Asphodèle
Jours Pâles |
Label :
Les Acteurs De L'Ombre |
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Quand j'ai jeté un œil au line-up d'Asphodèle, j'ai sauté au plafond. Pensez donc : Wilheim (Au Champ des Morts), Stéphane Bayle (ex-Anorexia Nervosa, Au Champ des Morts), Audrey Sylvain (Amesoeurs, ex-Peste Noire), Spellbound (Aorlhac) et Christian Larsson (lui, je ne le connais pas), ça sentait bon le Black Métal français de haute volée avec ce mélange de musiciens aguerris et de jeunes pousses prometteuses, que du bon en perspective !
Pourtant, dès les premières notes de "Candide", je tique. Je ne pense pas que ce soit volontaire mais la mélodie et les accords ressemblent énormément à une composition de Notre Dame : "Daughter of Darkness" il me semble, en plus plat. Et, hélas, les sept titres suivants des Jours Pâles ne décollent pas plus, s'enlisant dans un Shoegaze Black Métal très moyennement inspiré. En tout cas, bien moins inspiré que celui d'Amesoeurs donc, d'Alcest ou encore de Les Discrets pour ne citer que les meilleurs représentant hexagonaux. C'est dommage car, au regard du parcours des différents musiciens qui composent Asphodèle, j'espérais un truc vraiment plus prenant, incisif, noir et mordant. Je ne reconnais notamment pas du tout la touche pourtant habituellement si géniale de S. Bayle, même si je lui reconnais le mérite de ne pas être figé dans un seul registre et d'être en mesure de proposer autre chose que du Black pur jus (de chique, pas de chaussette).
Il faut dire aussi que la voix d'Audrey, ici en Lead, ne contribue pas à apporter la profondeur nécessaire aux titres, à moins que l'on apprécie les chants de petites filles perdues dans la nuit citadine. Et même si cela amène un paradoxe intéressant avec la puissance des guitares, quand même très dans l'esprit Black, et un chant masculin rauque, les mélodies vocales restent trop légères à mon goût, à de rares exceptions près comme "Nitide".
En revanche, dès lors que l'on s'intéresse aux textes, c'est une belle surprise. Déjà parce qu'ils sont écrits (et donc chantés) en français et que quiconque s'y est un jour essayé sait combien l'exercice est périlleux, ensuite parce qu'ils sont aboutis, tant au niveau de la poésie triste et mélancolique qu'ils dégagent que des sonorités utilisées. Sur ce plan-là, on est sur une totale réussite.
Réussite également si l'on s'intéresse encore un peu à l'artwork. J'adore l'aspect granuleux du digipack, c'est graphiquement impeccable (comme souvent avec les productions des Acteurs de l'Ombre) et tout est cohérent : l'imagerie, le son, la musique.
Pour tout dire, si les premières écoutes ont été pour moi décevantes, conditionné que j'étais par le passé des membres, il reste que Jours Pâles sait peu à peu instaurer son climat blafard et trouver sa place dans une journée pluvieuse où le seul passe-temps est d'observer le ballet maussade des pigeons malades chier sur les balcons d'immeubles délabrés dont les façades ternes cachent la misère et la solitude d'humains déclassés se nourrissant à même les conserves bon marché et se finissant au mauvais vin, lorsque l'ennui se mesure au nombre de mégots écrasés et au tas de cendre.
Je n'ai plus bien envie de m'amuser...
Pourtant, dès les premières notes de "Candide", je tique. Je ne pense pas que ce soit volontaire mais la mélodie et les accords ressemblent énormément à une composition de Notre Dame : "Daughter of Darkness" il me semble, en plus plat. Et, hélas, les sept titres suivants des Jours Pâles ne décollent pas plus, s'enlisant dans un Shoegaze Black Métal très moyennement inspiré. En tout cas, bien moins inspiré que celui d'Amesoeurs donc, d'Alcest ou encore de Les Discrets pour ne citer que les meilleurs représentant hexagonaux. C'est dommage car, au regard du parcours des différents musiciens qui composent Asphodèle, j'espérais un truc vraiment plus prenant, incisif, noir et mordant. Je ne reconnais notamment pas du tout la touche pourtant habituellement si géniale de S. Bayle, même si je lui reconnais le mérite de ne pas être figé dans un seul registre et d'être en mesure de proposer autre chose que du Black pur jus (de chique, pas de chaussette).
Il faut dire aussi que la voix d'Audrey, ici en Lead, ne contribue pas à apporter la profondeur nécessaire aux titres, à moins que l'on apprécie les chants de petites filles perdues dans la nuit citadine. Et même si cela amène un paradoxe intéressant avec la puissance des guitares, quand même très dans l'esprit Black, et un chant masculin rauque, les mélodies vocales restent trop légères à mon goût, à de rares exceptions près comme "Nitide".
En revanche, dès lors que l'on s'intéresse aux textes, c'est une belle surprise. Déjà parce qu'ils sont écrits (et donc chantés) en français et que quiconque s'y est un jour essayé sait combien l'exercice est périlleux, ensuite parce qu'ils sont aboutis, tant au niveau de la poésie triste et mélancolique qu'ils dégagent que des sonorités utilisées. Sur ce plan-là, on est sur une totale réussite.
Réussite également si l'on s'intéresse encore un peu à l'artwork. J'adore l'aspect granuleux du digipack, c'est graphiquement impeccable (comme souvent avec les productions des Acteurs de l'Ombre) et tout est cohérent : l'imagerie, le son, la musique.
Pour tout dire, si les premières écoutes ont été pour moi décevantes, conditionné que j'étais par le passé des membres, il reste que Jours Pâles sait peu à peu instaurer son climat blafard et trouver sa place dans une journée pluvieuse où le seul passe-temps est d'observer le ballet maussade des pigeons malades chier sur les balcons d'immeubles délabrés dont les façades ternes cachent la misère et la solitude d'humains déclassés se nourrissant à même les conserves bon marché et se finissant au mauvais vin, lorsque l'ennui se mesure au nombre de mégots écrasés et au tas de cendre.
Je n'ai plus bien envie de m'amuser...
Pas mal 13/20 | par Arno Vice |
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