Oranssi Pazuzu
Värähtelijä |
Label :
Svart |
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C'est quand même fou la quantité d'artistes divers qu'on case dans le Black Metal et qui n'ont quasiment rien à voir les uns avec les autres. C'est un constat personnel, limité par mes modestes connaissances et ouvert à débat, mais quand même ça ne dot pas être innocent s'il existe une mouvance au sein du style qui s'intitule "True Black Metal", c'est bien la preuve que c'est un beau bordel ! Ce n'est pas moi qui irai me plaindre ceci dit, ça participe à la beauté de la chose. Un certain Forest Grunt disait d'ailleurs : "Le BM c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber". On pourra se retrouver à écouter du punk musette (Peste Noire), du shoegaze (Alcest et des milliers de suiveurs), du folk (Moonsorrow), du dark ambient (Murmuüre), j'en passe... et n'oublions pas le rock psychédélique avec Oranssi Pazuzu.
Mais je ne suis pas dupe une seconde ; s'il n'y avait ce chant infernal et monstrueux, j'hésiterais même à parler de black tout court. Värähtelijä (je suis bien content de ne pas avoir à le prononcer), la plupart du temps, tient plus du rock psyché avec une force de frappe phénoménale et un sens du riff entêtant et de la répétition terrassante qui le fait pencher dangereusement vers le côté stoner et krautrock de la Force. "Black metal + stoner + kraut + heavy psyché", une belle recette que voilà, qui promet très littéralement du LOURD. C'est l'occasion de laisser de côté les questions assommantes d'étiquettes pour aller s'assommer sur le concret du son monolithique d'Oranssi Pazuzu.
Leur album les finlandais l'ont voulu massif, à tous les niveaux. Le format déjà : 70 minutes au compteur pour 7 morceaux. De quoi prendre le temps de vivre à fond son bad-trip au long de véritables chevaux de bataille inépuisables. Le morceau-type de Värähtelijä serait un véritable tourbillons mécanique qui écharpe l'auditeur en lui assénant en boucle le même riff pendant plusieurs minutes, sans dévier de sa trajectoire mortelle, en élaborant un crescendo progressif où les couches de guitares se superposent aux orgues et claviers psychés divers jusqu'à l'explosion. De manière plus imagée, on pourrait se figurer l'auditeur debout en plein milieu d'une cuve tandis que petit à petit, riff après riff, break après break, ladite cuve se remplit d'un épais goudron noir. Se débattre est inutile, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire on y est déjà plongé jusqu'au cou. Seulement, au moment où l'on pense la noyade inévitable, une grande respiration vient apporter ce constat stupéfiant : il ne s'agit nullement de goudron mais d'un étrange liquide riche en oxygène qui permet de respirer par ventilation liquidienne (ouais, comme dans Abyss) – il s'agit du moment dans la composition où les riffs ont eu raison de notre résistance et on flotte dans ce monde saturé, comme hypnotisé par l'obsédante répétition. Sauf que le groupe a un autre plan pour nous autres, et alors qu'on pense avoir atteint une sorte de nirvana engourdi ils décident d'ouvrir les vannes du barrage qui retient le liquide de la cuve. Subitement emporté par les flots, tout en nous ne devient plus qu'urgence et panique... c'est que par dessus leur son déjà dense à la base, Oranssi Pazuzu garde une arme secrète : son armée de claviers, qui n'attend qu'un ordre tacite pour exploser à notre gueule et lancer l'assaut toutes voiles dehors.
Pour peu qu'on soit réceptif à cette approche du broyage musical, Värähtelijä est un disque qui laisse complètement vanné, en P.L.S. sur le bord du trottoir. Fort heureusement pour moi, c'est un état que je recherche régulièrement dans mon quotidien. Enfin pas TOUS les jours non plus, je tiens quand même un minimum à mon espérance de vie... D'ailleurs cet album n'est pas du genre qu'on écoute tous les jours, ne serait-ce que par peur de finir par user un jour sa puissance cathartique. C'est à garder pour les grandes occasions, ces jours où le masochisme nous titille. Et peu importe au final ces questions de classifications ou d'étiquettes, car l'effet que procure Oranssi Pazuzu, lui est bien réel. Mon corps s'en souvient encore.
Mais je ne suis pas dupe une seconde ; s'il n'y avait ce chant infernal et monstrueux, j'hésiterais même à parler de black tout court. Värähtelijä (je suis bien content de ne pas avoir à le prononcer), la plupart du temps, tient plus du rock psyché avec une force de frappe phénoménale et un sens du riff entêtant et de la répétition terrassante qui le fait pencher dangereusement vers le côté stoner et krautrock de la Force. "Black metal + stoner + kraut + heavy psyché", une belle recette que voilà, qui promet très littéralement du LOURD. C'est l'occasion de laisser de côté les questions assommantes d'étiquettes pour aller s'assommer sur le concret du son monolithique d'Oranssi Pazuzu.
Leur album les finlandais l'ont voulu massif, à tous les niveaux. Le format déjà : 70 minutes au compteur pour 7 morceaux. De quoi prendre le temps de vivre à fond son bad-trip au long de véritables chevaux de bataille inépuisables. Le morceau-type de Värähtelijä serait un véritable tourbillons mécanique qui écharpe l'auditeur en lui assénant en boucle le même riff pendant plusieurs minutes, sans dévier de sa trajectoire mortelle, en élaborant un crescendo progressif où les couches de guitares se superposent aux orgues et claviers psychés divers jusqu'à l'explosion. De manière plus imagée, on pourrait se figurer l'auditeur debout en plein milieu d'une cuve tandis que petit à petit, riff après riff, break après break, ladite cuve se remplit d'un épais goudron noir. Se débattre est inutile, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire on y est déjà plongé jusqu'au cou. Seulement, au moment où l'on pense la noyade inévitable, une grande respiration vient apporter ce constat stupéfiant : il ne s'agit nullement de goudron mais d'un étrange liquide riche en oxygène qui permet de respirer par ventilation liquidienne (ouais, comme dans Abyss) – il s'agit du moment dans la composition où les riffs ont eu raison de notre résistance et on flotte dans ce monde saturé, comme hypnotisé par l'obsédante répétition. Sauf que le groupe a un autre plan pour nous autres, et alors qu'on pense avoir atteint une sorte de nirvana engourdi ils décident d'ouvrir les vannes du barrage qui retient le liquide de la cuve. Subitement emporté par les flots, tout en nous ne devient plus qu'urgence et panique... c'est que par dessus leur son déjà dense à la base, Oranssi Pazuzu garde une arme secrète : son armée de claviers, qui n'attend qu'un ordre tacite pour exploser à notre gueule et lancer l'assaut toutes voiles dehors.
Pour peu qu'on soit réceptif à cette approche du broyage musical, Värähtelijä est un disque qui laisse complètement vanné, en P.L.S. sur le bord du trottoir. Fort heureusement pour moi, c'est un état que je recherche régulièrement dans mon quotidien. Enfin pas TOUS les jours non plus, je tiens quand même un minimum à mon espérance de vie... D'ailleurs cet album n'est pas du genre qu'on écoute tous les jours, ne serait-ce que par peur de finir par user un jour sa puissance cathartique. C'est à garder pour les grandes occasions, ces jours où le masochisme nous titille. Et peu importe au final ces questions de classifications ou d'étiquettes, car l'effet que procure Oranssi Pazuzu, lui est bien réel. Mon corps s'en souvient encore.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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