Richard Hawley
Paris [L'Alhambra] - mercredi 10 février 2010 |
Richard Hawley ou la meilleure définition des problèmes de riches. Voilà un gars qui débarque dans une salle idéale pour son répertoire, avec une discographie impressionnante de qualité (dont une merveille de dernier album), nous livre un concert qu'on n'est pas près d'oublier, et pourtant...
Revenons un peu en arrière si vous le voulez bien. Tout d'abord, il fait froid dehors, et la première chose qu'on espère avant de rentrer dans l'Alhambra, c'est de ne pas avoir bravé le froid pour rien.
20h, Gaspard Royan, sorte de Romain Duris relooké par Albert Hammond Jr, se présente à nous, avec des chansons "plutôt pas mal" selon ses dires. Force est de constater qu'effectivement, c'est plutôt pas mal, surtout pour une première partie.
21h, l'ambiance monte, Hawley arrive, son groupe avec lui, costard pour tout le monde, le 3 pièces pour la star de la soirée. Dès les premières notes de "As The Dawn Breaks", on est rassuré sur la capacité de l'originaire de Sheffield à adapter son dernier album sur scène, disque aussi casse-gueule que magnifique. La voix est là, impec dès le départ, même les mouches se sont posées. S'ensuit "Ashes On Fire", histoire de se régler définitivement. Puis les premières "anciennes" chansons, dont "Hotel Room", où Hawley réussit le tour de force de rendre crédible une chanson dont l'intro ressemble à s'y méprendre au générique de "Hélène Et Les Garçons". Chapeau. Arrive alors le premier grand moment, "Soldier On", et son final explosif, où il parvient à sortir des sons comme seul un Neil Young peut le faire. Il faut le voir, maltraiter sa 6 cordes, tout en gardant cette classe so british. Pas le temps de souffler sur les 2 morceaux suivants, que ce soit le très attendu "Open Up Your Door" ou le sublime "For Your Lover Give Some Time", le genre de chanson qui empêche de penser à quoi que ce soit. Le public est aux anges, silencieux pendant les morceaux, pour mieux exprimer sa joie entre 2, obligeant souvent Hawley à faire quelques pas sur scène le temps que tout le monde reprenne ses esprits.
"Oh My Love" offre une pause salutaire, avant "Remorse Code", ma préférée du dernier album et de la soirée. Rien que pour cette petite dizaine de minutes, le déplacement valait le coup. La perfection, entre le chant, le solo de guitare, le reste de musiciens, tous remarquables d'ailleurs. Le risque avec les morceaux qu'on affectionne particulièrement, c'est qu'on peut facilement être déçu en concert. Ici, on a beau chercher, rien à redire.
Après ça, il n'y a plus qu'à attendre tranquillement, mais sans s'ennuyer une seconde, la fin de la première partie.
Le rappel sera de la même qualité que le reste, avec encore plus d'applaudissements entre les chansons, à en faire rougir le crooner anglais. Et puisque le public parisien assure bien plus que celui de Bruges de la veille, selon ses dires, nous aurons droit en bonus à un très classieux ""Crawfish" (hommage d'un grand crooner à un autre), avant de conclure par "The Ocean". "Here comes the wave" qu'il y dit. Pas d'inquiétude, la vague, on la prise, et de plein fouet.
A lire tout ça, on pourrait se dire qu'il était difficile de faire mieux. En un sens, c'est vrai (même si... allez, pour la forme, on regrettera une basse trop forte sur "Don't You Cry", et une absence de réverbe dans la voix de "Coles Porter"). Quelqu'un qui ne connaitrait pas le répertoire du bonhomme et découvrirait pour la première fois sa musique n'a pas le droit de trouver quoi que ce soit. Mais, mais, mais... Quand on s'est un peu intéressé à sa discographie, on ne peut s'empêcher d'en repartir avec une petite frustration. Si seulement il avait joué "Tonight The Streets Are Ours" (le "Because The Night" des années 2000), "Born Under A Bad Sign", "You Don' Miss Your Water", ou encore "The Sea Calls".
Le paradoxe fait musique, car rarement un aussi grand concert ne m'aura donné autant de regrets. Mais pas question de bouder son plaisir, des moments comme ça sont bien trop rares.
Je ne sais plus si c'est Gilbert Montagné ou Michel Cloup a déclaré un jour: "Quand j'ai ouvert les yeux, le monde avait changé", mais je le comprends mieux. A bien des égards, des choses se sont passées pendant cette heure 45.
Revenons un peu en arrière si vous le voulez bien. Tout d'abord, il fait froid dehors, et la première chose qu'on espère avant de rentrer dans l'Alhambra, c'est de ne pas avoir bravé le froid pour rien.
