Felicita
Hej! |
Label :
PC Music |
||||
Si je vous dis felicita, là, tout de suite, je suis sûr que vous allez me fredonner en mauvais yaourt un truc qui sonnerait comme ça :
Felicità
È tenersi per mano
Andare lontano
La felicità
Il tuo sguardo innocente
In mezzo alla gente
La felicità
Ou alors vous me la faites en français, car vous connaissez surtout la reprise d'Eve Angeli. Vous kiffez ça aussi, surtout depuis qu'elle s'acoquine avec Franky Vincent. Chacun ces délires après tout, je suis pas là pour juger. Plutôt pour vous embrigader, une nouvelle fois, dans les méandres des sorties de PC Music. J'en vois déjà qui tournent les talons à l'évocation de ce label, et bien fermez bien la porte en sortant. Et les autres, installez vous confortablement, car on va passer un bon moment.
Et pourtant, c'est sur un élément plus que troublant que la découverte de Hej! débute. Un mois avant la sortie de l'album, "Marzipan" arrive, plus déroutant qu'enthousiasmant, il faut bien le dire. Avec la voix de Caroline Polachek, ancienne chanteuse de Chairlift, le titre s'envole vers des contrées inattendues, on frôle de justesse le survol de la Terre du Milieu à la première écoute, mais heureusement le clip balaie toute retenue sur ce titre, bien moins mièvre qu'elle n'y parait.
On sait qu'on est pas là pour écouter un ersatz de GFOTY, même si on a toujours en tête l'excellent "Wannabe" des Lipgloss Twins (felicita + A.G. Cook) sur la très recommandable compilation PC Music Vol 1, nous sommes ici pour voir quelle direction sera prise, après l'Ep A New Family. Et même si après plusieurs écoutes, je suis toujours incapable de vous définir cette direction, je peux au moins vous dire que c'est la bonne. Des nuances de rien, des bruits sombres et sourds, des cris et une langue étrangère (peut être du polonais, étant donné les origines de Dominik), et au milieu, se complaisant dans ce marasme diaboliquement fabriqué, un piano nous conte une histoire, muette, libre de toute interprétation, n'étant soumise à aucune contrainte. On comprend mieux Marzipan maintenant qu'on est au cœur de l'album, même si elle n'arrive que dans le dernier tiers. Une beauté sourde, des samples discrets qui passent, sans s'arrêter vraiment, comme des sons qu'il faut saisir au vol sans quoi la ballade ne serait pas vraiment la même. Et c'est au meilleur moment qu'arrive "Shook", une distorsion dans l'électrocardiogramme, une folle urgence qui s'intègre vraiment au tout. Cette science de la tracklist, c'est quand même fou quand ça marche.
Oui, c'est vrai, "Shook" aurait été un single parfait pour prendre les gens à contre pied, pour donner aux gens ce qu'ils attendent, du pur PC Music. Mais felicita est bien plus pervers que ça ! Il le planque au coeur d'un album presque paranoïaque, malade et enjôleur à la fois. Sans se rendre compte de rien, le piano se fait synthé, la tension reste palpable même si elle se présente sous d'autres aspects, comme Hej! n'était qu'une montée, une irrationnelle manière de nous amener là où il veut, nous lâchant la main au dernier moment avec un sourire vicieux, et l'on se retrouve seul avec "Mosaic Genetics", pas bien fiers.
Voilà un album bien plus extrême qu'il n'y paraît. Sous ses atours dans le sens du poil, il joue avec nous, nous faisant passer de l'acteur passif à l'auditeur actif, sans pouvoir influer sur quoi que ce soit. Une expérience.
Felicità
È tenersi per mano
Andare lontano
La felicità
Il tuo sguardo innocente
In mezzo alla gente
La felicità
Ou alors vous me la faites en français, car vous connaissez surtout la reprise d'Eve Angeli. Vous kiffez ça aussi, surtout depuis qu'elle s'acoquine avec Franky Vincent. Chacun ces délires après tout, je suis pas là pour juger. Plutôt pour vous embrigader, une nouvelle fois, dans les méandres des sorties de PC Music. J'en vois déjà qui tournent les talons à l'évocation de ce label, et bien fermez bien la porte en sortant. Et les autres, installez vous confortablement, car on va passer un bon moment.
Et pourtant, c'est sur un élément plus que troublant que la découverte de Hej! débute. Un mois avant la sortie de l'album, "Marzipan" arrive, plus déroutant qu'enthousiasmant, il faut bien le dire. Avec la voix de Caroline Polachek, ancienne chanteuse de Chairlift, le titre s'envole vers des contrées inattendues, on frôle de justesse le survol de la Terre du Milieu à la première écoute, mais heureusement le clip balaie toute retenue sur ce titre, bien moins mièvre qu'elle n'y parait.
On sait qu'on est pas là pour écouter un ersatz de GFOTY, même si on a toujours en tête l'excellent "Wannabe" des Lipgloss Twins (felicita + A.G. Cook) sur la très recommandable compilation PC Music Vol 1, nous sommes ici pour voir quelle direction sera prise, après l'Ep A New Family. Et même si après plusieurs écoutes, je suis toujours incapable de vous définir cette direction, je peux au moins vous dire que c'est la bonne. Des nuances de rien, des bruits sombres et sourds, des cris et une langue étrangère (peut être du polonais, étant donné les origines de Dominik), et au milieu, se complaisant dans ce marasme diaboliquement fabriqué, un piano nous conte une histoire, muette, libre de toute interprétation, n'étant soumise à aucune contrainte. On comprend mieux Marzipan maintenant qu'on est au cœur de l'album, même si elle n'arrive que dans le dernier tiers. Une beauté sourde, des samples discrets qui passent, sans s'arrêter vraiment, comme des sons qu'il faut saisir au vol sans quoi la ballade ne serait pas vraiment la même. Et c'est au meilleur moment qu'arrive "Shook", une distorsion dans l'électrocardiogramme, une folle urgence qui s'intègre vraiment au tout. Cette science de la tracklist, c'est quand même fou quand ça marche.
Oui, c'est vrai, "Shook" aurait été un single parfait pour prendre les gens à contre pied, pour donner aux gens ce qu'ils attendent, du pur PC Music. Mais felicita est bien plus pervers que ça ! Il le planque au coeur d'un album presque paranoïaque, malade et enjôleur à la fois. Sans se rendre compte de rien, le piano se fait synthé, la tension reste palpable même si elle se présente sous d'autres aspects, comme Hej! n'était qu'une montée, une irrationnelle manière de nous amener là où il veut, nous lâchant la main au dernier moment avec un sourire vicieux, et l'on se retrouve seul avec "Mosaic Genetics", pas bien fiers.
Voilà un album bien plus extrême qu'il n'y paraît. Sous ses atours dans le sens du poil, il joue avec nous, nous faisant passer de l'acteur passif à l'auditeur actif, sans pouvoir influer sur quoi que ce soit. Une expérience.
Très bon 16/20 | par X_Lok |
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