Prefab Sprout
Steve McQueen |
Label :
Kitchenware |
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Prefab Sprout fut probablement un des groupes les plus snobés des années 80. Franchement, pour un pauvre nigaud qui écouterait ça d'une oreille non avertie, en deux pastis, après avoir déposé sa grille tiercé sur le comptoir du bar PMU, c'est vraiment cheap et daté. Ce son si clair, ces claviers, cette basse ostensible, cette façon de chanter, c'est so années 80, tellement dépassé.
Pourtant s'il y a un album à sauver du marasme de la soupe pop FM ou soft rock, appelez ça comme vous voulez, c'est bien celui-là. C'est une vraie pépite. Les chansons sont toutes magnifiques, ouatées, préservées de la souillure, d'une douceur, voire d'une innocence assez impressionnante pour ce monde couillu qu'est le rock.
Moi le premier j'ai parfois des hauts le coeur lorsqu'on écoute en soirée les best-of des années 80 sur Youtube. C'est impressionnant de voir défiler presque deux heures de Cindy Lauper et autres Bonnie Tyler ! Et harassant... Tous ces claviers, ces arrangements avec aucun poil qui dépasse..
Sauf qu'ici, on est dans un autre monde, tellement doux, tellement pur. Rien ne heurte et rien ne frappe, mais c'est loin d'être cliché et les mélodies sont si entêtantes. Pourquoi cet album et pas un autre ? Pourquoi sauver celui-là du marasme ? Déjà pour le songwriting : "When love breaks down", "Moving the river" ou "Goodbye Lucille #1", de beaux tubes en puissance, avec des refrains inoubliables. Ensuite, il y a un sens de la pudeur et de la retenue. Les choeurs n'en font jamais trop, ils sont juste en arrière-fond, la basse est typique années 80 mais pas trop en avant, le piano est discret, et deux-trois petites touches à la production rajoutent une plus-value.
Paddy McAloon, ce génie au look si commun, chante comme il faut, suave mais pas trop, gueulard mais pas trop. Et il a réussi à parsemer ses chansons de quelques petits solos de guitares ou de synthé ou de guitare sèche ou de saxo pour aboutir à une pop très sophistiquée mine de rien. "Bonny" a un petit air espagnol (façon Aztec Camera), "Desire as" lorgne du côté du lounge et "Faron Young" ressemble à de la country ou à une musique pour Mario Kart. C'est plus inventif qu'on ne veut bien le croire.
A la vérité, Paddy McAloon est adepte du second degré et se moque volontiers des convenances rock, ce monde de machos bien pourri, à l'image de la pochette, culte. Les paroles, elles, parlent plutôt de tromperies et de déceptions amoureuses, parfois avec humour. Bref, ce que l'Angleterre peut offrir de meilleur.
Hélas, comme souvent dans ce genre d'histoire, l'album n'a eu qu'un maigre succès (il n'est même pas dans les vingt premières places des charts...) et c'est pas comme si 1985 avait été l'année révolutionnaire en matière de sortie... Pourtant toute la presse ne jure que pour cet album. Les critiques sont toutes positives et on comprend pourquoi. Aujourd'hui l'album fait partie de ceux "qu'il faut avoir écouté dans sa vie", alors, bon, ouf, l'honneur est sauf... Mais à l'époque, ils ont du en baver grave quand même ces braves petits... Et puis qui s'en soucie désormais ?
Alors, voilà, heureusement que Xsilence est là. Oui, achetez cet album, trouvez-le sur Internet, écoutez-le en streaming, peu importe, mais écoutez comme les années 80, parfois, ça peut être bien aussi !
Pourtant s'il y a un album à sauver du marasme de la soupe pop FM ou soft rock, appelez ça comme vous voulez, c'est bien celui-là. C'est une vraie pépite. Les chansons sont toutes magnifiques, ouatées, préservées de la souillure, d'une douceur, voire d'une innocence assez impressionnante pour ce monde couillu qu'est le rock.
Moi le premier j'ai parfois des hauts le coeur lorsqu'on écoute en soirée les best-of des années 80 sur Youtube. C'est impressionnant de voir défiler presque deux heures de Cindy Lauper et autres Bonnie Tyler ! Et harassant... Tous ces claviers, ces arrangements avec aucun poil qui dépasse..
Sauf qu'ici, on est dans un autre monde, tellement doux, tellement pur. Rien ne heurte et rien ne frappe, mais c'est loin d'être cliché et les mélodies sont si entêtantes. Pourquoi cet album et pas un autre ? Pourquoi sauver celui-là du marasme ? Déjà pour le songwriting : "When love breaks down", "Moving the river" ou "Goodbye Lucille #1", de beaux tubes en puissance, avec des refrains inoubliables. Ensuite, il y a un sens de la pudeur et de la retenue. Les choeurs n'en font jamais trop, ils sont juste en arrière-fond, la basse est typique années 80 mais pas trop en avant, le piano est discret, et deux-trois petites touches à la production rajoutent une plus-value.
Paddy McAloon, ce génie au look si commun, chante comme il faut, suave mais pas trop, gueulard mais pas trop. Et il a réussi à parsemer ses chansons de quelques petits solos de guitares ou de synthé ou de guitare sèche ou de saxo pour aboutir à une pop très sophistiquée mine de rien. "Bonny" a un petit air espagnol (façon Aztec Camera), "Desire as" lorgne du côté du lounge et "Faron Young" ressemble à de la country ou à une musique pour Mario Kart. C'est plus inventif qu'on ne veut bien le croire.
A la vérité, Paddy McAloon est adepte du second degré et se moque volontiers des convenances rock, ce monde de machos bien pourri, à l'image de la pochette, culte. Les paroles, elles, parlent plutôt de tromperies et de déceptions amoureuses, parfois avec humour. Bref, ce que l'Angleterre peut offrir de meilleur.
Hélas, comme souvent dans ce genre d'histoire, l'album n'a eu qu'un maigre succès (il n'est même pas dans les vingt premières places des charts...) et c'est pas comme si 1985 avait été l'année révolutionnaire en matière de sortie... Pourtant toute la presse ne jure que pour cet album. Les critiques sont toutes positives et on comprend pourquoi. Aujourd'hui l'album fait partie de ceux "qu'il faut avoir écouté dans sa vie", alors, bon, ouf, l'honneur est sauf... Mais à l'époque, ils ont du en baver grave quand même ces braves petits... Et puis qui s'en soucie désormais ?
Alors, voilà, heureusement que Xsilence est là. Oui, achetez cet album, trouvez-le sur Internet, écoutez-le en streaming, peu importe, mais écoutez comme les années 80, parfois, ça peut être bien aussi !
Parfait 17/20 | par Smashead |
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