Material Girls

Je ne sais pas si on peut faire plus fourre tout que la No-Wave.On y cale tellement de choses, n'importe quel truc un peu arty des 80's, soit dansant soit totalement chelou, avec les fameux post-punk-funk qui rentre aussi là-dedans. C'est une étiquette trop vaste pour être honnête, mais qui, je dois bien l'avouer, m'attire toujours un peu.

Material Girls en est, assurément. On les reconnaît de loin ces gens là. Quand le saxo débarque pour faire n'importe quoi en apparence, quand la guitare sonne juste comme on l'attend, on cale un orgue et une batterie folle, et on est en plein dedans, y'a plus qu'à laisser faire ces énergumènes originaires d'Atlanta.

Mais le groupe a l'intelligence de ne pas rester dans la référence. Il y en a évidemment des caisses, de Père Ubu à Siouxsie, de Birthday Party à The Fall, ils y rajoute une touche glam, un soupçon de gothique par endroit, en oubliant de respecter les modèles. Qui aurait idée de mettre des maracas sur un titre cold-funk ? De faire cracher une trompette ou des congas là où on imaginerait même pas autre chose qu'une guitare ? C'est la folie de Material Girls qui fait la différence, une différence qui fait un bien fou.

Je ne sais pas si on peut faire plus fourre tout que la No-Wave. Mais quand même, Leather est un drôle de bon disque de No-Wave. Il donne envie de réécouter plein d'autres disques, d'explorer encore les bas-fonds de cette musique étrange, naïvement complexe. Et inversement.