Les Discrets
Prédateurs |
Label :
Prophecy Productions |
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Sans dire que j'attendais impatiemment après ce nouvel album de Les Discrets, la formation française a tout de même su intégrer intelligemment le paysage musical et se forger une place à part, aussi singulière qu'unique. J'écoute donc chacune de leur sortie, rarement décevante (seul l'EP Virée Nocturne mériterait ce qualificatif) mais en ayant toujours le sentiment que le groupe passe à côté de quelque chose, qu'il n'a pas encore atteint son plein potentiel. Cela, je ne le dirai pas de Prédateurs et de sa pochette très White Pony dans l'esprit.
Alors pourquoi ce disque surclasse-t-il à mon sens les précédents ? En quoi est-il en mesure d'occulter Septembre Et Ses Dernières Pensées ou Ariettes Oubliées ? Les éléments de réponses sont nombreux mais le principal me semble être le choix d'une production beaucoup plus claire que par le passé, sans ses grésillements Shoegaze, qui met enfin en lumière la subtilité touchante des textes ("Fleur Des Murailles"). Pour la première fois, les paroles sont compréhensibles, tant en français qu'en anglais, et rien que cela suffit à conférer à Prédateurs une dimension supérieure à ses prédécesseurs.
Il y a ensuite la qualité des arrangements et la sobriété de jeu des instruments. Cela peut sembler évident mais, lorsqu'on fait de la musique, on perd rapidement de vue que l'essentiel ne se trouve pas dans le nombre de notes jouées ou de pistes superposées mais bien dans le sens de l'épuration, ceci demandant un certain recul sur sa musique ainsi qu'un peu de finesse, autant de qualités que possède Les Discrets. Par bien des aspects, la formation renoue avec la chanson française, oserais-je dire la variété bien comprise, avec, en prime, le talent mélodique que l'on attribue généralement aux anglo-saxons. En effet, il s'agit là d'un autre atout majeur de l'album : la beauté des harmonies vocales, bâties sur une trame Pop mélancolique à laquelle nous sommes trop peu habitués en France et ce pour une raison simple : il est extrêmement compliqué d'écrire en français des textes qui seront chantés comme un Anglais, je pense que vous comprendrez aisément ce que je veux dire si d'aventure vous jetez une oreille à l'album. Si je ne craignais pas la foudre, je dirais même que je pense parfois à un Etienne Daho profondément déprimé ("Rue Octavio Mey").
Si l'on ajoute à toutes ces qualités une tendance nouvelle à intégrer des éléments Trip-Hop parfaitement dosés (contrairement à ce que laissait présager Virée Nocturne), on tient là ce qui est pour moi l'album de référence de cette formation atypique : à la fois beau et profond, gracieux sous ses angles abrupts, poétique sans la niaiserie contemporaine, puissant dans l'émotivité. De la mélancolie à l'état pur ("The Scent Of Spring"), sans les larmes de l'apitoiement.
Alors pourquoi ce disque surclasse-t-il à mon sens les précédents ? En quoi est-il en mesure d'occulter Septembre Et Ses Dernières Pensées ou Ariettes Oubliées ? Les éléments de réponses sont nombreux mais le principal me semble être le choix d'une production beaucoup plus claire que par le passé, sans ses grésillements Shoegaze, qui met enfin en lumière la subtilité touchante des textes ("Fleur Des Murailles"). Pour la première fois, les paroles sont compréhensibles, tant en français qu'en anglais, et rien que cela suffit à conférer à Prédateurs une dimension supérieure à ses prédécesseurs.
Il y a ensuite la qualité des arrangements et la sobriété de jeu des instruments. Cela peut sembler évident mais, lorsqu'on fait de la musique, on perd rapidement de vue que l'essentiel ne se trouve pas dans le nombre de notes jouées ou de pistes superposées mais bien dans le sens de l'épuration, ceci demandant un certain recul sur sa musique ainsi qu'un peu de finesse, autant de qualités que possède Les Discrets. Par bien des aspects, la formation renoue avec la chanson française, oserais-je dire la variété bien comprise, avec, en prime, le talent mélodique que l'on attribue généralement aux anglo-saxons. En effet, il s'agit là d'un autre atout majeur de l'album : la beauté des harmonies vocales, bâties sur une trame Pop mélancolique à laquelle nous sommes trop peu habitués en France et ce pour une raison simple : il est extrêmement compliqué d'écrire en français des textes qui seront chantés comme un Anglais, je pense que vous comprendrez aisément ce que je veux dire si d'aventure vous jetez une oreille à l'album. Si je ne craignais pas la foudre, je dirais même que je pense parfois à un Etienne Daho profondément déprimé ("Rue Octavio Mey").
Si l'on ajoute à toutes ces qualités une tendance nouvelle à intégrer des éléments Trip-Hop parfaitement dosés (contrairement à ce que laissait présager Virée Nocturne), on tient là ce qui est pour moi l'album de référence de cette formation atypique : à la fois beau et profond, gracieux sous ses angles abrupts, poétique sans la niaiserie contemporaine, puissant dans l'émotivité. De la mélancolie à l'état pur ("The Scent Of Spring"), sans les larmes de l'apitoiement.
Excellent ! 18/20 | par Arno Vice |
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