Circle Of Ouroborus

Comme dans tous mouvements culturels, quel qu'ils soient, l'on retrouve du snobisme. Le Black-Metal ne déroge pas à cette règle. Il y a toujours ceux qui ne jurent que par le plus obscur, le plus méconnu, qui considèrent qu'un groupe passant le stade des démos est vendu, indigne d'intérêt et que depuis qu'il est sur un label, il vend de la soupe pour radio FM.
Circle of Ouroborus fait sans doute partie de ces formations qui plaisent tant aux snobs de tous poils. Déjà, le fait qu'il chante en finlandais rend toute tentative de compréhension impossible (sauf pour ceux qui parlent le finlandais bien sûr mais bon, ça ne court pas les rues non plus), le visuel de la K7 (là c'est le comble !) fleure bon l'amateurisme et bien sûr, le son Lo-fi y est roi.
Ce qui me travaille, c'est de me dire que même dans les années 80 et au début des années 90, époque où Internet et le tout numérique n'existaient pas, rappelons-le, même les groupes qui sortaient des démos enregistrées à la maison sur un quatre pistes sonnaient mieux que ça. Du coup, Circle Of Ouroborus me met le doute. Sa renommée est-elle redevable à son talent véritable ou uniquement au fait que le groupe satisfait le besoin d'obscurantisme des plus élitistes ? Surtout qu'une production honnête n'enlèverait rien à la qualité, somme toute très honorable, des compositions. À titre personnel, cette salissure constante de la production gâche un peu mon plaisir d'écoute, augmenter le son ne contribuant qu'à augmenter les grésillements.
Il n'y a pas grande chose à dire de plus sur Sisään Katsovat Seppelesilmät. Le groupe officie toujours dans une espèce de post-black atmosphérique dominé par des chants principalement clairs et manie avec une certaine facilité les ambiances crépusculaires au sein de morceaux relativement longs (cinq à six minutes en moyenne).
Quoi qu'il en soit, il sera difficile de convaincre le néophyte du talent de Circle Of Ouroborus et ceux qui connaissent déjà s'immergeront sans problème dans cet univers torturé.