Heir
Au Peuple De L'abîme |
Label :
Les Acteurs De L'Ombre |
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Société du paraître, je commencerai d'abord par m'attarder sur les aspects esthétiques de ce premier album de Heir. Côté digipack, pas de problème, il a vraiment de la gueule mais c'est une marque de fabrique des Acteurs de l'Ombre : le souci du bel emballage. Au peuple de l'abîme bénéficie donc d'une superbe pochette, sobre, colorée, géométrique et bien équilibrée qui ne laisse rien présager du contenu. Le mystère reste entier, à la différence d'un album de Cannibal Corpse par exemple.
Je suis en revanche un peu moins convaincu par la série de photos promotionnelles. Les maquillages font un peu clichés, de même que les habits noirs, les chaînes et les décombres environnantes. C'est joliment fait mais tout ce qu'en retient ma mauvaise foi en phase de réveil, c'est : "Encore un groupe de Black Métal aux cheveux courts gominés qui surfe sur la vague Post et Sludge". il va falloir que les mecs envoient du gros car, même s'ils viennent de Toulouse, je ne compte pas faire preuve d'une mansuétude particulière.
Un premier bon point pour Heir : le quintette n'a pas profité de cette sortie pour placer tous les titres qu'ils avaient en stock. On a donc un disque de quarante minutes, ce qui est largement suffisant pour ce style quand même plutôt répétitif, et cinq titres oscillant entre sept et neuf minutes. Des compositions ambitieuses donc, chantées en français, la facilité n'a définitivement pas été retenue au casting.
Et à l'écoute, même si la musique s'appuie sur des schémas plutôt classiques, j'avoue que ce Au peuple de l'abîme est drôlement bien balancé pour une première tentative en format LP (après un EP et un Split en 2016). Il y a d'abord le fait que le groupe se focalise avant tout sur la brutalité du style et qu'il cueille l'auditeur à froid avec une pièce chaotique, "Au Siècle des Siècles", dont les blasts intenses renvoient directement à un Black Métal bien Raw. La suite restera sur ce registre vindicatif, même si j'apprécie les quelques ralentissements qui parsèment le disque. Je pense par exemple à la rythmique pesante doublée par une batterie hyper speed à cinq minutes de trente de "L'heure d'Helios", un passage vraiment très intéressant du fait de la maîtrise des contrastes, ou encore au pont central de "Cendres", atmosphérique et grandiose avec finalement peu de moyen, preuve que Heir a de quoi se montrer innovant et développe une vision musicale plus personnelle qu'il n'y paraît.
Pour le reste, il pourra sembler un peu vain de mettre l'accent sur la qualité des musiciens, ils ne sont pas chez Les Acteurs de l'Ombre pour rien. Batteur versatile au jeu vif et sec, guitaristes au jeu varié, précis et épuré, chanteur au timbre rauque capable de se faire comprendre même dans les hurlements, quant à la basse... elle est certainement efficace et en place mais la production ne la met que très peu en valeur (seuls les passages aérés lui libèrent un peu d'espace sonore), écueil récurrent.
Ne pas s'attendre à un truc révolutionnaire donc mais les férus de Black Sludge devraient y trouver leur compte. Fort potentiel.
Je suis en revanche un peu moins convaincu par la série de photos promotionnelles. Les maquillages font un peu clichés, de même que les habits noirs, les chaînes et les décombres environnantes. C'est joliment fait mais tout ce qu'en retient ma mauvaise foi en phase de réveil, c'est : "Encore un groupe de Black Métal aux cheveux courts gominés qui surfe sur la vague Post et Sludge". il va falloir que les mecs envoient du gros car, même s'ils viennent de Toulouse, je ne compte pas faire preuve d'une mansuétude particulière.
Un premier bon point pour Heir : le quintette n'a pas profité de cette sortie pour placer tous les titres qu'ils avaient en stock. On a donc un disque de quarante minutes, ce qui est largement suffisant pour ce style quand même plutôt répétitif, et cinq titres oscillant entre sept et neuf minutes. Des compositions ambitieuses donc, chantées en français, la facilité n'a définitivement pas été retenue au casting.
Et à l'écoute, même si la musique s'appuie sur des schémas plutôt classiques, j'avoue que ce Au peuple de l'abîme est drôlement bien balancé pour une première tentative en format LP (après un EP et un Split en 2016). Il y a d'abord le fait que le groupe se focalise avant tout sur la brutalité du style et qu'il cueille l'auditeur à froid avec une pièce chaotique, "Au Siècle des Siècles", dont les blasts intenses renvoient directement à un Black Métal bien Raw. La suite restera sur ce registre vindicatif, même si j'apprécie les quelques ralentissements qui parsèment le disque. Je pense par exemple à la rythmique pesante doublée par une batterie hyper speed à cinq minutes de trente de "L'heure d'Helios", un passage vraiment très intéressant du fait de la maîtrise des contrastes, ou encore au pont central de "Cendres", atmosphérique et grandiose avec finalement peu de moyen, preuve que Heir a de quoi se montrer innovant et développe une vision musicale plus personnelle qu'il n'y paraît.
Pour le reste, il pourra sembler un peu vain de mettre l'accent sur la qualité des musiciens, ils ne sont pas chez Les Acteurs de l'Ombre pour rien. Batteur versatile au jeu vif et sec, guitaristes au jeu varié, précis et épuré, chanteur au timbre rauque capable de se faire comprendre même dans les hurlements, quant à la basse... elle est certainement efficace et en place mais la production ne la met que très peu en valeur (seuls les passages aérés lui libèrent un peu d'espace sonore), écueil récurrent.
Ne pas s'attendre à un truc révolutionnaire donc mais les férus de Black Sludge devraient y trouver leur compte. Fort potentiel.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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