Sleeppers
Illogical Moody Mind |
Label :
Autoproduit |
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Le vieux, le con, l'ancêtre, il a connu une époque où tu pouvais être fan d'un groupe avant même d'avoir écouté quoi que ce soit. J'ai aimé Sleeppers sans connaître leur musique, juste sur la base d'interview et de chroniques lues dans le magazine Rage, dont on ne dira jamais assez de bien. Parce qu'en 1995, mon disquaire favori n'avait pas plus Illogical Moody Mind que de beurre au cul. Il m'a fallu attendre 2000 et l'énorme Cut Off pour pouvoir enfin satisfaire mon envie des Bordelais et ce n'est que tout récemment, via un réseau social, que j'ai appris que les mecs avaient sorti un Keep Focus en 2012, cette nouvelle me faisant replonger aussi sec dans l'adolescence. Plateforme de téléchargement légal, paiement, me voilà enfin possesseur de ce premier disque qui me fit tant rêver.
En écoutant ces huit titres (neuf si je compte le bonus de la réédition), je me rends compte à quel point les journalistes de Rage étaient dans le vrai lorsqu'ils parlaient, systématiquement en termes élogieux, de Sleepers. Leur Hardcore Noisy balaye toutes les possibilités du genre : violent, inquiétant, décharné, inventif, armé d'une section rythmique qui seule autorise les guitares à se répandre en larsens corrosifs, en riffs tournoyants, ondoyants telle une mer de cendres face à un rivage rouillé.
La mélodie n'est pas pour autant oubliée. S'il est vrai que le chant n'est pas de la plus grande finesse, on sent, dans "Strangulation" par exemple, que le groupe a des accointances avec la scène Punk Hardcore mélodique mais que le goût pour les salissures tenaces supplante celui de l'harmonie parfaite. Aujourd'hui, on appelle ça du Post Hardcore mais en 1995, cela n'existait pas. Les mecs jouaient avec la crème : Bastard, Kepone, Today is The Day, Chokebore, Neurosis, Tantrum, Unsane. Rien d'étonnant. Il y a quelque chose de monstrueux dans Illogical Moody Mind ("Fuck Your Image"), un truc qui rampe et s'insinue, une passion, un touché spécifique dans l'organisation des montées acides et des descentes de speed.
Aucun regret après 20 ans d'attente. En 1995, la perfection Noise Core était française.
En écoutant ces huit titres (neuf si je compte le bonus de la réédition), je me rends compte à quel point les journalistes de Rage étaient dans le vrai lorsqu'ils parlaient, systématiquement en termes élogieux, de Sleepers. Leur Hardcore Noisy balaye toutes les possibilités du genre : violent, inquiétant, décharné, inventif, armé d'une section rythmique qui seule autorise les guitares à se répandre en larsens corrosifs, en riffs tournoyants, ondoyants telle une mer de cendres face à un rivage rouillé.
La mélodie n'est pas pour autant oubliée. S'il est vrai que le chant n'est pas de la plus grande finesse, on sent, dans "Strangulation" par exemple, que le groupe a des accointances avec la scène Punk Hardcore mélodique mais que le goût pour les salissures tenaces supplante celui de l'harmonie parfaite. Aujourd'hui, on appelle ça du Post Hardcore mais en 1995, cela n'existait pas. Les mecs jouaient avec la crème : Bastard, Kepone, Today is The Day, Chokebore, Neurosis, Tantrum, Unsane. Rien d'étonnant. Il y a quelque chose de monstrueux dans Illogical Moody Mind ("Fuck Your Image"), un truc qui rampe et s'insinue, une passion, un touché spécifique dans l'organisation des montées acides et des descentes de speed.
Aucun regret après 20 ans d'attente. En 1995, la perfection Noise Core était française.
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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