The Missing Season
Frequency |
Label :
Howlin Banana / Les Disques Normal |
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(L'auteur de cette chronique est un chieur qui ne veut pas noter la musique. Par défaut, il met 20/20 partout et cette note n'engage que ceux qui veulent la prendre au sérieux)
Si vous avez pris le temps de suivre un peu ce qui se faisait en termes de rock français ces dernières années, vous avez sans doute constaté deux trois grosses tendances lourdes. Attendez, me dites pas. Je vous dis moi d'abord et ensuite on voit si on est tombés pareil.
Pour commencer, normalement, vous avez dû remarquer que les groupes de la nébuleuse garage/psyché constituent ce qu'on est en droit d'appeler un énorme essaim de sauterelles. Si l'Ancien Testament avait été écrit aujourd'hui, vous pouvez être sûrs que la volonté du Pharaon aurait été mise à mal par cette invasion de wannabe Ty Segall/Roky Erickson (aujourd'hui, chaque fois qu'un bébé phoque meurt, un groupe de garage/psyché français se forme).
Ensuite, vous avez peut-être percuté que la musique des années 80 ne s'est jamais aussi bien portée qu'au 21ème siècle. On se la retape en entier jusqu'à la dernière goutte, on ne nous épargne rien. Post-punk, new-wave, cold wave, synth pop, variétoche à synthés, chanteurs(ses) marchant sur les pas de danse de Michael Jackson et tutti quanti. Il ne manque plus qu'un album de reprises de Dorothée et on est bons.
Pour finir, à rebours du sempiternel et prévisible "Bientôt, ce sera le retour des années 90, c'est obligé, on y viendra tôt ou tard", vous vous êtes sans doute dit que les groupes hexagonaux se font plutôt rares en la matière.
La bonne nouvelle, c'est que vous et moi on se trompe. Il y a encore ici et là quelques groupes de gaulois qui portent fièrement le drapeau des slackers. Des braconneurs indie qui n'hésitent pas à embraser leurs compos avec des grosses distos ou des envolées de guitares plus ou moins revêches sans pour autant se sentir obligés de tout noyer (les voix, les guitares, les nourrissons) dans une reverbe poisseuse.
La mauvaise nouvelle c'est que ça n'aura sans doute pas le même impact que les deux premières tendances musicales énoncées en début de chronique mais ce n'est pas bien grave, vous et moi on se laisse pas abattre aussi facilement, on reste droits dans nos chemises à carreaux et on garde la foi.
Parmi ces preux chevaliers errants qui défendent la veuve mélodie et l'orphelin noisy, qu'il est réconfortant de savoir qu'on peut compter sur les rennais de The Missing Season. Des bonhommes qui ont compris que Teenage Fanclub c'est la vie, que Pavement c'est ici, que Sonic Youth c'est maintenant, que Sebadoh c'est pour toujours et que Big Star c'est en chacun de nous. Écoutez donc Frequency, leur sixième album depuis 2007. C'est la fête des harmonies vocales folk pop indie, des mid tempos as cool as Kim Deal, des guitares lead micro manche et des batteries au taquet. Vous aussi, repassez-vous les 4 minutes des "Voyous de Saint-Agrève" en boucle. Et frémissez chaque fois que l'intro vient se crasher sur les cymbales comme la mer sur les rochers. Imaginez Spiral Stairs en featuring sur "Mall Rats". Projetez-vous sur un procès de Robert Pollard à l'encontre de nos malheureux frenchies pour avoir violé un brevet de ballade lo-fi sixties qu'il avait déposé en 1993. Enfilez-vous tout l'album et, vous aussi, imaginez-les en première partie de Weezer, en train de sortir un split EP avec Nada Surf ou de se faire reprendre par Fountains of Wayne. C'est là que se trouve leur vraie place, de l'autre côté de l'Atlantique, vingt ans plus tôt, putain de plaques tectoniques, putain de tecktonic.
Qu'est-ce que vous y pouvez, vous, à tout ça hein ? Ben faites-vous plaisir, faites-leur honneur, faites encore mieux que d'écouter ce disque réussi, allez les écouter prêcher la bonne parole sur toutes les scènes où ils passent. Tout ce beau travail de studio y atteint un déséquilibre maîtrisé qui fait plaisir à voir, qui donne envie de prendre sa guitare, ses baguettes, son triangle et qui redonne espoir.
