Mondkopf
They Fall, But You Don't |
Label :
In Paradisium |
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[Chronique en aveugle #3] Le rédacteur ne savait rien de l'identité de l'artiste dont il a chroniqué le présent album.
D'abord, essayer de trouver quelques repères factuels. Six titres, dont trois qui font plus de six minutes : je peux d'emblée exclure la possibilité de devoir écouter de la Pop, voire du Garage Rock ou alors le monde a bien changé et je ne sais pas si je suis prêt à vivre une époque où des mecs penseraient que c'est une bonne idée d'alterner couplets – refrains pendant plus de deux minutes.
Cela reste assez maigre comme indice, d'autant que la pochette passe-partout ne m'est d'aucun secours (je ne sais même pas si c'est la vraie pochette en plus ou si l'on m'a juste envoyé une image du domaine public mais elle me semble trop travaillée pour être fausse) : chou blanc également de ce côté-là donc. Y a pas à tortiller, il va falloir que j'écoute.
Cela ne fait pas dix secondes que le premier morceau s'est lancé que je comprends : du Drone. Pas un qui survole la Palestine pour balancer des bombes au phosphore blanc hein, non, là on est plutôt dans un registre contemplatif, pas dénué de tensions certes mais les paysages qui se dessinent n'ont pas encore été réduits en cendres. Ou alors même les gravats et les cendres ont déjà été balayés et seule reste une nature rachitique repartant à la conquête d'usines désertées, j'en sais rien, c'est aussi ça la magie du Drone, c'est qu'on s'imagine plein de choses pour combler l'absence de rythme, de voix, d'un peu d'humanité, aussi moche soit-elle.
L'espace d'un instant, je me suis dit que j'écoutais le dernier Fuck Buttons mais non, impossible. Cette musique est trop contemplative, trop angoissée, trop cinématographique. Sur le quatrième titre, je pense à la Bande Originale de Ghost in the Shell (le manga, pas le film évidemment) : des chœurs évanescents, un crescendo lourd, c'est lent, c'est beau. Il faut dire que le travail de production est vraiment bien foutu : avec une palette sonore somme toute assez réduite, la formation se construit une identité forte en évitant le piège de chercher à trop en faire, se contentant de jouer sur les nuances, les pics d'intensité, entre claviers vaporeux et nappes épaisses de mazout.
Cela dit, comme je ne suis pas un adepte du Yoga et de la contemplation, j'ai toujours un peu de mal à trouver un créneau pour écouter ce genre de truc. Néanmoins, la beauté des climats, leur amplitude, le côté aérien de l'ensemble me pousse à dire que c'est une belle réussite pour un genre peu enclin à pardonner la médiocrité, d'autant que la formation parvient à glisser de la mélodie là où on n'en attendrait pas. Surprenant, dans le bon sens du terme.
D'abord, essayer de trouver quelques repères factuels. Six titres, dont trois qui font plus de six minutes : je peux d'emblée exclure la possibilité de devoir écouter de la Pop, voire du Garage Rock ou alors le monde a bien changé et je ne sais pas si je suis prêt à vivre une époque où des mecs penseraient que c'est une bonne idée d'alterner couplets – refrains pendant plus de deux minutes.
Cela reste assez maigre comme indice, d'autant que la pochette passe-partout ne m'est d'aucun secours (je ne sais même pas si c'est la vraie pochette en plus ou si l'on m'a juste envoyé une image du domaine public mais elle me semble trop travaillée pour être fausse) : chou blanc également de ce côté-là donc. Y a pas à tortiller, il va falloir que j'écoute.
Cela ne fait pas dix secondes que le premier morceau s'est lancé que je comprends : du Drone. Pas un qui survole la Palestine pour balancer des bombes au phosphore blanc hein, non, là on est plutôt dans un registre contemplatif, pas dénué de tensions certes mais les paysages qui se dessinent n'ont pas encore été réduits en cendres. Ou alors même les gravats et les cendres ont déjà été balayés et seule reste une nature rachitique repartant à la conquête d'usines désertées, j'en sais rien, c'est aussi ça la magie du Drone, c'est qu'on s'imagine plein de choses pour combler l'absence de rythme, de voix, d'un peu d'humanité, aussi moche soit-elle.
L'espace d'un instant, je me suis dit que j'écoutais le dernier Fuck Buttons mais non, impossible. Cette musique est trop contemplative, trop angoissée, trop cinématographique. Sur le quatrième titre, je pense à la Bande Originale de Ghost in the Shell (le manga, pas le film évidemment) : des chœurs évanescents, un crescendo lourd, c'est lent, c'est beau. Il faut dire que le travail de production est vraiment bien foutu : avec une palette sonore somme toute assez réduite, la formation se construit une identité forte en évitant le piège de chercher à trop en faire, se contentant de jouer sur les nuances, les pics d'intensité, entre claviers vaporeux et nappes épaisses de mazout.
Cela dit, comme je ne suis pas un adepte du Yoga et de la contemplation, j'ai toujours un peu de mal à trouver un créneau pour écouter ce genre de truc. Néanmoins, la beauté des climats, leur amplitude, le côté aérien de l'ensemble me pousse à dire que c'est une belle réussite pour un genre peu enclin à pardonner la médiocrité, d'autant que la formation parvient à glisser de la mélodie là où on n'en attendrait pas. Surprenant, dans le bon sens du terme.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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