Golden Smog
Down By The Old Mainstream |
Label :
Rykodisc |
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Décembre 95. Pour Noël, vous voulez acheter à votre meilleur ami fan d'americana ce qu'il se fait de mieux dans le genre mais n'avez qu'un budget de 20 dollars. Et comme le mouvement alt-country bat toujours joliment son plein en ce milieu de décennie, il y a l'embarras du choix : A.M., le premier album de Wilco, jeune groupe prometteur, Tomorrow the Green Grass, l'excellent 4ème essai des Jayhawks, Let Your Dim Light Shine, nouvelle livraison de Soul Asylum... Que choisir ?
- Pas de soucis, vous dira le disquaire, j'ai le parfait compromis à vous proposer !
Vous lui expliquez qu'il est hors de question d'acheter une compilation ou un quelconque best-of. Il a mieux que ça : un supergroupe !
- Mais c'est ringard les supergroupes ! Citez-moi un supergroupe qui mérite vraiment le détour.
- Cream. Crosby, Stills, Nash & Young. Blind Faith.
- Mouais.
- Atoms for Peace.
- Qui ?
- Ah oui merde, on est en 95.
Ce que vous voulez, c'est de l'alt-country. Un truc comme les Highwaymen à la limite. Les Traveling Wilburys au pire.
- Alors ça tombe super bien parce que le supergroupe que j'aimerais vous proposer, ils ont fait comme George Harrison et ses potes dans les Traveling Wilburys : ils ont des pseudonymes !
Il vous refile un disque tout neuf à la pochette discutable. Golden Smog. Vous lisez le "nom" des musiciens : Jarret Decatur, Raymond Virginia, Leonardson Saratoga et leurs amis.
- C'est qui en vrai ?
- Gary Louris et Mark Perlman des Jayhawks, Jeff Tweedy de Wilco et Dan Murphy de Soul Asylum. Banco !
Le disquaire vous explique que le groupe est avant tout une affaire de potes qui jamment et qui sont rejoint selon l'humeur par différents musiciens. Que tout a commencé en 87 sur scène puis en 92 avec un EP de reprises, On Golden Smog et que, si ça vous dit, il vous fait un prix pour l'achat des deux. Vous aimeriez écouter un peu avant de passer à la caisse. Il pose le disque sur la platine, au grand désarroi des clients qui savouraient le tout nouveau et pas encore usé jusqu'à la corde "Wonderwall" d'Oasis.
D'emblée, un harmonica virevoltant, un jeune Jeff Tweedy gazouillant, un piano qui assure le pont entre deux envolées de guitares carillonnantes. Pas de doute, c'est de la bonne americana à l'ancienne. Et ça continue sur cette lancée avec des chansons plus ou moins solides qui ressemblent parfois à de simples répétitions bien lissées par une belle production mais c'est ce qui fait leur charme brinquebalant. Vous êtes charmé. Charmé par la ballade "Yesterday Cried", par l'hymne de rupture "She Don't Have to See You" et par "Radio King", à chanter au coin du feu. Comme si vous faisiez irruption à une petite sauterie improvisée par les musiciens les plus cools du Midwest et que la bonne bière coulait à flots. C'est laid-back, old-school, sans prétention, inégal mais sincère, le cadeau idéal.
Vous le prenez.
- Très bon choix, je vous fais un papier cadeau ?
Un mois plus tard, vous croisez votre pote. Alors, c'est comment Golden Smog ? Il en sait rien, il n'écoute que de la brit-pop désormais.
- Pas de soucis, vous dira le disquaire, j'ai le parfait compromis à vous proposer !
Vous lui expliquez qu'il est hors de question d'acheter une compilation ou un quelconque best-of. Il a mieux que ça : un supergroupe !
- Mais c'est ringard les supergroupes ! Citez-moi un supergroupe qui mérite vraiment le détour.
- Cream. Crosby, Stills, Nash & Young. Blind Faith.
- Mouais.
- Atoms for Peace.
- Qui ?
- Ah oui merde, on est en 95.
Ce que vous voulez, c'est de l'alt-country. Un truc comme les Highwaymen à la limite. Les Traveling Wilburys au pire.
- Alors ça tombe super bien parce que le supergroupe que j'aimerais vous proposer, ils ont fait comme George Harrison et ses potes dans les Traveling Wilburys : ils ont des pseudonymes !
Il vous refile un disque tout neuf à la pochette discutable. Golden Smog. Vous lisez le "nom" des musiciens : Jarret Decatur, Raymond Virginia, Leonardson Saratoga et leurs amis.
- C'est qui en vrai ?
- Gary Louris et Mark Perlman des Jayhawks, Jeff Tweedy de Wilco et Dan Murphy de Soul Asylum. Banco !
Le disquaire vous explique que le groupe est avant tout une affaire de potes qui jamment et qui sont rejoint selon l'humeur par différents musiciens. Que tout a commencé en 87 sur scène puis en 92 avec un EP de reprises, On Golden Smog et que, si ça vous dit, il vous fait un prix pour l'achat des deux. Vous aimeriez écouter un peu avant de passer à la caisse. Il pose le disque sur la platine, au grand désarroi des clients qui savouraient le tout nouveau et pas encore usé jusqu'à la corde "Wonderwall" d'Oasis.
D'emblée, un harmonica virevoltant, un jeune Jeff Tweedy gazouillant, un piano qui assure le pont entre deux envolées de guitares carillonnantes. Pas de doute, c'est de la bonne americana à l'ancienne. Et ça continue sur cette lancée avec des chansons plus ou moins solides qui ressemblent parfois à de simples répétitions bien lissées par une belle production mais c'est ce qui fait leur charme brinquebalant. Vous êtes charmé. Charmé par la ballade "Yesterday Cried", par l'hymne de rupture "She Don't Have to See You" et par "Radio King", à chanter au coin du feu. Comme si vous faisiez irruption à une petite sauterie improvisée par les musiciens les plus cools du Midwest et que la bonne bière coulait à flots. C'est laid-back, old-school, sans prétention, inégal mais sincère, le cadeau idéal.
Vous le prenez.
- Très bon choix, je vous fais un papier cadeau ?
Un mois plus tard, vous croisez votre pote. Alors, c'est comment Golden Smog ? Il en sait rien, il n'écoute que de la brit-pop désormais.
Bon 15/20 | par Dylanesque |
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