Savages
Silence Yourself |
Label :
Matador / Pop Noire |
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Pourquoi peut-on aimer ce qu'on appelle le Post Punk? On y range des groupes aussi divers et variés que Joy Division, The Sound, The Chameleons, Gang Of Four ou encore Siouxsie And The Banshees, et bien qu'issus d'une même époque, quel pourrait être leur dénominateur commun? Certains se sont simplement intéressés à exprimer leurs sentiments face au monde à travers la musique, d'autres s'en sont servi comme arme intellectuelle et artistique de révolution. Mais pour répondre à la première question posée, on pourrait dire que ce qui est cool avec le Post Punk, c'est que ça vous prend droit au cœur, que ça vous donne des frissons, que les mélodies parlent immédiatement à votre conscient et à votre inconscient, qu'elles soient chargées de bruit et de fureur, ou qu'elles soient lumineuses comme un diamant noir...
Ainsi, 35 ans après la soi-disant invention du Post Punk, débarquent 4 petites nanas que l'on nous décrit comme les nouvelles princesses de ce genre, à travers le label Pop Noire qui n'est pas sans nous remémorer une époque lointaine...
Le premier single "Husbands" n'est pas sans évoquer les lignes de basse appuyées au gros feutre noir de Peter Hook époque Joy Division, le morceau explose régulièrement à travers ces lignes tendues comme des strings (noirs, évidemment), et la voix de Jehnny Beth joue dans la suffocation pour nous dire ce qu'elle en pense de ces fameux époux fantomatiques. On pourrait avoir rapidement peur d'une marque de fabrique un peu trop explicite, mais il faut bien avouer que cela est convaincant. On est conquis de la même manière sur le morceau qui ouvre l'album Silence Yourself, "Shut Up" qui prend tout de suite au cœur et qui donne aussi envie de danser à nouveau de façon épileptique comme jadis Ian Curtis. Ca parle de destruction d'âme, mais sur un rythme très entraînant, et le final et superbe ("I'm... but you're living like bullets to the sun..."), où basse et guitares se rencontrent en des points de non retours tournoyants, descendants et mélodiques.
Pour le reste, on est plutôt dans des montagnes russes bruitistes, entre coups de guitares et larsens dérangeants, et section rythmique lourdement armée. Mis à part "She Will" où l'on retrouve des riffs clairs, les 4 jeunes filles de Savages tiennent à nous montrer qu'elles sont farouches. "I Am Here" nous rappelle les héros cités ci-dessus, avec un clin d'œil très appuyé au refrain du "Feel Good Hit Of The Summer" des Queens Of The Stone Age. Parfois les esprits de Fugazi ou de Wire planent dans les distorsions nombreuses de cet album riche en tortures mélodiques. "No Face" est à ce titre très efficace, avec une intro nerveuse, au fil du rasoir, un refrain répétitif et une pause au ralenti, où Jehnny Beth cherche atteindre les mêmes profondeurs que les Banshees période "The Scream" ou "Join Hands". Deux morceaux tranchent dans cet ensemble, "Marshall Dear" où un piano dramatique est de rigueur pour ce morceau final et "Dead Nature", un instrumental d'interlude, inquiétant, aux bruits industriels, comme à fond de cale. "Waiting For A Sign" joue quant à lui plus franchement la carte du désespoir, avec ses guitares mélancoliques et sa voix plaintive.
Mais au final, est-ce que tout ça est convaincant? Oui et non. Cela fait effectivement plaisir de retrouver un esprit, un style que l'on aime, et d'un autre côté, il faut prendre le parti d'arriver dans un univers ultra référencé et peut-être un poil trop démonstratif ici. Savages est donc un groupe auquel on peut donner ses encouragements, en espérant qu'il sache évoluer en dépassant le cadre de ses influences.
Ainsi, 35 ans après la soi-disant invention du Post Punk, débarquent 4 petites nanas que l'on nous décrit comme les nouvelles princesses de ce genre, à travers le label Pop Noire qui n'est pas sans nous remémorer une époque lointaine...
Le premier single "Husbands" n'est pas sans évoquer les lignes de basse appuyées au gros feutre noir de Peter Hook époque Joy Division, le morceau explose régulièrement à travers ces lignes tendues comme des strings (noirs, évidemment), et la voix de Jehnny Beth joue dans la suffocation pour nous dire ce qu'elle en pense de ces fameux époux fantomatiques. On pourrait avoir rapidement peur d'une marque de fabrique un peu trop explicite, mais il faut bien avouer que cela est convaincant. On est conquis de la même manière sur le morceau qui ouvre l'album Silence Yourself, "Shut Up" qui prend tout de suite au cœur et qui donne aussi envie de danser à nouveau de façon épileptique comme jadis Ian Curtis. Ca parle de destruction d'âme, mais sur un rythme très entraînant, et le final et superbe ("I'm... but you're living like bullets to the sun..."), où basse et guitares se rencontrent en des points de non retours tournoyants, descendants et mélodiques.
Pour le reste, on est plutôt dans des montagnes russes bruitistes, entre coups de guitares et larsens dérangeants, et section rythmique lourdement armée. Mis à part "She Will" où l'on retrouve des riffs clairs, les 4 jeunes filles de Savages tiennent à nous montrer qu'elles sont farouches. "I Am Here" nous rappelle les héros cités ci-dessus, avec un clin d'œil très appuyé au refrain du "Feel Good Hit Of The Summer" des Queens Of The Stone Age. Parfois les esprits de Fugazi ou de Wire planent dans les distorsions nombreuses de cet album riche en tortures mélodiques. "No Face" est à ce titre très efficace, avec une intro nerveuse, au fil du rasoir, un refrain répétitif et une pause au ralenti, où Jehnny Beth cherche atteindre les mêmes profondeurs que les Banshees période "The Scream" ou "Join Hands". Deux morceaux tranchent dans cet ensemble, "Marshall Dear" où un piano dramatique est de rigueur pour ce morceau final et "Dead Nature", un instrumental d'interlude, inquiétant, aux bruits industriels, comme à fond de cale. "Waiting For A Sign" joue quant à lui plus franchement la carte du désespoir, avec ses guitares mélancoliques et sa voix plaintive.
Mais au final, est-ce que tout ça est convaincant? Oui et non. Cela fait effectivement plaisir de retrouver un esprit, un style que l'on aime, et d'un autre côté, il faut prendre le parti d'arriver dans un univers ultra référencé et peut-être un poil trop démonstratif ici. Savages est donc un groupe auquel on peut donner ses encouragements, en espérant qu'il sache évoluer en dépassant le cadre de ses influences.
Pas mal 13/20 | par Machete83 |
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