Locrian
The Clearing |
Label :
Fan Death |
||||
À l'origine sorti en 2011 chez Fan Death Records, j'ai découvert Locrian et son album The Clearing grâce aux efforts d'un magasine de Métal promotionnant la réédition du label Relapse.
Pour bien faire comprendre les choix artistiques de Relapse à ceux qui ne seraient pas des familiers de l'extrémisme musical, usons d'une figure de style bien connue : la métaphore. Si Relapse diffusait du porno, il proposerait dans son catalogue des gangs bangs de nonagénaires atteintes d'incontinence anale et de descente d'organes, des viols d'animaux difformes, des partouzes de lépreux, des naines obèses dégustant de savoureux cacas. Maintenant que l'on a mieux cerné le projet, on peut s'intéresser de plus près à Locrian et aussitôt se chasser de l'esprit toutes les affriolantes images que je viens d'y mettre car le trio de Chicago officie dans ce que l'on pourrait taxer de drone expérimental. Pas de chats écorchés donc, nous sommes ici dans une démarche bien plus intellectuelle, mais pas non plus de drone inspiré de la ménagère passant l'aspirateur sur une moquette épaisse. Il y a du style, de l'originalité et du talent, des critères indispensables pour intégrer l'écurie Relapse.
Même si la formule qui suit est la marque d'une imagination limitée, il est très difficile de mettre des mots sur la musique de Locrian. C'est obscur, poisseux, pesant, hanté par des vocaux hurlés flirtant avec la démence ("The Clearing", "Augury In An Evaporating Tower") et à côté le reste de votre cédéthèque semble atteint d'obsolescence subite. Le trio expérimente, fait se télescoper du dark ambiant, du drone, de l'indus dans une atmosphère aliénante et délétère faite de crescendos qui m'en ferait chier de trouille. En termes de noirceur abyssale et impénétrable, je ne connais guère que Lustmord qui soit capable de rivaliser et même lorsque Locrian joue sur le terrain de l'acoustique ("Coprolite"), sa musique conserve en elle un malaise persistant de grésillements parasites, une douce agonie après de trop cruelles souffrances.
"Augury In An Evaporating Tower" finit de réduire en bouillie le cerveau de l'auditeur avec une batterie en roue libre, des dissonances en tout genre (c'est quoi ce putain de son de guitare ?) : vrombissement, glitchs, déchirements vocaux, bref l'abécédaire de l'aliénation.
Inutile de préciser que lorsqu'on est en quête systématique de nouveautés, Locrian fait partie des groupes prioritaires à découvrir mais cela demande une certaine solidité.
Pour bien faire comprendre les choix artistiques de Relapse à ceux qui ne seraient pas des familiers de l'extrémisme musical, usons d'une figure de style bien connue : la métaphore. Si Relapse diffusait du porno, il proposerait dans son catalogue des gangs bangs de nonagénaires atteintes d'incontinence anale et de descente d'organes, des viols d'animaux difformes, des partouzes de lépreux, des naines obèses dégustant de savoureux cacas. Maintenant que l'on a mieux cerné le projet, on peut s'intéresser de plus près à Locrian et aussitôt se chasser de l'esprit toutes les affriolantes images que je viens d'y mettre car le trio de Chicago officie dans ce que l'on pourrait taxer de drone expérimental. Pas de chats écorchés donc, nous sommes ici dans une démarche bien plus intellectuelle, mais pas non plus de drone inspiré de la ménagère passant l'aspirateur sur une moquette épaisse. Il y a du style, de l'originalité et du talent, des critères indispensables pour intégrer l'écurie Relapse.
Même si la formule qui suit est la marque d'une imagination limitée, il est très difficile de mettre des mots sur la musique de Locrian. C'est obscur, poisseux, pesant, hanté par des vocaux hurlés flirtant avec la démence ("The Clearing", "Augury In An Evaporating Tower") et à côté le reste de votre cédéthèque semble atteint d'obsolescence subite. Le trio expérimente, fait se télescoper du dark ambiant, du drone, de l'indus dans une atmosphère aliénante et délétère faite de crescendos qui m'en ferait chier de trouille. En termes de noirceur abyssale et impénétrable, je ne connais guère que Lustmord qui soit capable de rivaliser et même lorsque Locrian joue sur le terrain de l'acoustique ("Coprolite"), sa musique conserve en elle un malaise persistant de grésillements parasites, une douce agonie après de trop cruelles souffrances.
"Augury In An Evaporating Tower" finit de réduire en bouillie le cerveau de l'auditeur avec une batterie en roue libre, des dissonances en tout genre (c'est quoi ce putain de son de guitare ?) : vrombissement, glitchs, déchirements vocaux, bref l'abécédaire de l'aliénation.
Inutile de préciser que lorsqu'on est en quête systématique de nouveautés, Locrian fait partie des groupes prioritaires à découvrir mais cela demande une certaine solidité.
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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