20h, Gaspard Royan, sorte de Romain Duris relooké par Albert Hammond Jr, se présente à nous, avec des chansons "plutôt pas mal" selon ses dires. Force est de constater qu'effectivement, c'est plutôt pas mal, surtout pour une première partie.
21h, l'ambiance monte, Hawley arrive, son groupe avec lui, costard pour tout le monde, le 3 pièces pour la star de la soirée. Dès les premières notes de "As The Dawn Breaks", on est rassuré sur la capacité de l'originaire de Sheffield à adapter son dernier album sur scène, disque aussi casse-gueule que magnifique. La voix est là, impec dès le départ, même les mouches se sont posées. S'ensuit "Ashes On Fire", histoire de se régler définitivement. Puis les premières "anciennes" chansons, dont "Hotel Room", où Hawley réussit le tour de force de rendre crédible une chanson dont l'intro ressemble à s'y méprendre au générique de "Hélène Et Les Garçons". Chapeau. Arrive alors le premier grand moment, "Soldier On", et son final explosif, où il parvient à sortir des sons comme seul un Neil Young peut le faire. Il faut le voir, maltraiter sa 6 cordes, tout en gardant cette classe so british. Pas le temps de souffler sur les 2 morceaux suivants, que ce soit le très attendu "Open Up Your Door" ou le sublime "For Your Lover Give Some Time", le genre de chanson qui empêche de penser à quoi que ce soit. Le public est aux anges, silencieux pendant les morceaux, pour mieux exprimer sa joie entre 2, obligeant souvent Hawley à faire quelques pas sur scène le temps que tout le monde reprenne ses esprits.
"Oh My Love" offre une pause salutaire, avant "Remorse Code", ma préférée du dernier album et de la soirée. Rien que pour cette petite dizaine de minutes, le déplacement valait le coup. La perfection, entre le chant, le solo de guitare, le reste de musiciens, tous remarquables d'ailleurs. Le risque avec les morceaux qu'on affectionne particulièrement, c'est qu'on peut facilement être déçu en concert. Ici, on a beau chercher, rien à redire.
Après ça, il n'y a plus qu'à attendre tranquillement, mais sans s'ennuyer une seconde, la fin de la première partie.
Le rappel sera de la même qualité que le reste, avec encore plus d'applaudissements entre les chansons, à en faire rougir le crooner anglais. Et puisque le public parisien assure bien plus que celui de Bruges de la veille, selon ses dires, nous aurons droit en bonus à un très classieux ""Crawfish" (hommage d'un grand crooner à un autre), avant de conclure par "The Ocean". "Here comes the wave" qu'il y dit. Pas d'inquiétude, la vague, on la prise, et de plein fouet.
A lire tout ça, on pourrait se dire qu'il était difficile de faire mieux. En un sens, c'est vrai (même si... allez, pour la forme, on regrettera une basse trop forte sur "Don't You Cry", et une absence de réverbe dans la voix de "Coles Porter"). Quelqu'un qui ne connaitrait pas le répertoire du bonhomme et découvrirait pour la première fois sa musique n'a pas le droit de trouver quoi que ce soit. Mais, mais, mais... Quand on s'est un peu intéressé à sa discographie, on ne peut s'empêcher d'en repartir avec une petite frustration. Si seulement il avait joué "Tonight The Streets Are Ours" (le "Because The Night" des années 2000), "Born Under A Bad Sign", "You Don' Miss Your Water", ou encore "The Sea Calls".
Le paradoxe fait musique, car rarement un aussi grand concert ne m'aura donné autant de regrets. Mais pas question de bouder son plaisir, des moments comme ça sont bien trop rares.
Je ne sais plus si c'est Gilbert Montagné ou Michel Cloup a déclaré un jour: "Quand j'ai ouvert les yeux, le monde avait changé", mais je le comprends mieux. A bien des égards, des choses se sont passées pendant cette heure 45.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Francislalanne |
Setlist:
As The Dawn Breaks
Ashes on the Fire
Lady Solitude
Hotel Room
Soldier On
Coles Corner
Open Up Your Door
For Your Lover Give Some Time
Oh My Love
Remorse Code
Run For Me
Don't You Cry
>>>
Hushabye Mountain
Crawfish (Elvis Presley)
The Ocean
As The Dawn Breaks
Ashes on the Fire
Lady Solitude
Hotel Room
Soldier On
Coles Corner
Open Up Your Door
For Your Lover Give Some Time
Oh My Love
Remorse Code
Run For Me
Don't You Cry
>>>
Hushabye Mountain
Crawfish (Elvis Presley)
The Ocean
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