Corrosion Of Conformity
Deliverance |
Label :
Columbia |
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Pepper Keenan a rejoint Corrosion of Conformity depuis un petit moment déjà lorsque sort cet album culte. C'est en partie à cause de lui que le groupe a pris un des plus spectaculaires virages de l'histoire du rock metal. Car dans les années 80, on avait le droit à des titres courts et furieux, mélange de hardcore et de thrash metal, qu'on appelait crossover auparavant (avec D.R.I ou Stormtroopers of Death par exemple). Pour vous faire une idée, imaginez Exodus meets SS Decontrol meets Dead Kennedys.
A partir des années 90, on passe à carrément autre chose, sous l'impulsion de Keenan. Plutôt du bon rock heavy, avec des riffs bien lourds et une basse bien grasse. Imaginez Metallica meets Monster Magnet meets Acid Bath. Autant dire que ce n'est vraiment le même univers ! Rien que le premier titre, ça claque sa race ! Quel riff ! Quelle hallure ! Derrière un son gras, des cymbales explosées, un rythme fou, un chant de chien enragé. "Heaven's not overflowing" secoue les oreilles mais devient dantesque lorsque le rythme ralentit un tantinet au moment du refrain pour mieux reprendre ensuite à grande vitesse. "Let it go before we loose it all" est-il hurlé. Et ce sera la teneur de tout cet album. Un abandon dans l'esprit du rock total et sans réflexion préalable : il y aura donc de grosses guitares, du bon rythme, du groove et des solos en folie.
Cet album est un incontournable des années 90. Il préfigure ce que fera le stoner (Fu Manchu a du s'en inspirer) ou le sludge (normal donc qu'on retrouve Pepper Keenan au sein des terribles Down avec les membres de Pantera, Eyehategod et Crowbar, rien que ça !) mais il s'en distingue tout de même. Il reste assez heavy, sans tomber dans le côté psyché pour les uns ou torturé pour les autres. En fait, c'est juste du gros son pour le plaisir du gros son, pour l'amour des guitares, des gros bras, des tatouages et des virées entre potes.
Mais ce qui est dingue avec ce groupe, c'est que peu importe les deux écoles, il sera aussi doué ! Représentatif de l'underground dans les années 80 (avec notamment le très bon Animosity en 1985), il obtient le succès avec ce premier album pour une major. Et c'est amplement mérité. Il n'y a que des tubes en puissances : "Broken Man", et son refrain de gueulard couillu, son riff haché façon pelleteuse, son rythme pesant, "Clean my wounds" et son petit riff punk rock, du moins qui le serait si la tonalité n'était pas si basse, "My Grain" qui défonce tout sur son passage comme une grosse cylindrée sur l'asphalte de Caroline du Nord.
Cette fois-ci, c'est Pepper Keenan qui passe au chant, pour la première fois, et il arrive plutôt à se dépatouiller le bonhomme, avec une voix de bonhomme, tatoué et chevelu, du genre biker à qui vaut mieux pas renverser sa bière sur son jean troué au risque de servir de cible pour fléchettes et avant de finir sa soirée le cul à l'air peinturluré de sirop d'érable au milieu du désert, ligoté à deux cactus, au milieu de donzelles avinées et de malabars tordus de rires, ce, afin de servir de repas aux fourmis. Voyez le tableau ? Il arrive pourtant, au milieu du raffut des guitares et des solos dantesques, d'imposer son charisme et surtout de superbes mélodies, ce qui allège considérablement les morceaux.
Ce qui fait surtout le charme de cet album, en plus d'avoir ce son si typique des années 90, c'est son groove. Il y a un côté dansant, second degré, juste le trip de sortir de putains de bonnes mélodies. "Senor Limpio" régale avec son solo, son riff entêtant et tressautant, tout en offrant un refrain bien bourrin et hurlant. Les musiciens se déchaînent, à la batterie pour une partition folle, à la guitare avec des envolées tous les couplets, au chant, avec des effets sonores à gogos. Les mid-tempo comme "Seven Days" ou "Deliverance" et sa pédale wah-wah démontrent qu'ils maîtrisent leur sujet et ne se contentent pas de faire que du rentre-dedans. Les ambiances sont suffisamment variés au sein d'un même morceaux pour qu'on ne s'y ennuie jamais.
D'ailleurs, quelques intermèdes instrumentaux à la guitare sèche, offrent des respirations bienvenues, un peu à la manière de Masters of Reality de Black Sabbath, avant qu'on poursuivre avec trois titres énormes d'affilés. On aura même le droit à une superbe ballade folk-country, le tranquille "Shelter", qui permet de mieux cerner le talent de composition de Keenan.
