Laika

Bruxelles [vendredi 21 novembre 2003]

En tournée promotionnelle pour leur nouvel album, « Wherever I Am I Am What Is Missing », Margaret Fielder et Guy Fixsen sont de passage à Bruxelles. Le quatrième album de Laika, est dans les bacs depuis octobre 2003, 12 titres raffinés et déroutants, un packaging proche du cahier d’artiste. Nous nous retrouvons dans une brasserie typique, la petite blonde gourmande et le bon élève face au dictaphone inquisiteur.



En 1993, John Frenett et Margaret Fielder quittaient Moonshake. Selon Margaret, les tensions et incompréhensions au sein du groupe rendaient la collaboration stérile.
Les prémices de ce qui allait devenir le son de Laika voyaient le jour. Une collaboration équilibrée, ouverte, s’établissait alors avec Guy Fixsen et Lou Ciccotelli.
Les mêmes interrogations face au temps, à la conscience de soi-même lient les protagonistes dont le nouvel album révèle la fragilité.
Margaret et Guy refusent de se définir par rapport à la scène musicale, ils évoluent dans un univers propre et évitent les compromis.
Si Guy, qui collabore avec différentes formations (Air Miami, Beeders, King Cobb Steelie, Stereolab, Joy Zipper, etc), se baigne dans des bassines de rock seventies et de jazz, Margaret, quant à elle reste loin des groupes dont le monde est similaire au sien « il n’y a plus de mystère, ça enlève le plaisir de l’écoute. J’aime la musique que je ne comprends pas, je suis comblée lorsque le processus de création est fascinant et inaccessible ».
Unie à la musique « pour le meilleur et pour le pire », Margaret n’envisage pas une vie sociale 'traditionnelle', la passion a recouvert les contingences matérielles, dévorant chaque minute, comme des enfants voraces qu’elle n’aura jamais, par choix.
Le dernier album, qualifié de « plus vrai » par ses auteurs, est moins fournit que les précédents et mène Laika vers ce qui leur semble évident et essentiel : « Dès le début du projet, les idées semblaient claires, épurées. Nous avons eu l’impression d’atteindre la quintessence du groupe, d’arriver là où nous voulions aller sans devoir peaufiner ».
‘Good Looking Blues’, qualifié de ‘conflictuel’ par la critique avait reçu un accueil mitigé de la part des auditeurs. « Le public ne voyait pas où nous voulions en venir. Lorsque nous avons démarré ce nouveau projet, nous sommes passé par des phases d’introspection et nous n’avons pas eu peur d’être plus près de nos émotions ».
La petite blonde et le grand brun poursuivent leur route, du chocolat belge plein les poches.




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