Dave Pirner
Faces And Names |
Label :
Ultimatum Music |
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Cet album solo de Dave Pirner n'est pas du tout une surprise, et à vrai dire, on s'étonnerait presque qu'il ne soit pas arrivé plus tôt.
Vingt ans après la fondation de Soul Asylum, voilà donc la première escapade en solitaire du garçon, qui pour l'occasion a voulu se la jouer discret, publiant son opus sur un petit label indé qui ne le distribue d'ailleurs même pas en Europe.
Les premières notes légères de la basse sur "Teach Me to Breathe" qui enveloppent la voix si reconnaissable de Dave Pirner, rappellent presque inévitablement une bonne balade de Soul Asylum ; l'auditeur se cherche bien entendu des repères, et les trouve assez vite sur ce titre d'ouverture délicat et sensible. En même temps, on est déjà conduit vers un autre univers, différent de celui auquel on avait pu s'habituer avec la formation de Minneapolis ; et comme une excellente et judicieuse transition, "Teach Me to Breathe" semble être là pour nous amener sans brutalité vers autre chose. Cet autre chose, on le rencontre dés "Never Recover" où l'orgue mêlé à une rythmique toute en toucher léger, installent une atmosphère feutrée et particulièrrement séduisante. On a envie de s'arrêter un instant, de se poser autour d'une petite table et d'un café, lumière tamisée et demi pénombre. Là, D. Pirner nous invite à la découverte de son petit monde, ses influences et ses coups de coeur musicaux, des racines de son pays, et aussi à regarder cette société américaine (occidentale ?) avec un peu plus d'esprit. C'est ainsi que le politisé "Faces & Names" évoque, avec regret et peut-être un peu d'amertume, les éternels problèmes raciaux et d'éducation des Etats-Unis.
Lucide, posé et concerné, cet album ne cherche à aucun moment à donner des leçons, mais juste à rappeler certaines réalités qui sont là, juste sous nos yeux. C'est donc sans doute à la fois par admiration et peut-être aussi un peu ' symboliquement ', que Pirner s'est entouré ici d'une majorité de musiciens de studio black américains. Et c'est également pour cette raison que l'on baigne au fil des compos, dans une douceur ouvertement jazzy ("364" ; "Tea"), où la guitare se conjugue au piano ou au saxophone ("Levitation"). On est petit à petit conquis par l'ensemble, complètement sous le charme de cette basse clinquante et enjouée propre aux jazzmen, aspiré par cette fausse mélancolie poétique qui regorge en réalité de vie et d'envie. On a déjà oublié depuis longtemps le café devenu froid sur la table.
Belle réussite que cet original "Faces & Names", qui aimerait justement donner des noms et des visages à ceux qu'on ne remarque pas toujours au coin de la rue, dans les journaux, à ceux qu'on oublie un peu vite. Le tout se conclut sur une note d'humanité qui n'a même pas besoin de commentaires : "Start Treating People Right".
Vingt ans après la fondation de Soul Asylum, voilà donc la première escapade en solitaire du garçon, qui pour l'occasion a voulu se la jouer discret, publiant son opus sur un petit label indé qui ne le distribue d'ailleurs même pas en Europe.
Les premières notes légères de la basse sur "Teach Me to Breathe" qui enveloppent la voix si reconnaissable de Dave Pirner, rappellent presque inévitablement une bonne balade de Soul Asylum ; l'auditeur se cherche bien entendu des repères, et les trouve assez vite sur ce titre d'ouverture délicat et sensible. En même temps, on est déjà conduit vers un autre univers, différent de celui auquel on avait pu s'habituer avec la formation de Minneapolis ; et comme une excellente et judicieuse transition, "Teach Me to Breathe" semble être là pour nous amener sans brutalité vers autre chose. Cet autre chose, on le rencontre dés "Never Recover" où l'orgue mêlé à une rythmique toute en toucher léger, installent une atmosphère feutrée et particulièrrement séduisante. On a envie de s'arrêter un instant, de se poser autour d'une petite table et d'un café, lumière tamisée et demi pénombre. Là, D. Pirner nous invite à la découverte de son petit monde, ses influences et ses coups de coeur musicaux, des racines de son pays, et aussi à regarder cette société américaine (occidentale ?) avec un peu plus d'esprit. C'est ainsi que le politisé "Faces & Names" évoque, avec regret et peut-être un peu d'amertume, les éternels problèmes raciaux et d'éducation des Etats-Unis.
Lucide, posé et concerné, cet album ne cherche à aucun moment à donner des leçons, mais juste à rappeler certaines réalités qui sont là, juste sous nos yeux. C'est donc sans doute à la fois par admiration et peut-être aussi un peu ' symboliquement ', que Pirner s'est entouré ici d'une majorité de musiciens de studio black américains. Et c'est également pour cette raison que l'on baigne au fil des compos, dans une douceur ouvertement jazzy ("364" ; "Tea"), où la guitare se conjugue au piano ou au saxophone ("Levitation"). On est petit à petit conquis par l'ensemble, complètement sous le charme de cette basse clinquante et enjouée propre aux jazzmen, aspiré par cette fausse mélancolie poétique qui regorge en réalité de vie et d'envie. On a déjà oublié depuis longtemps le café devenu froid sur la table.
Belle réussite que cet original "Faces & Names", qui aimerait justement donner des noms et des visages à ceux qu'on ne remarque pas toujours au coin de la rue, dans les journaux, à ceux qu'on oublie un peu vite. Le tout se conclut sur une note d'humanité qui n'a même pas besoin de commentaires : "Start Treating People Right".
Très bon 16/20 | par GirlfromMars |
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