Aldous Harding
Designer |
Label :
4AD |
||||
Designer, troisième album d'Aldous Harding, c'est 9 titres en 40 minutes, produit, comme le précédent par John Parish et publié par 4AD.
Party, le deuxième album, était assez sombre, celui-ci, tout en gardant une recette musicale similaire, est plus ensoleillé.
La voix d'Aldous Harding est malléable, très grave parfois, puis quasiment enfantine dans la phrase suivante. Elle chante, parle, murmure, chuchote, sautant de l'un à l'autre avec aisance et facilité. Sa voix nous frôle et nous enveloppe. Il y a un gros travail sur cette voix, tour à tour doublée par elle-même ou par d'autres, soulignée par des chœurs.
La musique est au service de cette voix, elle est un ornement, un cadre.
Chaque morceau est conçu comme de la dentelle, souvent autour d'une ligne de basse faussement bancale.
Toute en légèreté, des arpèges, des harmoniques de guitares croisent des phrases de piano, le tout entouré de silence, la délicatesse associée à la complexité mise en musique. Les instruments sont comme suspendus, en apesanteur. Les notes s'échappent.
Les arrangements sont élégants, à la Robert Kirby. Écoutez les cordes sur "Fixture Picture", la clarinette ici ou là, une guitare électrique de temps en temps, les chœurs un peu partout.
La batterie, ne cogne pas, elle avance discrètement.
"Weight Of The Planets" est le titre le plus séduisant du disque, c'est aussi le plus riche en instruments mais ça ne s'entend quasiment pas car ils défilent sans se bousculer.
Le morceau sorti en single, "The Barrel", est un funambule, comme prêt à chuter, ou à s'envoler.
Les morceaux où elle est seule affichent le talent d'Aldous Harding. John Parish est là, il joue sur plusieurs morceaux, produit le disque, mais ce n'est pas lui qui dirige. Elle compose, écrit, chante et sait ce qu'elle veut.
Ces morceaux à la simplicité tronquée, peu d'instruments, peu de jeux, forment une œuvre toute en profondeur, d'une grande singularité. Aldous Harding évolue dans un monde bien à elle. Il suffit de la regarder chanter dans des sessions radio, ou lors de concerts. Elle joue avec sa voix mais également avec son visage, une manière de se mouvoir, de glisser presque.
Elle n'est jamais loin d'Alice au pays des merveilles, avec ses vidéos loufoques, ses regards dont on ne sait ce qu'ils voient.
Musicalement, elle est à la croisée de Quicksand de Bowie et de Speaking For Trees de Cat Power. Avec une adresse particulière pour la composition digne de Nick Drake.
Et je ne m'en lasse pas.
Party, le deuxième album, était assez sombre, celui-ci, tout en gardant une recette musicale similaire, est plus ensoleillé.
La voix d'Aldous Harding est malléable, très grave parfois, puis quasiment enfantine dans la phrase suivante. Elle chante, parle, murmure, chuchote, sautant de l'un à l'autre avec aisance et facilité. Sa voix nous frôle et nous enveloppe. Il y a un gros travail sur cette voix, tour à tour doublée par elle-même ou par d'autres, soulignée par des chœurs.
La musique est au service de cette voix, elle est un ornement, un cadre.
Chaque morceau est conçu comme de la dentelle, souvent autour d'une ligne de basse faussement bancale.
Toute en légèreté, des arpèges, des harmoniques de guitares croisent des phrases de piano, le tout entouré de silence, la délicatesse associée à la complexité mise en musique. Les instruments sont comme suspendus, en apesanteur. Les notes s'échappent.
Les arrangements sont élégants, à la Robert Kirby. Écoutez les cordes sur "Fixture Picture", la clarinette ici ou là, une guitare électrique de temps en temps, les chœurs un peu partout.
La batterie, ne cogne pas, elle avance discrètement.
"Weight Of The Planets" est le titre le plus séduisant du disque, c'est aussi le plus riche en instruments mais ça ne s'entend quasiment pas car ils défilent sans se bousculer.
Le morceau sorti en single, "The Barrel", est un funambule, comme prêt à chuter, ou à s'envoler.
Les morceaux où elle est seule affichent le talent d'Aldous Harding. John Parish est là, il joue sur plusieurs morceaux, produit le disque, mais ce n'est pas lui qui dirige. Elle compose, écrit, chante et sait ce qu'elle veut.
Ces morceaux à la simplicité tronquée, peu d'instruments, peu de jeux, forment une œuvre toute en profondeur, d'une grande singularité. Aldous Harding évolue dans un monde bien à elle. Il suffit de la regarder chanter dans des sessions radio, ou lors de concerts. Elle joue avec sa voix mais également avec son visage, une manière de se mouvoir, de glisser presque.
Elle n'est jamais loin d'Alice au pays des merveilles, avec ses vidéos loufoques, ses regards dont on ne sait ce qu'ils voient.
Musicalement, elle est à la croisée de Quicksand de Bowie et de Speaking For Trees de Cat Power. Avec une adresse particulière pour la composition digne de Nick Drake.
Et je ne m'en lasse pas.
Très bon 16/20 | par NicoTag |
En ligne
349 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages