Motherfucker
Paris [Espace B] - mardi 24 mai 2016 |
Benny B dans un illustre single oublié, les Clash dans une strophe perdue dans l'album de l'Eternité, Léa Salamé dans toutes ses interviews, tous posent la même question : qu'est-qu'on fait maintenant?
Vous avez 4h. Enfin non, plutôt 40 minutes. Et ça tombe plutôt bien, car les disserteuses d'un soir ne doivent pas être bien loin de leurs années d'étudiantes.
Après être passées relativement inaperçues avec leur pourtant excellent Confetti, Motherfucker décide de faire un tour à Paris en ce mois de mai. Hélas, la date passe inaperçue aussi. Le trio se retrouve donc en tête d'affiche (quand même!), après 2 groupes locaux, qu'une partie du public a décidé de suivre dehors après leurs concerts.
Les filles de Motherfucker, elles, trainaient dans le public lors des concerts, et c'est à la mémoire d'une vidéo youtube que j'en reconnais 2, tant elles se fondaient dans le public avec leur look tout droit sorti de la série Girls.
A les voir monter leur matériel, on imagine que contrairement à ce que l'album laisse supposer, elles n'ont pas tant de bouteille que ça. Erica Strout (chant, guitare) sort ses pédales d'un Eastpak rose et monte ça vite comme elle peut à la lampe frontale, Mandy Branch règle sa basse en 2 secondes, alors que Erika Rickson passe beaucoup plus de temps à se mettre en place. Normal me direz-vous, il faut tout monter, mais à la manière de se positionner au centre de la scène, au soin particulier de régler chaque fut aussi précisément, on se dit "tiens, t'as pas l'air de déconner toi, mais va falloir assurer derrière, parce qu'il y a 10000 personnes qui t'attendent, et elles te feront pas de cadeau!". Bon en fait, on était plutôt 40.
Les lumières sont déjà éteintes, la musique de fond s'arrête, et c'est parti. Et on comprend très vite que l'attente valait le coup. "I'm Fucking Dick Dale", comme ça d'entrée, sans prévenir ou presque. Pour qui connait l'album, on sait que le répertoire est de qualité à la base, et qu'il y a fort à parier qu'elles iront plus loin que des concerts devant 40 personnes, mais quel bonheur d'en avoir la confirmation sur scène.
Car si on connait déjà les chansons, le concert apporte vraiment quelque chose en plus. Déjà d'un point de vue sonore, le son est encore plus péchu, mais aussi visuellement : l'idée de mettre la batterie au centre était vraiment judicieuse. Elle met en avant la force du groupe, au point qu'on en oublierait presque la qualité des chansons. Et incite le public à se concentrer sur cette pieuvre qu'est Erika Rickson, tandis que ses collègues assurent très bien leurs parties respectives, mais beaucoup plus timidement dans l'attitude. Les concernant, le contraste est déroutant d'ailleurs, car elles jouent plutôt bien, mais semblent laisser leur comparse assurer le show. Est-ce par timidité, manque de confiance? Toujours est-il que ce manque de prise de risque les conduit probablement à mettre trop de réverb dans la voix. Dommage, car le chant d'Erica était très bien et ce qui est d'habitude utilisé pour palier à une voix hésitante n'avait nulle raison d'être là.
Le groupe puise dans le génial Confetti, ainsi que dans son 1er ep, Tae Kwon Do. Les titres s'enchainent vite et bien.
C'est rapide, efficace, une vraie machine de guerre, et quand on repense à ces filles avec leur sac à dos, toutes timides dans le public une demi-heure avant, le contraste avec ce qu'on entend est saisissant.
Au bout de 35-40 minutes, le concert s'arrête. Pour votre serviteur, déplorant souvent le manque d'implication de certains groupes lors des concerts, surtout au niveau du temps, il n'y a rien à redire. Après une telle grosse demi-heure, tout a été dit. Et du reste, je ne sais pas si Erika Rickson aurait pu tenir beaucoup plus, tant elle a martyrisé ses futs.
Et pour qui a vu la grand-messe (mais néanmoins réussie) de Radiohead la veille ou Iggy quelques jours avant, ce contraste fait le plus grand bien. Enfin un concert mémorable en 2016, sans le souci de gérer une base de fans! Un groupe, une petite salle, quelques péquenauds qui pour le coup peuvent se considérer comme happy few, 1-2-3-4 et on y va.
Et maintenant, on fait quoi?
Wayne Kramer avait la réponse depuis le début, et elles l'ont pris au pied de la lettre : And right now... right now... right now, it's time to... kick out the jams, Motherfucker!
Vous avez 4h. Enfin non, plutôt 40 minutes. Et ça tombe plutôt bien, car les disserteuses d'un soir ne doivent pas être bien loin de leurs années d'étudiantes.
