Jons

At Work On Several Things

At Work On Several Things

 Label :     Field Mates 
 Sortie :    vendredi 17 mars 2017 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

Et bien alors ? On s'ennuie ? on sait pas quoi faire de son après midi pluvieux ? Vous inquiétez pas les copains, j'ai la solution toute trouvée à votre tournage de pouces. Pour se faire, il faut se munir d'un simple objet, qu'on appelle disque. En vinyle de préférence, l'expérience n'en sera que plus agréable et vous vous niquerez moins les yeux. Pas n'importe quel disque attention ! Surtout, pour réussir son coup, il vous faut impérativement le dernier album de Jons, le bien nommé At Work On Several Things. Déjà rien que le titre vous donne de l'entrain, je le devine d'ici.

Ensuite c'est tout simple. Vous collez la face A sur votre vieux Teppaz, vous vous calez le fondement dans votre fauteuil en cuir, les yeux rivés sur la pochette de l'album, à détailler soigneusement chaque détail de l'improbable collage, pourquoi ces tigres, pourquoi ce crocodile... Et pourquoi pas ? Vous aurez tout le temps de vous poser ces questions futiles mais essentielles alors que les quatre gars de Victoria commencent à jouer pour vous.

La première fois que j'ai écouté cet album des canadiens, j'ai tout de suite pensé à Women. Ce groupe trop éphémère sur les cendres duquel se forma VietCong, qui mua en Preoccupations pour d'évidentes raisons. Là aussi, dès les premières mesures de "Trip Aids", c'est l'évidence. Ces quatre garçons dans le froid ont tout compris pour faire la musique idéale, la seule qui puisse vous sauver de cette sensation qu'il faut à tout prix faire quelque chose. De la procrastination musicale, voilà ce que pourrait être ce At Work On Several Things. On se laisse porter par ce son lo-fi, vraiment agréable à l'oreille sans pour autant être de l'easy listening, c'est plus du boulot d'orfèvre.
Nos quatre gars ont mis deux ans à enregistrer ce second disque, tranquilou, un coup chez l'un, un coup chez l'autre, on sent vraiment l'absence de stress qu'engendre cette pratique, sans aucune contrainte que celle de se faire plaisir. Le disque part tout seul vers la lumière, on le suit bien volontiers tant la route est agréable avec ces mecs. Qui peut honnêtement résister au petit bijou qu'est "Blood Red LeBaron" ? Pour ne citer que celle là, elles sont toutes du même niveau. Ils vont même jusqu'à inviter un poto au saxo pour clôturer la première face.
On pourrait sentir quelques accointances avec Jacco Gardner, ce p'tit côté pop 60's délicieusement embrumé, ce temps passé à ciseler ces petites chansons, ces petites perles un rien bruitistes & bordéliques par moment (la géniale "Dobro Genius"). Ils se plaisent même à offrir un petit plaisir instrumental, bancal comme un vinyle trop longtemps resté sur la plage (arrière de votre voiture) à prendre le soleil, ou une chevauchée ésotérique absolument parfaite (le très Women "Hotel"). C'est presque inimaginable d'étonner à chaque titre, de donner envie d'écouter vite le prochain pour sourire doucement, sentir presque le sable des Beach Boys, en plein Canada.

Il vous reste quelques recoins de la pochette à explorer ? N'ayez crainte, ce disque de Jons supporte très bien les écoutes en continu, plus vous l'écouterez, plus il vous deviendra indispensable.


Excellent !   18/20
par X_Lok


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