The Knife
Shaking The Habitual |
Label :
Mute |
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8 avril 2013, sortie d'un nouveau pavé dans la mare signé The Knife. Ce n'est certes pas le premier ; Silent Shout en 2006 avait déjà donné une leçon d'électro à la scène musicale de l'époque, posant les bases de ce qui deviendrait au fil des années un véritable culte. Pas le premier donc, mais bien le plus lourd ! Vous pensiez que Tomorrow In A Year était costaud à avaler ? Attendez un peu de poser vos tympans profanes sur Shaking the Habitual, vous n'êtes pas prêts d'arriver au bout de votre digestion.
Moins long que son inégal prédécesseur, le nouveau venu est pourtant bien plus difficile à cerner. Effet voulu par la fratrie Dreijer, qui au delà du titre on ne peut plus explicite, admet franco en interview prendre un malin plaisir à jouer avec nos nerfs. Des chansons étirées au maximum -13 morceaux pour 77 minutes, des changements d'ambiances violents -on passe de l'électro-indus la plus rentre-dedans aux longues plages de drones angoissantes pouvant elles-mêmes dissimuler des expérimentations sonores angoissantes ; tout est fait pour que la première écoute se passe... Mal. Ceux qui seront allés jusqu'au bout en seront ressortis épuisés, sans vraiment parvenir à comprendre ou rationaliser ce qu'ils viennent d'écouter. Mais après cela, aussi étrange que cela puisse paraître, le disque exerce une étrange fascination à notre égard. Après tout, il s'agit bien des Knife... ceux qui avaient frappé très fort avec Deep Cuts et son formidable "Heartbeats", qui avaient transformé l'essai avec des leçons d'électro minimale telles "Silent Shout" ou "Like A Pen" et qui avaient réussi l'improbable avec le génial "Colouring of Pigeons". On ne peut s'empêcher de se sentir un peu bête d'être passé à côté de ce que voulaient faire passer les Knife.
Sauf qu'en fait que dalle ! On avait réagi exactement comme ils s'y attendaient. En nous braquant. En prenant nos critères d'appréciation habituels comme référence pour se retrouver face à un mur. Mais il a bien fallu y retourner, sur cet album si étrange, et c'est bien là-dessus que comptaient sûrement Karin et Olof ; que ce grand coup de pied à nos habitudes finisse par nous intriguer juste un peu plus qu'il nous repoussait. Et cette fois-ci fut la bonne... Cette fois les coups de butoirs de "Full of Fire" nous firent bondir sur place jusqu'à traverser le plancher, les vocalises hallucinées de "A Cherry On Top" rayonnèrent de majesté, les tréfonds de "Old Dreams Waiting To Be Realized" nous firent craindre pour notre santé mentale, la luxuriance de "Networking" nous frappa par son inventivité... La machine était partie.
Les Knife nous offrent un disque qui, en dépit de sa longueur et de sa furieuse impénétrabilité, récompense largement les écoutes répétées et doit être pris comme un tout. Un long voyage sans concession mais également sans équivalent. Un disque qui en somme fait du bien parce qu'il nous fait vaciller, parce qu'il porte atteinte à nos bases ; celles-là même qui finissent par nous enfermer dans nos certitudes quand elles sont trop assurées.
Un disque punk au sens noble.
Moins long que son inégal prédécesseur, le nouveau venu est pourtant bien plus difficile à cerner. Effet voulu par la fratrie Dreijer, qui au delà du titre on ne peut plus explicite, admet franco en interview prendre un malin plaisir à jouer avec nos nerfs. Des chansons étirées au maximum -13 morceaux pour 77 minutes, des changements d'ambiances violents -on passe de l'électro-indus la plus rentre-dedans aux longues plages de drones angoissantes pouvant elles-mêmes dissimuler des expérimentations sonores angoissantes ; tout est fait pour que la première écoute se passe... Mal. Ceux qui seront allés jusqu'au bout en seront ressortis épuisés, sans vraiment parvenir à comprendre ou rationaliser ce qu'ils viennent d'écouter. Mais après cela, aussi étrange que cela puisse paraître, le disque exerce une étrange fascination à notre égard. Après tout, il s'agit bien des Knife... ceux qui avaient frappé très fort avec Deep Cuts et son formidable "Heartbeats", qui avaient transformé l'essai avec des leçons d'électro minimale telles "Silent Shout" ou "Like A Pen" et qui avaient réussi l'improbable avec le génial "Colouring of Pigeons". On ne peut s'empêcher de se sentir un peu bête d'être passé à côté de ce que voulaient faire passer les Knife.
Sauf qu'en fait que dalle ! On avait réagi exactement comme ils s'y attendaient. En nous braquant. En prenant nos critères d'appréciation habituels comme référence pour se retrouver face à un mur. Mais il a bien fallu y retourner, sur cet album si étrange, et c'est bien là-dessus que comptaient sûrement Karin et Olof ; que ce grand coup de pied à nos habitudes finisse par nous intriguer juste un peu plus qu'il nous repoussait. Et cette fois-ci fut la bonne... Cette fois les coups de butoirs de "Full of Fire" nous firent bondir sur place jusqu'à traverser le plancher, les vocalises hallucinées de "A Cherry On Top" rayonnèrent de majesté, les tréfonds de "Old Dreams Waiting To Be Realized" nous firent craindre pour notre santé mentale, la luxuriance de "Networking" nous frappa par son inventivité... La machine était partie.
Les Knife nous offrent un disque qui, en dépit de sa longueur et de sa furieuse impénétrabilité, récompense largement les écoutes répétées et doit être pris comme un tout. Un long voyage sans concession mais également sans équivalent. Un disque qui en somme fait du bien parce qu'il nous fait vaciller, parce qu'il porte atteinte à nos bases ; celles-là même qui finissent par nous enfermer dans nos certitudes quand elles sont trop assurées.
Un disque punk au sens noble.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par X_Wazoo |
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