Enfin, l'album se termine sur un morceau époustouflant, à couper le souffle, le sombre "Pearls before swine", tordu, malsain, qui explose comme le ferait un bon vieux Soundgarden, et s'achève sur un solo d'une tristesse et d'une beauté à pleurer.
A partir des années 90, on passe à carrément autre chose, sous l'impulsion de Keenan. Plutôt du bon rock heavy, avec des riffs bien lourds et une basse bien grasse. Imaginez Metallica meets Monster Magnet meets Acid Bath. Autant dire que ce n'est vraiment le même univers ! Rien que le premier titre, ça claque sa race ! Quel riff ! Quelle hallure ! Derrière un son gras, des cymbales explosées, un rythme fou, un chant de chien enragé. "Heaven's not overflowing" secoue les oreilles mais devient dantesque lorsque le rythme ralentit un tantinet au moment du refrain pour mieux reprendre ensuite à grande vitesse. "Let it go before we loose it all" est-il hurlé. Et ce sera la teneur de tout cet album. Un abandon dans l'esprit du rock total et sans réflexion préalable : il y aura donc de grosses guitares, du bon rythme, du groove et des solos en folie.
Cet album est un incontournable des années 90. Il préfigure ce que fera le stoner (Fu Manchu a du s'en inspirer) ou le sludge (normal donc qu'on retrouve Pepper Keenan au sein des terribles Down avec les membres de Pantera, Eyehategod et Crowbar, rien que ça !) mais il s'en distingue tout de même. Il reste assez heavy, sans tomber dans le côté psyché pour les uns ou torturé pour les autres. En fait, c'est juste du gros son pour le plaisir du gros son, pour l'amour des guitares, des gros bras, des tatouages et des virées entre potes.
Mais ce qui est dingue avec ce groupe, c'est que peu importe les deux écoles, il sera aussi doué ! Représentatif de l'underground dans les années 80 (avec notamment le très bon Animosity en 1985), il obtient le succès avec ce premier album pour une major. Et c'est amplement mérité. Il n'y a que des tubes en puissances : "Broken Man", et son refrain de gueulard couillu, son riff haché façon pelleteuse, son rythme pesant, "Clean my wounds" et son petit riff punk rock, du moins qui le serait si la tonalité n'était pas si basse, "My Grain" qui défonce tout sur son passage comme une grosse cylindrée sur l'asphalte de Caroline du Nord.
Cette fois-ci, c'est Pepper Keenan qui passe au chant, pour la première fois, et il arrive plutôt à se dépatouiller le bonhomme, avec une voix de bonhomme, tatoué et chevelu, du genre biker à qui vaut mieux pas renverser sa bière sur son jean troué au risque de servir de cible pour fléchettes et avant de finir sa soirée le cul à l'air peinturluré de sirop d'érable au milieu du désert, ligoté à deux cactus, au milieu de donzelles avinées et de malabars tordus de rires, ce, afin de servir de repas aux fourmis. Voyez le tableau ? Il arrive pourtant, au milieu du raffut des guitares et des solos dantesques, d'imposer son charisme et surtout de superbes mélodies, ce qui allège considérablement les morceaux.
Ce qui fait surtout le charme de cet album, en plus d'avoir ce son si typique des années 90, c'est son groove. Il y a un côté dansant, second degré, juste le trip de sortir de putains de bonnes mélodies. "Senor Limpio" régale avec son solo, son riff entêtant et tressautant, tout en offrant un refrain bien bourrin et hurlant. Les musiciens se déchaînent, à la batterie pour une partition folle, à la guitare avec des envolées tous les couplets, au chant, avec des effets sonores à gogos. Les mid-tempo comme "Seven Days" ou "Deliverance" et sa pédale wah-wah démontrent qu'ils maîtrisent leur sujet et ne se contentent pas de faire que du rentre-dedans. Les ambiances sont suffisamment variés au sein d'un même morceaux pour qu'on ne s'y ennuie jamais.
D'ailleurs, quelques intermèdes instrumentaux à la guitare sèche, offrent des respirations bienvenues, un peu à la manière de Masters of Reality de Black Sabbath, avant qu'on poursuivre avec trois titres énormes d'affilés. On aura même le droit à une superbe ballade folk-country, le tranquille "Shelter", qui permet de mieux cerner le talent de composition de Keenan.
Enfin, l'album se termine sur un morceau époustouflant, à couper le souffle, le sombre "Pearls before swine", tordu, malsain, qui explose comme le ferait un bon vieux Soundgarden, et s'achève sur un solo d'une tristesse et d'une beauté à pleurer.
Excellent ! 18/20 | par Smashead |
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