Chris Staples

American Soft

American Soft

 Label :     Barsuk 
 Sortie :    mardi 12 août 2014 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

En début d'année 2015, on faisait comme on pouvait pour reprendre ses esprits après l'attentat de Charly Hebdo. Je n'aime pas tellement faire ça trop longtemps, mais je me suis plu à retrouver des choses rassurantes que je connaissais bien. Dans ce contexte, le concert de Matthew Caws dans le cadre d'une petite tournée française en solitaire, a été salutaire. C'est con à dire mais de voir quelqu'un d'apaisé comme ça, c'était étrange et hors du temps. Enfin, ce n'est pas le propos. Là où je veux en venir, c'est qu'à la fin du concert, il a pris le temps de discuter avec les uns et les autres. J'ai dû être un peu relou mais je l'ai remercié d'avoir pris John Vanderslice pour les premières parties de Nada Surf en 2005. Il m'a alors conseillé d'écouter Chris Staples. J'ai dit : "écoute Matthew, OK ! Dès que je rentre je m'en occupe". Je n'ai pas dit ça mais c'est ce que j'ai fait. J'ai donc cherché à savoir qui était ce Chris Staples. Un coup de google images plus loin et j'avais une idée du personnage : un type un peu rondouillard aux lunettes qui se veulent vieillottes, le genre à traîner avec Ben Gibbard ou Michael Benjamin Lerner (de Telekinesis). Bon Ok, je vois un peu. Voyons la musique maintenant. Il venait de sortir un album sobrement intitulé American Soft, pas American Hearts déjà pris par A.A. Bondy. Si je parle de Bondy, c'est qu'avec Staples - qui s'assoit quand même moins sur le rebord country - ils portent des couleurs musicales communes et que surtout, si on en avait un des deux au téléphone, ce serait difficile de deviner qui c'est en essayant de reconnaître la voix. J'apprends en écrivant ces lignes qu'American Soft était en fait sorti en autoproduit en 2012 et qu'il a été édité chez Barsuk un peu plus tard en 2014, label qui abrite Nada Surf, donc. J'aime bien les groupes Barsuk. A petite dose pour certains mais, quand même, avec le recul, je les trouve attachants. Je pense qu'avec cette mélancolie qui s'en dégage, ils ont gravé esthétiquement un pan de la pop américaine des années 2000. Ma préférence va aux Long Winters qui signent de sacrées chansons, malgré ce gimmick vocal, un peu nasillard, qu'on retrouve aussi chez John Vanderslice ou même chez les New Pornographers. Enfin voilà, Chris Staples est à l'aise au sein d'un label comme Barsuk. Il est à l'aise dans cette couleur mélancolique. A ce moment-là, je n'ai pas écouté l'album de Staples entièrement. Je suis resté bloqué sur "Hold Onto Something", le deuxième titre de l'album. C'est le genre de chose qui m'arrive assez souvent quand je découvre un disque. Je peux rester très longtemps avec un seul titre en tête et me faire une image de l'artiste juste à travers celui-ci. "Hold Onto Something", c'était donc le titre élu et son rythme chaloupé m'a accompagné un bout de temps. Quand je suis allé un peu plus loin dans l'écoute de l'album, la question a été ensuite de savoir : quelles sont les qualités de cet album, hormis la teinte générale du spleen que je recherchais en sortant du concert de Matthew Caws ? Et des qualités, il en a. Déjà, à l'exception de deux titres où il s'est adjoint l'aide du batteur et du bassiste de Manchester Orchestra, Staples fait tout. Il a enregistré lui-même le disque et a vraiment rendu justice à tous les instruments qu'on entend tous très distinctement. Son chant apaisant est tout en retenue et pas nasillard pour un sou. Un bon point dans mon carnet personnel. Sur plusieurs titres, le son des percussions, que je ne saurais pas décrire techniquement, est très agréable et remplit tout l'espace. En passant par "Dark side of the moon" ou "Grand Coulee Band" qui hausse le rythme (à l'aide des deux Manchester Orchestra donc), la succession de ces 10 chansons ne souffre pas de temps mort. Un nouvel album, Golden Age, est sorti l'année dernière. Comme ceux qui précèdent American Soft, je n'ai pas eu envie de l'écouter, celui-ci m'allant très bien. Peut-être plus tard. Il y a quelques jours Chris Staples faisait une date avec Andy Shauf. J'aurais bien aimé voir ça.


Parfait   17/20
par LaEscoba


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