Acetate Zero
Rodez [Espace Jeunes D'Onet-le-Château] - jeudi 01 mai 2008 |
Le label aveyronnais Arbouse (autrement dit Cyril Caucat à lui tout seul), accueillait ce soir-là sur ses terres son fidèle groupe Acetate Zero. Groupe respecté de la petite scène post-rock française, les albums des cinq parisiens restent très confidentiels même chez les défricheurs, dû en partie au fait qu'ils ne se produisent sur scène que autour de 5 fois par an. J'ai donc sauté sur l'opportunité de les découvrir à 500 m de chez moi, dans cette petite salle sentant le neuf, bientôt transformée en studio d'enregistrement, avec pour le moment sa cabine derrière la scène.
Pour ceux qui attendent une chronique truffée de références aux albums, vous pouvez passer votre chemin. Découvrir un groupe en live est l'un des meilleurs moyens pour se familiariser avec son univers, à mon avis. Je n'apporterai donc pas d'éléments historiques, je préfère parler des sensations que m'ont procuré le concert, épaulé par mon propre cadre de références musicales.
Acetate Zero aime jouer fort. Cependant, les rapprocher d'un certain trouage d'oreilles cher à Mogwai serait un peu hâtif. Le volume sonore diminue sur les parties les plus calmes, laissant des respirations souvent décharnées mettre en relief les instants de véritable cataclysme. Dès la première charge, pour le moins brutale, les petits jeunes du coin qui tiennent la buvette sont médusés. Je leur adresse un sourire mi-moqueur, mi sincèrement-désolé-pour-vous, en leur faisant ensuite comprendre rapidement que je le suis tout autant, médusé! Sur scène les musiciens s'accrochent à leur guitare, libérant de leurs doigts tendus des hurlements, vomissant des larsens que je crois assez contrôlés (quoi que!), sur fond de mélodies terriblement désemparées ou parfois élégiaques. Se démenant dans cette tempête bien plus grande qu'eux, ces cinq là semblent accrochés à leurs instruments comme à une bouée de sauvetage, nous tournant souvent le dos, mais n'hésitant pas à sortir entre deux morceaux une petite connerie au micro. Le groupe s'échange beaucoup les instruments d'un morceau à un autre, la chanteuse passe à la batterie, celui qui tenait la guitare sort une trompette, le batteur lui pique sa guitare, difficile à suivre... Pas de démonstration technique ici, la musique correspond à un besoin viscéral, c'est un cri lancé vers le ciel, pour dire que vivre fait souvent mal, mais que rien ne vaut que d'être encore vivant. Les impressionnantes déflagrations sonores sont entrecoupées de passages franchement pop où les voix se succèdent, toujours de petites voix timides et un peu maladroites, à l'image de la chanteuse qui se cache derrière sa mèche de cheveux, délivrant une sorte de force vulnérable.
Un musique apocalyptique et généreuse, tout aussi salement déréglée que fragilement humaine, qui se laissera apprivoiser petit à petit, malgré ma très bonne impression de départ.
Le concert se terminera sur un définitif jusque dans le titre "Infra-Blast" où l'influence du riff hâchoir de "Christmas Steps" de Mogwai se fait sentir, j'y vois en tout cas une grande analogie. Mais Acetate Zero n'est pas un groupe de plus se développant à l'ombre de Mogwai, plus pop, concis et strident il impose un style imprégné de pop naïve, de shoegazing ou de noise. De ces influences naît un rock instable, désolé mais toujours prêt à vriller les nerfs, comme se résignant à une fin du monde toute proche...
Pour ceux qui attendent une chronique truffée de références aux albums, vous pouvez passer votre chemin. Découvrir un groupe en live est l'un des meilleurs moyens pour se familiariser avec son univers, à mon avis. Je n'apporterai donc pas d'éléments historiques, je préfère parler des sensations que m'ont procuré le concert, épaulé par mon propre cadre de références musicales.
Acetate Zero aime jouer fort. Cependant, les rapprocher d'un certain trouage d'oreilles cher à Mogwai serait un peu hâtif. Le volume sonore diminue sur les parties les plus calmes, laissant des respirations souvent décharnées mettre en relief les instants de véritable cataclysme. Dès la première charge, pour le moins brutale, les petits jeunes du coin qui tiennent la buvette sont médusés. Je leur adresse un sourire mi-moqueur, mi sincèrement-désolé-pour-vous, en leur faisant ensuite comprendre rapidement que je le suis tout autant, médusé! Sur scène les musiciens s'accrochent à leur guitare, libérant de leurs doigts tendus des hurlements, vomissant des larsens que je crois assez contrôlés (quoi que!), sur fond de mélodies terriblement désemparées ou parfois élégiaques. Se démenant dans cette tempête bien plus grande qu'eux, ces cinq là semblent accrochés à leurs instruments comme à une bouée de sauvetage, nous tournant souvent le dos, mais n'hésitant pas à sortir entre deux morceaux une petite connerie au micro. Le groupe s'échange beaucoup les instruments d'un morceau à un autre, la chanteuse passe à la batterie, celui qui tenait la guitare sort une trompette, le batteur lui pique sa guitare, difficile à suivre... Pas de démonstration technique ici, la musique correspond à un besoin viscéral, c'est un cri lancé vers le ciel, pour dire que vivre fait souvent mal, mais que rien ne vaut que d'être encore vivant. Les impressionnantes déflagrations sonores sont entrecoupées de passages franchement pop où les voix se succèdent, toujours de petites voix timides et un peu maladroites, à l'image de la chanteuse qui se cache derrière sa mèche de cheveux, délivrant une sorte de force vulnérable.
Un musique apocalyptique et généreuse, tout aussi salement déréglée que fragilement humaine, qui se laissera apprivoiser petit à petit, malgré ma très bonne impression de départ.
Le concert se terminera sur un définitif jusque dans le titre "Infra-Blast" où l'influence du riff hâchoir de "Christmas Steps" de Mogwai se fait sentir, j'y vois en tout cas une grande analogie. Mais Acetate Zero n'est pas un groupe de plus se développant à l'ombre de Mogwai, plus pop, concis et strident il impose un style imprégné de pop naïve, de shoegazing ou de noise. De ces influences naît un rock instable, désolé mais toujours prêt à vriller les nerfs, comme se résignant à une fin du monde toute proche...
Très bon 16/20 | par Sam lowry |
Set List :
Bright Delight Flame
Your Lips Above
November of the Decade
Wooden Ride
Sparrows
One to Count Cadence
Sulfur
Sure to Vanish
Agota Kristof
Zealous Atoms' Rage
Freak Wave
----------
Infra Blast
Bright Delight Flame
Your Lips Above
November of the Decade
Wooden Ride
Sparrows
One to Count Cadence
Sulfur
Sure to Vanish
Agota Kristof
Zealous Atoms' Rage
Freak Wave
----------
Infra Blast
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