Birth Of Joy

Il y a des groupes comme ça dont on appréhende le live avec une telle envie, on met la barre tellement haute qu'on sait qu'on sera inévitablement déçu. Birth of Joy fait parti de ceux là, et ils sont en même temps l'exception qui confirme cette règle.

Une leçon de rock'n'roll. Voilà ce que représente un concert de Birth Of Joy. Comment trois hollandais réussissent à tenir le public tout au long d'un set, haranguant la foule, la sommant de se rapprocher par moment avec la manière ("Come closer, we don't bite") lors d'un "Make Things Happen" mémorable. Ils pourraient se contenter d'aligner les morceaux les plus énervés, mais au contraire, ils font de ce set un mélange d'ambiance, passant du boogie ("Motel Money a Way") au heavy rock 70's ("Devil's Paradise"), le mélange des riffs et des accords d'orgues fait merveille, l'impro est omniprésente, les morceaux rallongés à loisir, on les sent ravis de jouer, d'être ensemble sur scène, & nous d'assister à cette grande messe anachronique. Sans setlist, on se demande s'ils organisent le set à l'envie ou, vivant continuellement sur la route, s'ils sortent le même concert chaque soir. J'opterai pour la première option, un peu pour ne pas enlever la magie de cette première rencontre, et espérer retrouver cette énergie dévastatrice, cette chemise pailletée ouverte sur le torse glabre de Kevin Stunnenberg, qui, coupant court aux demandes de rappel, descend de scène à peine le concert terminé pour prendre un bain de foule et se rendre tout sourire au stand du merch pour jouer à la marchande. On a vraiment l'impression d'avoir des gens simples, accessibles, honnêtes devant nous, reste à confirmer cette spontanéité lors de leur prochain passage à Paris dans quelques semaines. Quoi qu'il en soit, même quand on place la barre très haut, ils y a des groupes qui la place eux même encore plus haut. Dans ces cas on ne peut plus rare, on a juste envie de dire merci.