Doppler

Après la prestation honnête des Bananas At The Audience, c'est au tour de Doppler de se présenter sur la scène de l'Antipode. Et là, force est de constater que les deux combos de SK Records ne boxent pas dans la même catégorie. Certes, dans les deux cas, les formations nous dévoilent un rock totalement noisy, mais là où les Bananas At The Audience parviennent à nous offrir de bons moments, les trois de Doppler, eux, nous servent un rock brut et enflammé à chaque instant et affichant une violence et une rage beaucoup plus oppressantes.

Pas de fioritures ici: les riffs sont balancés implacablement, et il devient très vite évident que Doppler va réussir à donner un concert tendu de bout en bout. Le guitariste à l'allure imposante déverse son flot d'électricité avec une facilité presque déconcertante, et se permet quelques excursion noisy et soniques du plus bel effet, tandis que le bassiste balance ses lignes de basse impitoyablement et insufflant une puissance toute particulière à ces morceaux pourtant déjà dopés à l'énergie. Quant au batteur: même constat que pour ses deux collègues, impeccable du début à la fin, il matraquera inlassablement ses fûts avec une ardeur non feinte, et un talent évident.
Durant près d'une heure, le trio ne laissera aucun répit au public de l'Antipode, enchaînant leurs morceaux faisant la part belle à ces compositions speedées et débridées, tirant sûrement leur inspiration du côté de certains Jesus Lizard ou Shellac, tout comme bon nombre de groupes de noise qui se respectent.
Doppler reviendra sur scène pour un dernier morceau en guise de rappel, histoire d'ôter définitivement tous les doutes qui pouvaient éventuellement être avancés concernant les qualités soniques et scéniques du trio. Evidemment, beaucoup de ces doutes (pour ne pas dire la totalité) avaient pourtant été balayés à l'instant même où le concert avait commencé...