Si vous avez pris le temps de suivre un peu ce qui se faisait en termes de rock français ces dernières années, vous avez sans doute constaté deux trois grosses tendances lourdes. Attendez, me dites pas. Je vous dis moi d'abord et ensuite on voit si on est tombés pareil.
Pour commencer, normalement, vous avez dû remarquer que les groupes de la nébuleuse garage/psyché constituent ce qu'on est en droit d'appeler un énorme essaim de sauterelles. Si l'Ancien Testament avait été écrit aujourd'hui, vous pouvez être sûrs que la volonté du Pharaon aurait été mise à mal par cette invasion de wannabe Ty Segall/Roky Erickson (aujourd'hui, chaque fois qu'un bébé phoque meurt, un groupe de garage/psyché français se forme).
Ensuite, vous avez peut-être percuté que la musique des années 80 ne s'est jamais aussi bien portée qu'au 21ème siècle. On se la retape en entier jusqu'à la dernière goutte, on ne nous épargne rien. Post-punk, new-wave, cold wave, synth pop, variétoche à synthés, chanteurs(ses) marchant sur les pas de danse de Michael Jackson et tutti quanti. Il ne manque plus qu'un album de reprises de Dorothée et on est bons.
Pour finir, à rebours du sempiternel et prévisible "Bientôt, ce sera le retour des années 90, c'est obligé, on y viendra tôt ou tard", vous vous êtes sans doute dit que les groupes hexagonaux se font plutôt rares en la matière.
La bonne nouvelle, c'est que vous et moi on se trompe. Il y a encore ici et là quelques groupes de gaulois qui portent fièrement le drapeau des slackers. Des braconneurs indie qui n'hésitent pas à embraser leurs compos avec des grosses distos ou des envolées de guitares plus ou moins revêches sans pour autant se sentir obligés de tout noyer (les voix, les guitares, les nourrissons) dans une reverbe poisseuse.
La mauvaise nouvelle c'est que ça n'aura sans doute pas le même impact que les deux premières tendances musicales énoncées en début de chronique mais ce n'est pas bien grave, vous et moi on se laisse pas abattre aussi facilement, on reste droits dans nos chemises à carreaux et on garde la foi.
Parmi ces preux chevaliers errants qui défendent la veuve mélodie et l'orphelin noisy, qu'il est réconfortant de savoir qu'on peut compter sur les rennais de The Missing Season. Des bonhommes qui ont compris que Teenage Fanclub c'est la vie, que Pavement c'est ici, que Sonic Youth c'est maintenant, que Sebadoh c'est pour toujours et que Big Star c'est en chacun de nous. Écoutez donc Frequency, leur sixième album depuis 2007. C'est la fête des harmonies vocales folk pop indie, des mid tempos as cool as Kim Deal, des guitares lead micro manche et des batteries au taquet. Vous aussi, repassez-vous les 4 minutes des "Voyous de Saint-Agrève" en boucle. Et frémissez chaque fois que l'intro vient se crasher sur les cymbales comme la mer sur les rochers. Imaginez Spiral Stairs en featuring sur "Mall Rats". Projetez-vous sur un procès de Robert Pollard à l'encontre de nos malheureux frenchies pour avoir violé un brevet de ballade lo-fi sixties qu'il avait déposé en 1993. Enfilez-vous tout l'album et, vous aussi, imaginez-les en première partie de Weezer, en train de sortir un split EP avec Nada Surf ou de se faire reprendre par Fountains of Wayne. C'est là que se trouve leur vraie place, de l'autre côté de l'Atlantique, vingt ans plus tôt, putain de plaques tectoniques, putain de tecktonic.
Qu'est-ce que vous y pouvez, vous, à tout ça hein ? Ben faites-vous plaisir, faites-leur honneur, faites encore mieux que d'écouter ce disque réussi, allez les écouter prêcher la bonne parole sur toutes les scènes où ils passent. Tout ce beau travail de studio y atteint un déséquilibre maîtrisé qui fait plaisir à voir, qui donne envie de prendre sa guitare, ses baguettes, son triangle et qui redonne espoir.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Santiagoo |
Ecoutable sur https://themissingseason.bandcamp.com/album/frequency
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