Stanley Brinks
Poitiers [Confort Moderne] - mardi 27 janvier 2009 |
André Herman Düne est un de ces mecs qu'on admire pour leur authenticité que ce soit sur platine ou sur les planches. Car André il est comme ça lui. Il a écumé les routes avec son frère David-Ivar, puis ses frères (Neman en plus) à nous conter leurs histoires pittoresques, présents chaque soir avec leur (anti)folk et leur personnalité. Herman Düne qu'ils s'appelaient parce que c'était leur nom pour de vrai. Pourquoi changer alors ? Et puis il y a eu Giant qui n'a pas plu à André. Alors il est parti. Seul. Après tout pas besoin d'être en famille pour faire ce qu'il aime. Autant continuer à être soi-même quitte à ne que faire dans l'autoprod'. Le changement de nom s'impose. Va pour Klaus Bong, ou alors Ben Dope, quoi que Ben Haschisch c'est pas mal... ou John Trawling. Non John Andreas c'est mieux. Ou alors Lord Stanislas ?
André a finalement opté pour Stanley Brinks. Mais en fait c'est toujours le même. Respecté pour ses textes, pour sa carrière, pour son âge. C'est ainsi que le bonhomme nous initie aux vagues blues rock des Wave Pictures dont il est tombé amoureux. André il marche par coup de cœur. Alors pendant que les londoniens font leur set, le petit père "passe voir" si tout se passe bien, la clope au bec, empruntant la bouteille de Four Roses à ses protégés et imposant les mêmes solos sans crier gare, à la ramasse par rapport au guitariste qui en a dans les doigts. Mais c'est comme ça qu'on l'aime André. Il n'a pas changé.
André n'a pas changé, non. Parce quand c'est son tour, même si on a cru le voir tituber il gère parfaitement durant son concert. Une intro à capella pour lancer la machine et il peut alors offrir ses morceaux dans leur format brut puisque en définitive André il traîne plus dans les studios. C'est d'une rare simplicité. Un folk croisé de calypso avec de grands soliloques de saxo alto et des jolis textes autobiographiques, notamment "Stanley Brinks" et "Things Ain't What They Used To Be" (‘It's not how you speak to Stanley Brinks') avec le même humour doux qui paie à chaque fois. André fait beaucoup dans l'ironie. En fait il y a toujours quelque chose en lui qui fait sourire. Son look de gars qui n'en a rien à foutre qui va à l'encontre du changement de binocles pour des lunettes de soleil, sa voix dépassée mais qui ne flanche pas ou lorsqu'il déconnecte quelques secondes. Mais ce soir, les Wave Pictures le rejoignent rapidement pour interpréter certains fruits de leur collaboration le temps d'un disque encore passé sous silence. Le décalage est une fois de plus drôle. Les trois jeunes british s'appliquent à faire dans le carré alors que leur aîné suit son instinct. André il est pas fort en géométrie de toute façon. Ainsi on est autant agréablement surpris qu'eux de voir surgir "I'll Come Back When I Come Back" - qu'ils entonnent aussitôt avec lui. Car les jeunes sont forts : incollables sur le répertoire et donc la vie d'André mais aussi avec leur add-on blues excellents. On apprécie finalement autant l'épure de Stanley Brinks en solo que l'harmonie bancale qui résulte de ce croisement inédit. Et quel que soit le format il y a toujours un petit quelque chose de dansant bien que le tempo tende parfois à mollir, mais André c'est pas un violent, c'est pas nouveau.
André aura joué un peu plus d'une heure. Une heure paisible et captivante à travers laquelle on reçoit une belle morale d'intégrité artistique. Besoin de rien envie d'être là. C'est tout ce dont il est question. Quand on le voit, peu importe ce qu'il a fait finalement ou ce qu'il fera (lui-même doit sûrement raisonner un peu comme ça). L'important est d'assister à l'épanouissement de cette force tranquille lorsqu'elle est dans son élément. C'est-à-dire sur scène. Merci André.
André a finalement opté pour Stanley Brinks. Mais en fait c'est toujours le même. Respecté pour ses textes, pour sa carrière, pour son âge. C'est ainsi que le bonhomme nous initie aux vagues blues rock des Wave Pictures dont il est tombé amoureux. André il marche par coup de cœur. Alors pendant que les londoniens font leur set, le petit père "passe voir" si tout se passe bien, la clope au bec, empruntant la bouteille de Four Roses à ses protégés et imposant les mêmes solos sans crier gare, à la ramasse par rapport au guitariste qui en a dans les doigts. Mais c'est comme ça qu'on l'aime André. Il n'a pas changé.
André n'a pas changé, non. Parce quand c'est son tour, même si on a cru le voir tituber il gère parfaitement durant son concert. Une intro à capella pour lancer la machine et il peut alors offrir ses morceaux dans leur format brut puisque en définitive André il traîne plus dans les studios. C'est d'une rare simplicité. Un folk croisé de calypso avec de grands soliloques de saxo alto et des jolis textes autobiographiques, notamment "Stanley Brinks" et "Things Ain't What They Used To Be" (‘It's not how you speak to Stanley Brinks') avec le même humour doux qui paie à chaque fois. André fait beaucoup dans l'ironie. En fait il y a toujours quelque chose en lui qui fait sourire. Son look de gars qui n'en a rien à foutre qui va à l'encontre du changement de binocles pour des lunettes de soleil, sa voix dépassée mais qui ne flanche pas ou lorsqu'il déconnecte quelques secondes. Mais ce soir, les Wave Pictures le rejoignent rapidement pour interpréter certains fruits de leur collaboration le temps d'un disque encore passé sous silence. Le décalage est une fois de plus drôle. Les trois jeunes british s'appliquent à faire dans le carré alors que leur aîné suit son instinct. André il est pas fort en géométrie de toute façon. Ainsi on est autant agréablement surpris qu'eux de voir surgir "I'll Come Back When I Come Back" - qu'ils entonnent aussitôt avec lui. Car les jeunes sont forts : incollables sur le répertoire et donc la vie d'André mais aussi avec leur add-on blues excellents. On apprécie finalement autant l'épure de Stanley Brinks en solo que l'harmonie bancale qui résulte de ce croisement inédit. Et quel que soit le format il y a toujours un petit quelque chose de dansant bien que le tempo tende parfois à mollir, mais André c'est pas un violent, c'est pas nouveau.
André aura joué un peu plus d'une heure. Une heure paisible et captivante à travers laquelle on reçoit une belle morale d'intégrité artistique. Besoin de rien envie d'être là. C'est tout ce dont il est question. Quand on le voit, peu importe ce qu'il a fait finalement ou ce qu'il fera (lui-même doit sûrement raisonner un peu comme ça). L'important est d'assister à l'épanouissement de cette force tranquille lorsqu'elle est dans son élément. C'est-à-dire sur scène. Merci André.
Très bon 16/20 | par TiComo La Fuera |
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