engine Off", morceau lumineux, est aussi dans la veine d'All Right Now.
Dans "Patience" la voix se fait plus fragile. Le morceau est emmené par un piano très aérien, des dentelles de guitare, une basse discrète ; c'est simple et l'émotion est au rendez-vous. Une vidéo à l'esthétique recherchée mérite vraiment le détour.
Le titre "Can't Control" est beau à pleurer. Une contrebasse (violoncelle ?) et quelques notes au Wurlitzer, la voix qui va crescendo. On entend presque les larmes couler.
"Before I'm Gone" encore une fois le chant en avant, les guitares à la " Heroes ", en retrait derrière la rythmique basse/batterie, rendent le chant encore plus émouvant. L'alternance voix/guitare dans la seconde moitié est parfaite.
Entre "Holy Badness", morceau dépouillé, juste voix/guitares, et "Blue Night", où l'orgue de John Parish domine, la transition est assurée par la musique la plus humble : des pépiements d'oiseaux.
Enfin, la treizième et dernière piste n'est pas musicale, une voix d'homme uniquement, Jim Roché.
Une manière intime de terminer.
Très bon 16/20 | par NicoTag |
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