Nadine Shah

Je m'étais promis que l'avenir de Nadine Shah ne resterait pas dans l'ombre.
C'est chose faite.
Deux ans après son sublime premier album, Nadine Shah reviens à la lumière avec Fast Food. Le visuel a bien changé, fini l'univers dérangeant du visuel de Matt Wiggins. Bien que très belle, la photo de la pochette semble un peu lisse...

Le titre "Fast Food" ouvre le bal et on retrouve les éléments qui forgent l'identité de la demoiselle. La voix grave est toujours aussi prenant, le refrain assez enlevé.
"Fool" est un titre entêtant. Guitare et son riff de lamentation, basse surlignant le tout et cette manière si singulière et rigoureuse de chanter. Le refrain manque peut-être un brin de diversité...
Deux titres au tempo calme nous amènent au dernier titre de la face A (l'album est très cohérent dans sa version vinyle et dans sa lecture en deux faces) : "Nothing Else To Do". Sur ce titre, toutes les variétés de la voix de Nadine Shah sont mises en avant. Belle maitrise en une seule phrase ! Le final, ses cuivres et sa guitare déglinguée est superbe.

Face B : "Stelling Car" et l'on retrouve un tempo plus rapide. Sublime titre et ce texte mystérieux ( It's criminal, i'm stelling car in my dreams) renforce l'ambiance lourde.
"Whased-Up" et "The Gin One" sont deux morceaux qui m'avaient semblé un peu transparents et ils s'avèrent en fait passionnants. Peut-être parce qu'ils amènent un registre inconnu sur l'album précédent. Mid tempo, atmosphère plus légère en apparence, et un travail tout en finesse sur les silences, le jeu de batterie sautillant, les mélodies de guitares tranchantes.
"Living" qui clôture le disque, un titre qui semble bien introspectif, émeut par sa simplicité et sa sincérité.

Nadine Shah avance dans son parcours musical, ne reste pas accrochée à une formule qui a fonctionné, et nous livre un album passionnant à tout point de vue.