V.H.S.

Alors que la production du magnétoscope s'est définitivement arrêtée il y a quelques semaines, des p'tits gars de Seattle ont la bonne idée de faire durer le mythe en s'appelant VHS.
Non pas pour Video Home System, mais pour Violent Human System.

Gart a beau dire à Wayne qu'il faut vivre au présent, ces mecs n'en ont cure et nous sortent un album qui aurait parfaitement pu sortir en 1982. Tout sonne comme à l'époque, que ce soit les guitares, les breaks, même la voix du chanteur fait d'époque. C'est assez troublant d'ailleurs, car ça ne sonne pas non plus comme un copier/coller. Plutôt comme un groupe que tu découvres au hasard d'un bac chez ton disquaire, perdu entre un Television & un Buzzcocks, pas si loin d'un Wire. Ils nous balancent des hymnes d'une efficacité à toute épreuve ("Wheelchair", "Binge Everything", "Constant Hiss" ) sans pour autant chercher à apporter un petit plus à ce qui existe déjà.

Oui, c'est extrêmement bien fait, oui c'est rentre-dedans, rythmé comme il faut ("Public Act"), mais ça joue un peu trop la référence. C'est presque trop propre, trop comme il faut, même les pets de travers sont maitrisés, parfois trop contenus. Sans essayer de s'émanciper de leurs aînés, V.H.S. offre avec Gift Of Life un bel hommage au post punk, et même si on a toujours tendance à préférer l'original à la copie, il n'en reste pas moins un bon album, rempli de morceaux entêtants. Le prochain disque sera peut être le début de l'émancipation ?