Stephen Mallinder
Um Dada |
Label :
Dais |
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Stephen Mallinder était l'un des fondateurs du célèbre groupe de Sheffield, Cabaret Voltaire. Il était au sein du combo qu'il formait pendant un temps avec Richard.H Kirk et Chris Watson le chanteur et bassiste. Fascinés par les dadaïstes des années 1910, le groupe pique son nom au célèbre café-bar de Zürich qui accueillait la plupart de ces gens aussi talentueux que foutraques. Si les Cabaret Voltaire n'existent plus depuis 1994, Richard Kirk continue de travailler sous cet alias en solo, surtout afin de faire de rares apparitions live. De son côté, Stephen, aussi nommé "Mal" par la plupart des fans des Cab's, a quitté le Royaume-Uni après la dissolution du groupe et s'est installé en Australie.
Là bas, il est devenu docteur et professeur en musicologie. Sa carrière musicale s'est un temps stoppée (il a néanmoins participé à quelques petits projets pendant les années 2000, comme Amateur Night In The Big Top, l'album solo de Shaun Ryder (des Happy Mondays). Il aura fallu attendre 2013 et la formation de Wrangler avec Benge (clavier de John Foxx & The Maths) ainsi que Phil Tunge pour que Mal reprenne sérieusement du service dans la musique. Ce nouveau projet, croisement entre la musique industrielle pure et l'électrofunk des années 80, se concrétise avec la sortie de deux albums, l'excellent L.A Spark en 2014 et le nettement moins bon White Glue en 2016. Un peu plus tard, Wrangler s'associe avec le chanteur John Grant et le projet change de nom, se nommant alors Creep Show. Leur album (unique pour le moment), sorti l'an passé, Mr. Dynamite, poursuivait les expérimentations de Wrangler avec le chant de Grant. Mallinder, n'ayant sorti qu'un seul disque solo il y a déjà bien longtemps (Pow Wow en 1982), se lance dans le même temps dans la confection d'un nouvel opus.
Ce dernier est selon lui une réaction à la vague de nostalgie des musiciens envers le matériel analogique, qu'il pense beaucoup trop intellectualisé. Son nouvel album, presque à la manière des dadaïstes, sera quasiment fait en "composition automatique", laissant les machines s'exprimer d'elles mêmes pour nous faire danser. Nommé Um Dada et produit par Benge, le disque n'est finalement pas tellement différent des productions de Wrangler. Mallinder construit sa musique de la même manière : à partir d'un attirail assez impressionnant de machines analogiques (au hasard, un Roland System 100, un Moog Modulaire, une Linn LM1), il fait s'entremêler basses rondes et hypnotiques sur des rythmiques foutraques. Le tout est augmenté de samples de sa propre voix et d'autres effets si caractéristiques de son créateur, qu'on trouvait déjà dans la musique de Cabaret Voltaire. L'album lui-même est composé de neufs titres, tous assez similaires dans la production. Cette homogénéité est appréciable, d'autant plus que les morceaux s'enchaînent dans une fluidité parfaite. De l'ouverture sur le funky "Working (You Are)" jusqu'au final avec l'entraînant "Hollow", l'auditeur à tout le temps de dodeliner de la tête en rythme sur les morceaux, tous assez dansants. Mention spéciale à "Satellite" qui évoque furieusement Human League ; des compatriotes originaires eux-aussi de Sheffield; ou bien "Colours", qui rappelle là non-seulement par le nom mais également par la musique le meilleur des toutes dernières productions de Cabaret Voltaire. Dans le même temps, des titres comme le très Carpenterien "Robber", ou "Um Dada", renouent avec la veine plus dark du monsieur. L'album, finalement assez intemporel par sa production, fait à la fois intervenir le meilleur des années 80 et 90 afin d'en apporter une synthèse parfaite, aux accents parfois un peu DIY mais maîtrisée de bout en bout et main de maître par un fin connaisseur du genre.
Permettant aux fans les plus nostalgiques de retrouver la veine la plus dansante de l'univers de Stephen Mallinder, Um Dada reste également l'un des meilleurs disques de musique électronique de l'année 2019. N'apportant cependant rien de bien nouveau à un genre déjà bien fourni, le disque reste tout de même un véritable plaisir à écouter.
Là bas, il est devenu docteur et professeur en musicologie. Sa carrière musicale s'est un temps stoppée (il a néanmoins participé à quelques petits projets pendant les années 2000, comme Amateur Night In The Big Top, l'album solo de Shaun Ryder (des Happy Mondays). Il aura fallu attendre 2013 et la formation de Wrangler avec Benge (clavier de John Foxx & The Maths) ainsi que Phil Tunge pour que Mal reprenne sérieusement du service dans la musique. Ce nouveau projet, croisement entre la musique industrielle pure et l'électrofunk des années 80, se concrétise avec la sortie de deux albums, l'excellent L.A Spark en 2014 et le nettement moins bon White Glue en 2016. Un peu plus tard, Wrangler s'associe avec le chanteur John Grant et le projet change de nom, se nommant alors Creep Show. Leur album (unique pour le moment), sorti l'an passé, Mr. Dynamite, poursuivait les expérimentations de Wrangler avec le chant de Grant. Mallinder, n'ayant sorti qu'un seul disque solo il y a déjà bien longtemps (Pow Wow en 1982), se lance dans le même temps dans la confection d'un nouvel opus.
Ce dernier est selon lui une réaction à la vague de nostalgie des musiciens envers le matériel analogique, qu'il pense beaucoup trop intellectualisé. Son nouvel album, presque à la manière des dadaïstes, sera quasiment fait en "composition automatique", laissant les machines s'exprimer d'elles mêmes pour nous faire danser. Nommé Um Dada et produit par Benge, le disque n'est finalement pas tellement différent des productions de Wrangler. Mallinder construit sa musique de la même manière : à partir d'un attirail assez impressionnant de machines analogiques (au hasard, un Roland System 100, un Moog Modulaire, une Linn LM1), il fait s'entremêler basses rondes et hypnotiques sur des rythmiques foutraques. Le tout est augmenté de samples de sa propre voix et d'autres effets si caractéristiques de son créateur, qu'on trouvait déjà dans la musique de Cabaret Voltaire. L'album lui-même est composé de neufs titres, tous assez similaires dans la production. Cette homogénéité est appréciable, d'autant plus que les morceaux s'enchaînent dans une fluidité parfaite. De l'ouverture sur le funky "Working (You Are)" jusqu'au final avec l'entraînant "Hollow", l'auditeur à tout le temps de dodeliner de la tête en rythme sur les morceaux, tous assez dansants. Mention spéciale à "Satellite" qui évoque furieusement Human League ; des compatriotes originaires eux-aussi de Sheffield; ou bien "Colours", qui rappelle là non-seulement par le nom mais également par la musique le meilleur des toutes dernières productions de Cabaret Voltaire. Dans le même temps, des titres comme le très Carpenterien "Robber", ou "Um Dada", renouent avec la veine plus dark du monsieur. L'album, finalement assez intemporel par sa production, fait à la fois intervenir le meilleur des années 80 et 90 afin d'en apporter une synthèse parfaite, aux accents parfois un peu DIY mais maîtrisée de bout en bout et main de maître par un fin connaisseur du genre.
Permettant aux fans les plus nostalgiques de retrouver la veine la plus dansante de l'univers de Stephen Mallinder, Um Dada reste également l'un des meilleurs disques de musique électronique de l'année 2019. N'apportant cependant rien de bien nouveau à un genre déjà bien fourni, le disque reste tout de même un véritable plaisir à écouter.
Bon 15/20 | par EmixaM |
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