Pretty Girls Make Graves
The New Romance |
Label :
Matador |
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Que peut-on demander au rock pour nous plaire le plus simplement du monde? D'être furieux dans ses guitares, d'être efficace dans ses rythmiques, d'être mélodique et romantique, et dynamique pour ne pas nous ennuyer.
The New Romance, sorti discrètement à l'automne 2003, regroupe ces qualités. Pretty Girls Make Graves sort alors un petit peu de nulle part (malgré un premier album Good Health, sorti un an auparavant, assez brouillon), empruntant son nom à une chanson des Smiths et se fait produire par Phil Ek, producteur issu de la scène de Seattle et connu pour son travail avec les Built To Spill. Ce qui fait quand même des références suffisamment attractives pour se lancer dans l'écoute.
L'album débute par une lente complainte à la guitare "Something Bigger Something Brighter" comme pour annoncer les ambitions du groupe. Le motif est mélancolique, accompagné par un orgue triste et une boite à rythmes. Puis le morceau prend enfin une dynamique urgente, électrique et démontre une intensité qui finit par scotcher l'auditeur, pour enfin finir dans une lente déambulation accidentée et reprendre son gimmick de départ.
Une des qualités de cet album sont les guitares, jouées par Nathan Telen et J. Clark. Leurs jeux croisés et soniques à souhait sont soutenus par une production compressée mais agréable, électrique et chaude. La meilleure démonstration de cette qualité se trouve sur le morceau "The Teeth Collector", sans doute le "tube" de l'album: urgent, énergique, désespéré et combattif, il fait un miroir parfait à la voix d'Andréa Zollo, qui sans être une chanteuse exceptionnelle parvient à incarner toutes ces émotions. Une émotion fortement romantique et adolescente que l'on entend sur "Holy Names", un titre tendre qui donne envie d'avoir de nouveau 17 ans, et de contempler l'amour naissant comme dirait l'autre...
Mais côté névrotique et dynamique, Pretty Girls Make Graves n'est pas en reste: le titre "The New Romance" est speed comme il faut, avec un orgue complètement détraqué, comme si Charly Oleg de "Tournez Manèges!" avait vendu son âme à l'ecstasy, et une batterie timbrée. La section rythmique créé alors un dynamisme comme la plus belle jeunesse en est capable.
"Chemical, Chemical" est un autre tube, où toutes les qualités des musiciens se fusionnent: batterie précise, basse ronde, guitares mélodiques, voix pleine de jeunesse, rageuse et tendre, et un refrain imparable. Le rock dans sa plus simple expression.
Etalant sur 12 titres (ce qui pour un album n'est ni trop, ni pas assez) ses possibilités, Pretty Girls Make Graves nous assène des ambiances variées, ainsi que de courtes pauses liant qualitativement les morceaux entre eux ("Mr Club", "7"). On alterne le calme au bord de la névrose de "Blue Lights" avec la fièvre adolescente et romantique de "This Is Our Emergency" et des morceaux entre deux eaux, toujours agréables ("The Grandmother Wolf", "All Medicated Geniuses"). Le morceau final " A Certain Cemetery" se veut d'une certaine gravité, toujours un peu juvénile, et quelque part réconfortante ("Yeah, this is alright..." chanté avec renoncement), et des mélodies à la fois toutes mignonnes et tristes à la guitare, qui tentent de trouver le chemin vers l'optimisme salvateur.
Bien qu'il ne soit pas exempt de défauts (justement dus à la jeunesse des protagonistes), la production de Phil Ek permet de créer une ambiance des plus agréables, au service des morceaux et de leur variété d'émotions, sans perdre à aucun moment une certaine cohérence. Un bien bel album au final et qui inspirera d'autres groupes tel Monsters Are Waiting sur la scène rock indé U.S. du début des années 2000.
The New Romance, sorti discrètement à l'automne 2003, regroupe ces qualités. Pretty Girls Make Graves sort alors un petit peu de nulle part (malgré un premier album Good Health, sorti un an auparavant, assez brouillon), empruntant son nom à une chanson des Smiths et se fait produire par Phil Ek, producteur issu de la scène de Seattle et connu pour son travail avec les Built To Spill. Ce qui fait quand même des références suffisamment attractives pour se lancer dans l'écoute.
L'album débute par une lente complainte à la guitare "Something Bigger Something Brighter" comme pour annoncer les ambitions du groupe. Le motif est mélancolique, accompagné par un orgue triste et une boite à rythmes. Puis le morceau prend enfin une dynamique urgente, électrique et démontre une intensité qui finit par scotcher l'auditeur, pour enfin finir dans une lente déambulation accidentée et reprendre son gimmick de départ.
Une des qualités de cet album sont les guitares, jouées par Nathan Telen et J. Clark. Leurs jeux croisés et soniques à souhait sont soutenus par une production compressée mais agréable, électrique et chaude. La meilleure démonstration de cette qualité se trouve sur le morceau "The Teeth Collector", sans doute le "tube" de l'album: urgent, énergique, désespéré et combattif, il fait un miroir parfait à la voix d'Andréa Zollo, qui sans être une chanteuse exceptionnelle parvient à incarner toutes ces émotions. Une émotion fortement romantique et adolescente que l'on entend sur "Holy Names", un titre tendre qui donne envie d'avoir de nouveau 17 ans, et de contempler l'amour naissant comme dirait l'autre...
Mais côté névrotique et dynamique, Pretty Girls Make Graves n'est pas en reste: le titre "The New Romance" est speed comme il faut, avec un orgue complètement détraqué, comme si Charly Oleg de "Tournez Manèges!" avait vendu son âme à l'ecstasy, et une batterie timbrée. La section rythmique créé alors un dynamisme comme la plus belle jeunesse en est capable.
"Chemical, Chemical" est un autre tube, où toutes les qualités des musiciens se fusionnent: batterie précise, basse ronde, guitares mélodiques, voix pleine de jeunesse, rageuse et tendre, et un refrain imparable. Le rock dans sa plus simple expression.
Etalant sur 12 titres (ce qui pour un album n'est ni trop, ni pas assez) ses possibilités, Pretty Girls Make Graves nous assène des ambiances variées, ainsi que de courtes pauses liant qualitativement les morceaux entre eux ("Mr Club", "7"). On alterne le calme au bord de la névrose de "Blue Lights" avec la fièvre adolescente et romantique de "This Is Our Emergency" et des morceaux entre deux eaux, toujours agréables ("The Grandmother Wolf", "All Medicated Geniuses"). Le morceau final " A Certain Cemetery" se veut d'une certaine gravité, toujours un peu juvénile, et quelque part réconfortante ("Yeah, this is alright..." chanté avec renoncement), et des mélodies à la fois toutes mignonnes et tristes à la guitare, qui tentent de trouver le chemin vers l'optimisme salvateur.
Bien qu'il ne soit pas exempt de défauts (justement dus à la jeunesse des protagonistes), la production de Phil Ek permet de créer une ambiance des plus agréables, au service des morceaux et de leur variété d'émotions, sans perdre à aucun moment une certaine cohérence. Un bien bel album au final et qui inspirera d'autres groupes tel Monsters Are Waiting sur la scène rock indé U.S. du début des années 2000.
Parfait 17/20 | par Machete83 |
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