Shovel
Latitude 60° Low |
Label :
Headstrong |
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Si l'on vous demande quel est pour vous LE pays rock, cela me surprendrait que la Suisse soit votre première réponse. Pourtant, voilà une contrée qui nous abreuve régulièrement d'excellents groupes (Celtic Frost, Sludge, Nostromo pour ne citer qu'eux et leur passer un coucou, les amateurs d'humour fin apprécieront le calembour) dont en 1999 la grosse claque que fut Shovel, hélas auteur d'un seul et unique LP : Latitude 60° Low.
De mon point de vue, la Suisse neutre et pacifique est un mythe tant son metal a des points communs avec la teigne, la peste ou une bombe sale. Shovel est alors clairement pour moi la révélation de la fin du siècle dernier, de ces groupes dont on espère beaucoup et dont on souhaite ne jamais attendre trop si vous me suivez.
Bien que le quintet propose un rock (très) énervé aux violents relents hardcore, il est à l'époque hâtivement affilié à la mouvance neo-metal, plutôt école Deftones que Korn. La faute peut-être à quelques vocaux sinueux ("Wreck") ou à cette capacité d'alterner orages diluviens et accalmies subites. Raccourci journalistique totalement erroné, la première écoute suffit à s'en convaincre, Shovel proposant bien plus (et bien mieux ai-je envie de dire) que tous les groupes du moment surfant sur la vague et engloutis par l'oubli. La qualité des compositions s'entend encore aujourd'hui : rage, maturité, urgence, instinct du premier jet gras.
Pour ceux qui, comme moi, ont découvert Shovel grâce à "Gap" dans un Sampler de magazine, l'achat était indispensable. Lyrisme noir, puissance, refrain absolument imparable, sans aucun doute le titre emblématique de ce disque, même si d'aucuns lui préféreront "Lurk" en ouverture tonitruante, l'attaque frontale de "Scythe", les mélodies de "Gazoline" voire même l'intermède instrumental "Frequency 66" pour n'en citer que quelques-uns. Il y a déjà tous les éléments d'une personnalité forte qui baigne dans un jus de sueur et de cambouis, la voix de Francisco se jouant de toutes les ambiances, des plus intimistes au chant hurlé, avec classe et feeling. Les instrumentistes ne sont pas en reste, tout est parfaitement en place : guitares aux agressions millimétrées, basse ronflante, batterie survoltée, on sent l'envie d'en découdre tout au long de ces quatorze pièces certes rustres (production anguleuse, compositions privilégiant l'efficacité à la technicité) mais toujours éminemment corrosives.
L'ambivalence du groupe (feeling rock mais hargne tenace du core) fut hélas la raison à la fois de son manque de reconnaissance internationale et de sa séparation. Ne trouvant sa place sur aucune scène, ne pouvant revendiquer aucun exotisme et avec des aspirations artistiques internes finalement trop éloignées, Shovel n'a eu le temps de livrer qu'un Latitude 60° Low impérissable.
De mon point de vue, la Suisse neutre et pacifique est un mythe tant son metal a des points communs avec la teigne, la peste ou une bombe sale. Shovel est alors clairement pour moi la révélation de la fin du siècle dernier, de ces groupes dont on espère beaucoup et dont on souhaite ne jamais attendre trop si vous me suivez.
Bien que le quintet propose un rock (très) énervé aux violents relents hardcore, il est à l'époque hâtivement affilié à la mouvance neo-metal, plutôt école Deftones que Korn. La faute peut-être à quelques vocaux sinueux ("Wreck") ou à cette capacité d'alterner orages diluviens et accalmies subites. Raccourci journalistique totalement erroné, la première écoute suffit à s'en convaincre, Shovel proposant bien plus (et bien mieux ai-je envie de dire) que tous les groupes du moment surfant sur la vague et engloutis par l'oubli. La qualité des compositions s'entend encore aujourd'hui : rage, maturité, urgence, instinct du premier jet gras.
Pour ceux qui, comme moi, ont découvert Shovel grâce à "Gap" dans un Sampler de magazine, l'achat était indispensable. Lyrisme noir, puissance, refrain absolument imparable, sans aucun doute le titre emblématique de ce disque, même si d'aucuns lui préféreront "Lurk" en ouverture tonitruante, l'attaque frontale de "Scythe", les mélodies de "Gazoline" voire même l'intermède instrumental "Frequency 66" pour n'en citer que quelques-uns. Il y a déjà tous les éléments d'une personnalité forte qui baigne dans un jus de sueur et de cambouis, la voix de Francisco se jouant de toutes les ambiances, des plus intimistes au chant hurlé, avec classe et feeling. Les instrumentistes ne sont pas en reste, tout est parfaitement en place : guitares aux agressions millimétrées, basse ronflante, batterie survoltée, on sent l'envie d'en découdre tout au long de ces quatorze pièces certes rustres (production anguleuse, compositions privilégiant l'efficacité à la technicité) mais toujours éminemment corrosives.
L'ambivalence du groupe (feeling rock mais hargne tenace du core) fut hélas la raison à la fois de son manque de reconnaissance internationale et de sa séparation. Ne trouvant sa place sur aucune scène, ne pouvant revendiquer aucun exotisme et avec des aspirations artistiques internes finalement trop éloignées, Shovel n'a eu le temps de livrer qu'un Latitude 60° Low impérissable.
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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