Vonneumann

NorN. Ou bien N Or N. Un hommage au mot fantôme Dord, parce qu'il y a plein de N dans Vonnemann.

Autant vous le dire tout de suite, l'album vous paraitra sous mixé, comme si quelque chose manquait. Et c'est volontaire, une action militante contre le Loudness a tout prix. Libre de l'écouter tel quel, ou de jouer sur la molette de votre ampli. Viser la lune ça ne leur fait pas peur à eux non plus.

Comme pour leur live de 2016, je suis bien emmerdé pour vous décrire ce foutoir. ils sont trois, et se foutent des normes. Couplet/refrain/pont ? Non, ce n'est vraiment pas pour eux tant ils s'aventurent dans des chemins à mi chemin entre.... Ben entr'énormément de genres, de styles, avec des guests partout, histoire de bien étoffer leur trio. Des petits sons électroniques sur "AntiEuclid", un petit côté Slint sur "Impossibile Essere Possibile", un funk jazzy qui surprend les tympans, une basse omniprésente qui rend chaque titre incandescent, aussi expérimentaux soient-ils, un peu comme si Soul Coughing revenait dire coucou par petits instants choisis.

Oui, c'est bizarre. Oui, ce NorN est un peu chelou, un peu excentrique, pas très abordable pour qui est réfractaire aux musiques qui partent dans tous les sens. Mais malgré tout, l'attirance marche, irrésistible, une sorte de magie qui nous emporte, faisant fi de nos (ou plutôt de vos) a priori, comme sur "DworD" qui peu à peu se met en place pour nous glisser un titre qu'on aurait envie de se mettre en boucle pour en saisir toute la substantifique moëlle. & Dieu sait qu'il y a à becqueter dans ce disque.