Après être passées relativement inaperçues avec leur pourtant excellent Confetti, Motherfucker décide de faire un tour à Paris en ce mois de mai. Hélas, la date passe inaperçue aussi. Le trio se retrouve donc en tête d'affiche (quand même!), après 2 groupes locaux, qu'une partie du public a décidé de suivre dehors après leurs concerts.
Les filles de Motherfucker, elles, trainaient dans le public lors des concerts, et c'est à la mémoire d'une vidéo youtube que j'en reconnais 2, tant elles se fondaient dans le public avec leur look tout droit sorti de la série Girls.
A les voir monter leur matériel, on imagine que contrairement à ce que l'album laisse supposer, elles n'ont pas tant de bouteille que ça. Erica Strout (chant, guitare) sort ses pédales d'un Eastpak rose et monte ça vite comme elle peut à la lampe frontale, Mandy Branch règle sa basse en 2 secondes, alors que Erika Rickson passe beaucoup plus de temps à se mettre en place. Normal me direz-vous, il faut tout monter, mais à la manière de se positionner au centre de la scène, au soin particulier de régler chaque fut aussi précisément, on se dit "tiens, t'as pas l'air de déconner toi, mais va falloir assurer derrière, parce qu'il y a 10000 personnes qui t'attendent, et elles te feront pas de cadeau!". Bon en fait, on était plutôt 40.
Les lumières sont déjà éteintes, la musique de fond s'arrête, et c'est parti. Et on comprend très vite que l'attente valait le coup. "I'm Fucking Dick Dale", comme ça d'entrée, sans prévenir ou presque. Pour qui connait l'album, on sait que le répertoire est de qualité à la base, et qu'il y a fort à parier qu'elles iront plus loin que des concerts devant 40 personnes, mais quel bonheur d'en avoir la confirmation sur scène.
Car si on connait déjà les chansons, le concert apporte vraiment quelque chose en plus. Déjà d'un point de vue sonore, le son est encore plus péchu, mais aussi visuellement : l'idée de mettre la batterie au centre était vraiment judicieuse. Elle met en avant la force du groupe, au point qu'on en oublierait presque la qualité des chansons. Et incite le public à se concentrer sur cette pieuvre qu'est Erika Rickson, tandis que ses collègues assurent très bien leurs parties respectives, mais beaucoup plus timidement dans l'attitude. Les concernant, le contraste est déroutant d'ailleurs, car elles jouent plutôt bien, mais semblent laisser leur comparse assurer le show. Est-ce par timidité, manque de confiance? Toujours est-il que ce manque de prise de risque les conduit probablement à mettre trop de réverb dans la voix. Dommage, car le chant d'Erica était très bien et ce qui est d'habitude utilisé pour palier à une voix hésitante n'avait nulle raison d'être là.
Le groupe puise dans le génial Confetti, ainsi que dans son 1er ep, Tae Kwon Do. Les titres s'enchainent vite et bien.
C'est rapide, efficace, une vraie machine de guerre, et quand on repense à ces filles avec leur sac à dos, toutes timides dans le public une demi-heure avant, le contraste avec ce qu'on entend est saisissant.
Au bout de 35-40 minutes, le concert s'arrête. Pour votre serviteur, déplorant souvent le manque d'implication de certains groupes lors des concerts, surtout au niveau du temps, il n'y a rien à redire. Après une telle grosse demi-heure, tout a été dit. Et du reste, je ne sais pas si Erika Rickson aurait pu tenir beaucoup plus, tant elle a martyrisé ses futs.
Et pour qui a vu la grand-messe (mais néanmoins réussie) de Radiohead la veille ou Iggy quelques jours avant, ce contraste fait le plus grand bien. Enfin un concert mémorable en 2016, sans le souci de gérer une base de fans! Un groupe, une petite salle, quelques péquenauds qui pour le coup peuvent se considérer comme happy few, 1-2-3-4 et on y va.
Et maintenant, on fait quoi?
Wayne Kramer avait la réponse depuis le début, et elles l'ont pris au pied de la lettre : And right now... right now... right now, it's time to... kick out the jams, Motherfucker!
Excellent ! 18/20 | par Francislalanne |
Setlist
I'm Fucking Dick Dale
Methwitches
Wild Cherry Nightmare
Confetti (In Your Fucking Face)
I Want the F
Good Time
Donstronzo
Carl Sagan's Ghost
Zang
Tae Kwon Do
I'm Fucking Dick Dale
Methwitches
Wild Cherry Nightmare
Confetti (In Your Fucking Face)
I Want the F
Good Time
Donstronzo
Carl Sagan's Ghost
Zang
Tae Kwon Do
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